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Dr Safae Morjani: «Le besoin en esthétique dentaire a augmenté de manière phénoménale chez les hommes»

© D.R

Entretien avec Dr Safae Morjani, smile designer[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]

De plus en plus, l’esthétique dentaire est sollicitée par les Marocains. De leur côté, les médecins suivent la tendance. Pour en savoir plus, nous sommes partis à la rencontre de
Dr Safae Morjani, à Rabat. En tant que spécialiste, elle révèle les raisons de cette tendance chez les patients ainsi que ses collègues. Elle établit même des comparaisons entre l’engouement des différents sexes et tranches d’âges pour cette spécialité.

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ALM : L’esthétique dentaire est désormais adoptée par plusieurs médecins. Quel état des lieux en faites-vous au Maroc ?
Dr Safae Morjani : L’esthétique dentaire est devenue un pilier de la dentisterie. Mais dans notre formation de dentiste, il y a des bases, nous n’avons pas une formation pour l’esthétique. Pour l’heure, nous faisons des formations au Maroc et l’étranger à cet effet. Nous essayons de nous former en fonction des évolutions. Aussi, il y a actuellement plusieurs matériaux pour faire par exemple les facettes dentaires ; à leur tour, les implants suivent l’esthétique. Désormais, nous n’avons plus de dentistes que pour les soins ou une carie ou encore une extraction. De plus, la bouche c’est aussi un joli sourire. Quand une personne sourit, 60% de notre regard est braqué sur le sourire. Donc ce n’est pas à nier dans l’esthétique. C’est pour cela que la majorité des jeunes a opté pour l’esthétique dentaire. Auparavant, les Marocains partaient à l’étranger, comme en Turquie, pour ce besoin esthétique. C’est moins cher mais ils font de la cocotte-minute ; en une semaine on fait la bouche entière sans radio. De notre part, nous essayons d’offrir aux Marocains ce qu’ils n’avaient pas. De même, la culture a changé puisque les gens viennent pour quelque chose de simple.

Et qu’est-ce qui peut faire la différence entre vous et d’autres dentistes qui font également l’esthétique?
Déjà, je suis smile designer. Dans cette spécialité d’esthétique dentaire, nous essayons de redessiner le sourire. Par exemple, il y a des patients qui se cachent le visage à chaque prise de photo. D’autres se soignent avec des antidépresseurs pour avoir perdu une dent. J’ai des patients qui ont des complexes à cause d’un sourire depuis l’enfance. Cela fait un cumul puisqu’ils n’en parlent pas jusqu’à les rendre malades. C’est devenu une réalité surtout chez les femmes et les jeunes qui, parfois, ne sourient pas alors que d’autres ont l’impression que ces personnes sont prétentieuses. Ce qui n’est pas le cas puisqu’elles n’arrivent pas à sourire depuis l’enfance.

Qu’en est-il de l’engouement pour cette spécialité selon les sexes ?
Avant c’était des femmes. Actuellement j’ai beaucoup d’hommes. Le besoin en esthétique dentaire a augmenté de manière phénoménale chez les hommes qui font beaucoup de facettes, d’implants et de blanchiment. C’est devenu à taux égal alors qu’auparavant, la femme était la seule à avoir des soucis dentaires côté blanchiment et alignement.

Certains médecins qui ont la même spécialité que vous s’entourent, dans le même cabinet, d’autres en plusieurs formations. Qu’en est-il de vous ?
Avec moi, il y a plusieurs médecins en différentes spécialités. Chacun fait la sienne. Nous recevons même des vacataires outre ceux permanents. Nous faisons tout ici comme des analyses dentaires, des radios. Comme ça le patient ne se déplace plus. Parfois, quand il y a un cas compliqué, 5 médecins se rassemblent pour décider d’un résultat et d’un plan de traitement.

Il y a aussi des médecins qui préfèrent ouvrir des cabinets dans des quartiers huppés. Quel commentaire en faites-vous ?
Cela fait 14 ans que je suis dans ce quartier, j’ai ma clientèle et ma réputation ici. J’ai démarré dans ce quartier et j’y resterai. J’ai mes patients qui y viennent. Ce n’est pas question de quartier mais aussi de bouche-à-oreille ou de compétence. Ils viennent même d’autres villes. On ne doit pas se focaliser sur un quartier pour avoir une clientèle. C’est une fausse idée. Il faut surtout avoir du matériel, s’offrir les dernières technologies surtout en dentisterie parce qu’on travaille beaucoup avec. Cela évite les douleurs, les saignements et les rendez-vous de trop.

Alors quelle est la catégorie de clientèle qui vous fréquente ?
Il y en a pas mal. C’est une question de confidence. Ils sont même venus d’autres contrées. J’ai eu des ministres marocains, des walis, des directeurs, des responsables et des chefs de restaurants ainsi que des artistes.

Votre cabinet offre un espace reposant. Est-ce pour divertir les patients avant les soins ?
Déjà les Marocains ne viennent chez le dentiste que quand ils ont une douleur ou une urgence esthétique. Nous n’avons hélas pas la culture de dentiste. Donc c’est normal de faire en sorte que quand nos patients arrivent, trouvent un endroit chaleureux et un personnel accueillant. Avec la Covid, nous avons essayé de limiter les rendez-vous. Nous sommes sur deux étages. Nous avons deux salles de soin et une salle d’attente extérieure pour éviter un encombrement. Pendant la situation sanitaire, nous avons essayé aussi d’offrir un espace reposant et accueillant. En fait, chaque deux ou trois ans, je réaménage. Principalement, nous avons une salle extérieure et des salles d’attente fermées dans le cabinet. Dans la pièce extérieure, il n’y a que des plantes à l’air libre pour les fumeurs et pour celui qui veut s’isoler.

 

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