Le discours royal fondateur de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) dote l’action publique d’un vrai cadre d’action. Un programme qui, au-delà de l’action du gouvernement actuel, donne à l’exécutif un horizon de travail à des échéances précises. L’ouverture économique et son corollaire, impératif qu’est la mise à niveau des entreprises, les grands chantiers d’infrastructure ne peuvent plus se concevoir s’il ne sont pas accompagnés d’une mise à niveau sociale concrète et efficace.
Que le chef de l’État refuse la fatalité du libéralisme sauvage, et la casse sociale qu’il engendre, signifie que notre pays n’entend pas avancer dans le chemin de la mondialisation en laissant une bonne partie de sa population sur le bord de la route. Les exclus, les laissés pour compte, les marginalisés et les victimes d’un système économique, fragile et inégalitaire, heurtés de front par une ouverture qu’il n’a pas su, ou n’a pas voulu, préparer seront pris en considération. Sauf que la méthodologie de prise en charge a subi un changement radical.
«Notre Initiative procède (…) d’une conviction selon laquelle la mise à niveau sociale, tâche par ailleurs complexe et de longue haleine, ne peut relever de l’assistance ponctuelle ou de l’action caritative spontanée ou encore d’un devoir éthique ou d’un acquit de conscience», a indiqué avec fermeté SM le Roi. La rupture est là. C’est désormais l’affaire d’un État et de ses forces vives, réunies autour d’un projet de société et des valeurs nobles qu’il incarne.
L’explicitation de la démarche continue : «Aussi, toute exploitation de la misère sociale à des fins politiciennes ou pour nourrir des velléités extrémistes, ou encore pour cultiver un sentiment de pessimisme, de défaitisme et de désespoir, relève-t-elle de la pure malhonnêteté et de la mystification et ne saurait être moralement acceptée», avertit le Souverain. Et, sur ce point précis, la clarté du message est, elle-même, relayée par une force de conviction qui ne laisse place à aucun laxisme latent ou atermoiement entendu.
L’extrémisme salafiste, et ses relais intégristes «institutionnalisés» , qui font prospérer, dans la sournoiserie et l’hypocrisie, leur fonds de commerce morbide et criminel sur le dénuement des gens et les frustrations sociales sont directement mis en cause. La convergence nihiliste qui les accompagne, désormais, dans une tentative d’assassinat de la jeune démocratie marocaine et dans une volonté de mise au pas de la transition par un chantage, permanent et irresponsable, à nos institutions trouvent, également, leur démarche disqualifiée d’une manière solennelle, à la fois sur le plan moral et politique.
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