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Guelmim, eldorado franco-britannique de l’énergie

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Deux importants projets propulsent la région sur le devant de la scène mondiale

10,69 milliards de dollars, soit 100 milliards de dirhams, devraient être engagés par Total Eren dans la réalisation d’un projet de production d’hydrogène et d’ammoniac verts, à Guelmim-Oued Noun.

L’appétit des acteurs mondiaux de l’énergie pour l’investissement au Maroc ne se dément pas. Si le Royaume a lancé au cours des dernières années énormément de projets, une région en particulier commence suscite un intérêt croissant des investisseurs. Il s’agit de Guelmim-Oued Noun. Au regard des annonces effectuées, elle deviendra probablement un eldorado dans le domaine de l’énergie. La dernière annonce en date remonte à quelques jours. Le leader français de l’énergie Total, à travers sa filiale Eren, compte investir lourdement dans un projet énergétique dans la région. Ainsi, 10,69 milliards de dollars, soit 100 milliards de dirhams, devraient être engagés par Total Eren dans la réalisation d’un projet de production d’hydrogène et d’ammoniac verts, à Guelmim-Oued Noun. L’information révélée par l’agence Ecofin, spécialisée dans l’actualité panafricaine, est basée sur «des précisions fournies par des sources proches du dossier». Celles-ci affirment que «le projet hybride, qui va générer plus de 10 GW en associant énergie solaire et éolienne, a reçu, le 25 novembre 2021, le feu vert de la Commission régionale unifiée d’investissement (CRUI).

Il s’agit d’une institution chargée de statuer sur les demandes relatives aux décisions administratives et autorisations nécessaires à la réalisation des projets d’investissements». La même source précise que le projet de Guelmim-Oued Noun va entrer dans sa phase active à l’horizon 2025 alors qu’une première production est attendue d’ici 2027. L’autre projet qui va être réalisé dans la même région est britannique. Baptisé Xlinks, le projet énergétique en question est présenté comme l’un des plus importants.

Concrètement, l’entreprise britannique ambitionne de mettre en place «un système de câble sous-marin de 3,6 GW permettant à l’énergie d’être envoyée directement au Royaume-Uni sans dépendre des infrastructures existantes en Espagne et en France. Le projet générera 7,5% de la demande d’électricité du Royaume-Uni et restera opérationnel bien au-delà de l’échéance zéro carbone net de 2050». Des études sont en cours alors que la mobilisation du foncier nécessaire dans la région de Guelmim-Oued a été mise sur la table. Ainsi, cette région est appelée à jouer un rôle important dans les années à venir.

Feuille de route

Le Maroc vient de se doter d’une feuille de route ambitieuse en matière d’hydrogène. La stratégie déclinée dans ce sens sera mise en place de manière progressive. Le but étant d’assurer une exploitation optimale de l’ensemble du potentiel aussi bien pour l’économie nationale que pour l’export. On note dans ce sens 3 grandes phases. La première couvre la période allant de 2020 à 2030. Deux piliers sont envisagés à ce niveau. Le premier porte sur l’utilisation locale comme matière première dans l’industrie. L’accent sera mis sur la production de l’ammoniac vert dans l’industrie des engrais.

Le deuxième pilier consiste à exporter les produits issus de l’hydrogène vert vers des pays engagés dans des objectifs ambitieux de décarbonation. Se référant à la feuille de route du secteur, «les coûts des produits de l’hydrogène vert resteraient plus élevés durant cette période que ceux des produits conventionnels». Et de préciser que «le développement de l’industrie de l’hydrogène reposerait sur divers projets pilotes et de développement bénéficiant d’un soutien des pouvoirs publics et d’un financement bonifié des institutions financières nationales et internationales».

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Potentiel

Un rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a mis en exergue le potentiel énergétique du Maroc. Dans ce document, l’agence affirme que le Royaume fait partie de la liste des pays destinés potentiellement à devenir d’importants producteurs d’hydrogène vert. Le pays est d’ailleurs considéré depuis plusieurs années déjà comme étant l’un des pionniers en matière d’énergies renouvelables.
L’accélération du réchauffement climatique et son impact sur l’environnement sans oublier la hausse des prix d’énergies fossiles, sont autant de raisons qui vont pousser les consommateurs à explorer de nouvelles alternatives, notamment l’hydrogène vert. Selon l’agence internationale, ce marché pourrait fournir jusqu’à 12% des besoins énergétiques mondiaux à l’horizon 2050. Selon certaines estimations, le Royaume peut couvrir à lui seul de 2 à 4% des besoins mondiaux en carburant produit à partir de l’hydrogène vert.

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