Ils sont au nombre de 630, les personnes morales et physiques et groupements qui se sont intéressés aux terres de la Sodea-Sogeta et SNDE. Tous veulent bénéficier de l’opération de partenariat public-privé, que l’Etat a lancé autour des terres de son domaine privé et qui portent sur 205 projets. Les détails des soumissions ont été donnés par Ahmed Hajjaji, président du directoire de la SODEA lors d’une conférence à Rabat.
Le total des terres proposées est de 54.791. 53 % sont directement gérés par la Sodea (Société de développement agricole) alors que le reste est partagé entre la Sogeta (Société de gestion des terres agricoles), la SNDE (Société nationale de développement de l’élevage) et l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV). Ces terres couvrent 10 régions économiques du pays et concernent 23 provinces et préfectures.
Sur les 205 projets d’investissement, le ministère a prévu 28 unités industrielles essentiellement pour la transformation des agrumes et du raisin. Et c’est la Sodea qui demeure la plus sollicitée par les investisseurs avec 110 soumissions pour une superficie globale de 29.170 hectares. Viennent ensuite les terres de la Sogeta (77 soumissions pour 18.443 hectares), de la SNDE (16 pour 6.538 ha) et en dernière position celles de l’IAV (2 pour 640 ha). Mais le succès n’a pas été le même pour toutes ces terres. Depuis le début de cette opération de partenariat, lancée le 25 octobre 2004, 85 % seulement d’entre elles ont eu des propositions portant sur 174 projets. Pour ce qui est de la ventilation des soumissions, 86 % proviennent de nationaux, contre 14 % pour la participation étrangère. Et ce sont les Français qui arrivent en tête suivis des Espagnols et des Portugais. Pour ce qui est de la ventilation par régions, trois portent la palme d’or. Il s’agit des régions de Tanger-Tetouan, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Souss-Massa-Drâa où le nombre moyen des soumissions dépasse quatre par projet. Les régions qui ont été boudées par les investisseurs sont l’Oriental et Tadla Azilal, avec près d’une soumission par projet. Les terres de la région de l’Oriental arrive également en tête des terres qui n’ont pas séduits les investisseurs potentiel. Près de 3000 hectares n’ont pas été
Les filières les plus sollicitées par les investisseurs sont les rosacées avec un nombre moyen de soumissions de 5. Suivent l’agrumiculture et l’oléiculture avec respectivement 4,6 et 4,1.
Cette opération de transparence quant à la passation de ces terres au privé se veut être un modèle. « Toutes les opérations se dérouleront au su et au vu de tout le monde. Différentes commissions seront constituées, composées d’experts, pour mener à bien le déroulement de cette opération », estime Ahmed Hajjaji. Et d’ajouter que les critères pour la sélection sont les références du soumissionnaire, la cohérence du projet, les investissements projetés et le potentiel de créations d’emplois. A signer que la sélection doit intervenir au plus tard le 7 août, afin de permettre aux nouveaux preneurs de prendre possession de leurs terres début septembre prochain, c’est-à-dire au début de la campagne agricole 2005-2006.
Le projet partenariat public-privé autour des terres du domaine privé de l’Etat s’assigne cinq objectifs principaux. Il s’agit d’assurer une meilleure valorisation du patrimoine foncier géré par la Sodea et la Sogeta, de permettre la mobilisation de capitaux privés nationaux et étrangers, de contribuer à la mise à niveau des principales filières agricoles (agrumes, vigne, olivier…), de favoriser la création de complexes agro-industriels, de sauvegarder les emplois existant et d’en créer d’autres.
C’est une opération d’envergure. Et pour cause, le ministère de l’Agriculture espère ainsi drainer pas moins de 2 milliards de dirhams d’investissement mobilisés par les opérateurs privés nationaux et étrangers. Ce projet de partenariat prévoit également la création de nouveaux emplois et la sauvegarde de ceux déjà existants dans le monde rural, soit un total de 20.000 emplois permanents.