La situation des charges et ressources du Trésor dégage à fin janvier 2022 un besoin de financement de 13,2 milliards de dirhams.
Un chiffre relevé par le ministère de l’économie et des finances dans son document statistique mensuel.
Il reste principalement couvert par le recours au marché domestique. «Ce besoin, augmenté du flux net des placements sur le marché monétaire (-7,9 milliards de dirhams), a été couvert principalement par le recours au marché de la dette intérieure pour un flux net de 20,3 milliards de dirhams», apprend-on dans ce sens. Et de préciser que «le flux net de la dette extérieure, pour sa part, n’a enregistré qu’un montant de 79 millions de dirhams».
Le flux de l’endettement intérieur recouvre des souscriptions pour un montant de près de 31 milliards de dirhams, contre 21,3 milliards de dirhams un an auparavant, et des remboursements en principal pour 10,7 milliards de dirhams, contre 17,5 milliards de dirhams.
Par ailleurs, le flux de l’endettement extérieur recouvre des tirages de l’ordre de 724 millions de dirhams, contre 4,7 millions de dirhams à fin janvier 2021, et des amortissements de 645 millions de dirhams, contre 569 millions de dirhams une année plus tôt.
Par ailleurs, le document statistique du ministère de l’économie et des finances fait ressortir un déficit budgétaire de l’ordre de 467 millions de dirhams à fin janvier 2022 contre un excédent de 2,6 milliards de dirhams généré à la même période de l’année précédente. Une évolution qui selon le département des finances recouvre une augmentation des dépenses plus importante que celle des recettes.
Un comportement favorable des recettes fiscales
En effet, les recettes se sont consolidées de 421 millions de dirhams au premier mois de l’année pour atteindre les 21,90 milliards de dirhams (+2 %). Elles affichent, par ailleurs, un taux de réalisation de 8,3% comparé aux prévisions de la loi de Finances 2022 qui tablent sur des recettes de l’ordre de 262,9 milliards de dirhams. Le mois de janvier a été marqué par un bon comportement des recettes fiscales. Ces dernières ont affiché une progression de 6,6%, soit un additionnel de 1,3 milliard de dirhams. Le taux de réalisation a ainsi atteint les 9,6%. «Les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, y compris la part supportée par les collectivités territoriales, ont pour leur part atteint un montant de 178 millions de dirhams, contre 420 millions à fin janvier 2021», relève-t-on de la publication du ministère de l’économie et des finances qui dresse à cet effet les principales évolutions ayant caractérisé le comportement des recettes fiscales.
On note dans ce sens une progression de 8,6% de l’Impôt sur la société (IS) se consolidant ainsi de 138 millions de dirhams. L’Impôt sur le revenu a augmenté de 26 millions de dirhams affichant une hausse de 0,5% comparé à la même période de l’année précédente. Les recettes de la TVA à l’intérieur se sont améliorées de 232 millions de dirhams (+6,7%) au moment où la TVA à l’importation s’est renforcée de 783 millions de dirhams marquant une progression de 27,3%. Les taxes intérieures de consommation se sont également inscrites sur un trend haussier affichant une amélioration de 213 millions de dirhams (+9,4 %). Les droits de douane ont suivi la même tendance, soit une hausse de 135 millions de dirhams à fin janvier 2022 (+15,8 %). En parallèle, les recettes non fiscales se sont situées autour de 212 millions de dirhams perdant en glissement annuel 894 millions de leur valeur. Par ailleurs, les recettes en provenance des établissements et entreprises publics se sont élevées à 56 millions de dirhams contre 556 millions de dirhams réalisés une année auparavant, dont 500 millions de dirhams versés par l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie. Les autres recettes se sont établies à 156 millions de dirhams au titre des produits des ministères contre 550 millions de dirhams à fin janvier 2021.
Hausse de 21,1% des dépenses ordinaires
En affichant un taux d’exécution de 9,4%, les dépenses ordinaires ont continué à grimper se consolidant de 4,3 milliards de dirhams. Elles ont ainsi atteint les 24,55 milliards de dirhams, en hausse de 21,1%. «Cette évolution par rapport à fin janvier 2021 s’explique principalement par la hausse des dépenses de biens et services de près de 3,2 milliards de dirhams, attribuable à hauteur de 2,5 milliards de dirhams aux autres biens et services, et à hauteur de près de 627 millions de dirhams aux dépenses de personnel», peut-on lire du document statistique du ministère des finances.
Il ressort par ailleurs que la charge de la compensation a augmenté à fin janvier 2022 de 1,3 milliard de dirhams. En revanche, les intérêts de la dette ont connu une baisse de 168 millions de dirhams par rapport à fin janvier 2021 atteignant 640 millions de dirhams. Une évolution qui recouvre un recul de ceux afférents à la dette extérieure (-251 millions de dirhams) et une augmentation de ceux de la dette intérieure (+83 millions de dirhams). Le ministère de l’économie et des finances note dans ce sens que les évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 2,7 milliards de dirhams, contre un solde positif de 1,2 milliard de dirhams à fin janvier 2021.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement, les émissions ont atteint 12,3 milliards de dirhams contre 11,3 milliards de dirhams un an auparavant, soit un taux de réalisation de 15,7% comparativement aux prévisions de la loi de Finances 2022. Pour ce qui est des Comptes spéciaux du Trésor, ils ont dégagé un solde excédentaire de 14,5 milliards de dirhams contre 12,7 milliards de dirhams à fin janvier 2021. Se référant au ministère de l’économie et des finances, ce solde s’explique, à hauteur de 11 milliards de dirhams, par les opérations des comptes de dépenses sur dotations et, à hauteur de 3,5 milliards de dirhams, par les comptes d’affectation spéciale.














