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Pollution de l’estuaire d’Oum Er Rbiaâ : Les pêcheurs et la société civile en colère

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Les rejets domestiques, sans traitement, ont aggravé la dégradation de la qualité des eaux touchant ainsi la faune et la flore existantes.

La pollution de l’estuaire d’Oum Er Rbiâ demeure préoccupante. La fermeture de l’embouchure du fleuve, due à son ensablement, au niveau d’Azemmour, a engendré des effets néfastes aussi bien sur l’écosystème marin que sur son environnement coûtant ainsi que sur la vie de plusieurs espèces de poissons. A cet effet, des dizaines de pêcheurs ont mené un sit-in samedi 17 juillet baptisé «marche de colère». Une nouvelle tentative pour porter leurs doléances aux services concernés en vue d’intervenir d’urgence et éviter une éventuelle hécatombe écologique.

Ils sont confortés dans leur élan par un mouvement associatif composé du Collectif Dar LeKbira d’Azemmour, Mouvement Maan et Mouvement Maroc environnement 2050. «Suite à l’aménagement de plusieurs barrages dans le bassin d’Oum Er Rbiâ, le débit à l’aval, au niveau de l’estuaire, a baissé de façon drastique, notamment après la construction du barrage Al Massira fin des années 70. Vu les besoins importants en eau à satisfaire, la condition du débit sanitaire et environnemental n’a pu être respectée, plus particulièrement à l’aval de la digue Sidi Daoui. Par ailleurs les rejets domestiques, sans traitement, ont aggravé la dégradation de la qualité des eaux touchant ainsi la faune et la flore existantes», apprend-on auprès des associations mobilisées pour cette cause.

Parmi les raisons évoquées, on cite le dragage du sable de la plage et sa commercialisation par une société multinationale. Une opération qui, d’après les observateurs locaux et de la société civile, a entraîné un impact catastrophique sur les plages voisines à grand potentiel touristique. «Les opérations de dragage opérées, depuis une quinzaine d’années, ont impacté négativement l’écosystème de l’oued. Les résultats escomptés n’ont pu être atteints et la fermeture totale de l’embouchure est imminente», apprend-on des représentants de la société civile qui pointent, également, du doigt le manque d’implication de la commune d’Azemmour.

Cette dernière ne gère pas la totalité de l’estuaire. Elle se trouve, ainsi, tronquée de sa plage au profit d’une commune rurale voisine. De même, le retard accusé par le projet de traitement des eaux usées au niveau de la ville aggrave la situation. «Cet état, ayant déjà anéanti la biodiversité, menace considérablement l’environnement et pourrait déboucher vers une dégradation avancée impactant la qualité de l’air sur un rayon de plus d’un kilomètre et par conséquent la santé de la population. Ceci peut également nuire à toute possibilité de développement économique de la région», alerte à ce propos le mouvement associatif.
La restauration de l’estuaire de Oum Er Rbiâ s’impose comme une urgence de taille.

Elle se présente, aujourd’hui, comme un levier principal du développement local, notamment des communes limitrophes. Les associations mobilisées à ce niveau appellent le ministère de l’équipement à mettre en place des solutions long-termistes. La priorité étant de définir les scénarios susceptibles de restaurer l’estuaire, notamment l’aménagement des digues et enrochements en vue de limiter l’ensablement et définir les modalités techniques de réouverture de l’embouchure pérennisant ainsi l’écoulement oued-mer. A moyen terme, le mouvement associatif revendique l’élaboration d’un cahier des charges définissant les modalités de dragage pour la réouverture de l’embouchure ainsi que la réalisation de l’opération de réouverture de l’embouchure selon des critères techniques bien établis à même de préserver le littoral et l’écosystème global de l’estuaire.

 

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