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Filière équine : La valorisation du cheval barbe plus que d’actualité !

© D.R

Toujours associés aux moussems, le cheval barbe et l’arabe barbe sont à valoriser.

Et c’est le Haras des L représenté par Mohammed Amin Lyazidi qui a été chargé d’établir un diagnostic de la situation de cette race de cheval qui fait partie des plus anciennes dans le monde. La vision de développement de cette race proposée vise à redonner à ce cheval ses lettres de noblesse. Il faut dire que depuis l’antiquité, cette race a été élevée pour la chasse, la guerre, la parade et le travail. «Au Maroc, il est le compagnon incontesté des nomades et des éleveurs des Atlas et des hauts plateaux. Lors des conquêtes musulmanes, aux VII et VIII siècles (dès le Ier et IIème siècle de l’Hégire), de nombreux chevaux barbes arrivent en Europe et influencent de nombreuses races dans le monde telles que la pure race espagnole, lusitanienne, le mustang. Un étalon barbe serait aussi un des étalons fondateurs de la race du pur sang», rappellera Amin Lyazidi dans sa proposition de stratégie.

Fidèle monture des rois, ce cheval a été utilisé dans toutes les cérémonies et est représenté majestueusement dans les peintures de Delacroix (Sultan du Maroc Moulay Abderrahmane 1845). Au Maroc, depuis quelques années, le nombre de naissances annuelles pour le barbe et arabe barbe serait compris entre trois mille et quatre mille. Le hic est que seulement 20% de ces chevaux ont une perspective de carrière dans l’art équestre de la Tbourida. La nécessité de valoriser cette race et de lui trouver d’autres opportunités de développement s’impose de fait. Pour l’heure, le cheval barbe et arabe barbe évoluent dans un environnement encore peu favorable. Amin Lyazidi précisera dans son diagnostic «le manque de connaissances et des techniques par les éleveurs qui n’ont pas forcément des perspectives de valorisation sportives du cheval barbe et arabe barbe». Les tâches qui lui sont assignées étant de faible valeur ajoutée.

Au-delà de leur utilisation sporadique pendant les festivités liées au Moussem, ces chevaux ne sont pas valorisés sur le plan sportif. Autre frein à leur valorisation, leur commerce ne bénéficie pas d’un marché organisé qui susciterait des investissements dans le secteur du cheval barbe et arabe barbe. Dans l’état des lieux, le représentant du Haras des L rappellera le système du concours hippique inadapté au cheval barbe et arabe barbe. Il n’existe pas de structure propre qui valorise cette race à part entière. Et c’est dans cette optique que le directeur du Haras des L propose d’assurer, dans un premier temps, l’orientation, la sélection et l’amélioration des équidés de race barbe et arabe barbe. L’effort et l’intérêt devront se faire auprès des éleveurs. «Aujourd’hui il faut que les éleveurs de ces chevaux barbe et arabe barbe acquièrent de la technique, de l’expérience et gagnent en perspectives sportives et commerciales. Pour cela, l’apparition d’un nouveau type de management de l’élevage et de sélection de chevaux aboutira à plusieurs avantages dont les gains en titres sportifs et en valeur commerciale. L’ensemble de ces avantages au niveau national améliorera le stud-book barbe et arabe barbe», expliquera le passionné du cheval. L’organisation de ces concours d’élevages et de saut en liberté assurera également un suivi régulier.

L’expert propose aussi «un système de sélection et de valorisation découlant des star-systèmes qui seront les garants d’une dynamique financière et un engouement pour ce cheval et pour le concours hippique». La vision proposée fait référence à la manière dont le travail de sélection devra être réalisé en régions, avec les concours de présentations des barbe et arabe barbe. Une telle démarche permettant de repérer et qualifier les meilleurs sujets de la race pour les ventes aux enchères. Mener cette race vers des courses hippiques supposerait des moyens et des actions spécifiques. La vision les détaille en son sein. Un modèle de développement est à envisager. Il devra permettre la valorisation sportive du cheval. Il favorisera l’épanouissement des éleveurs par l’augmentation de leurs connaissances techniques et de leur niveau de vie.

Une synergie entre les différents acteurs du secteur hippique est attendue. En clair, il s’agira de créer un écosystème pour le cheval barbe. «La jonction entre tous les différents acteurs du cheval barbe et arabe barbe sera la plate-forme du concours hippique», affirme le cavalier avec son oeil d’expert. Telle qu’imaginée, pour lui, elle permettra de faciliter les échanges sociaux et commerciaux. Elle sera garante du dynamisme de l’ensemble de la filière équine du barbe et arabe barbe. «En effet, le rapprochement des éleveurs durant les concours hippiques permettra d’améliorer leur technique pour l’élevage, facilitera la communication et la commercialisation. L’augmentation de la fréquence des compétitions pour le cheval barbe et arabe barbe créera une demande grandissante», explique le passionné du cheval. La mise en oeuvre d’une stratégie devra s’effectuer d’une manière progressive.

Un projet pilote sera à envisager selon les ressources humaines disponibles et les moyens budgétaires mobilisés pour la réussite d’une telle stratégie. La labellisation du cheval barbe et arabe barbe représentera la concrétisation de toutes les actions de valorisation. Cette race sera ainsi connue et reconnue à l’échelle internationale aussi. L’exercice n’est pas simple mais il en vaut la chandelle.

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