Crise ukrainienne : Les opérateurs marocains toujours confiants !

Au moment où les cours mondiaux continuent de flamber

Au moment où les opérateurs reprennent leurs activités après deux longues années d’arrêt, la guerre entre la Russie et l’Ukraine fera perdre au secteur un flux considérable de touristes. Parmi les destinations qui pourraient être impactées on cite Agadir.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine est à son septième jour. Le conflit armé s’enlise au même titre que les sanctions économiques laissant prévoir une crise à grande échelle. En effet, les retombées économiques de cette guerre se font sentir de jour en jour, d’autant plus qu’elle intervient à un moment où l’économie mondiale est fortement affaiblie par la Covid. Et pour cause : les protagonistes ne sont pas des moindres. La Russie se distingue par sa richesse énergétique au moment où l’Ukraine capte 12% des exportations mondiales de blé. Autant de facteurs qui rendent le tissu économique international vulnérable à une éventuelle crise beaucoup plus profonde que les précédentes. En témoignent les cours qui ne cessent de flamber. A l’heure où nous mettions sous presse, le cours du Brent a atteint les 111,46 dollars. Le cours du baril de pétrole se situe quant à lui autour de 109.59 dollars. Le cours du blé a, pour sa part, atteint des records ces derniers jours. Ces indicateurs sont suffisants pour illustrer l’ampleur de cette guerre sur le plan géoéconomique.

Le Maroc n’est pas épargné par cette menace de par son positionnement sur la cartographie des échanges commerciaux internationaux. Au-delà du fait qu’il soit un partenaire privilégié des marchés de la région, le Royaume est également un important client, notamment de la Russie et de l’Ukraine. En effet, le Maroc importe de ces deux marchés beaucoup plus qu’il n’en exporte. En 2021, les achats du Maroc à ce niveau se sont chiffrés à 15,43 milliards de dirhams, dont 12,73 milliards de dirhams d’importations réalisées avec la Russie et 2,69 milliards de dirhams avec l’Ukraine. Les exportations se chiffrent pour leur part à 1,33 milliard de dirhams, soit des expéditions de l’ordre de 676,85 millions de dirhams vers l’Ukraine et de 653,76 millions de dirhams vers la Russie.
Face à cette conjoncture, ALM s’est adressé à quelques opérateurs nationaux pour recueillir leurs appréhensions quant à d’éventuelles retombées lourdes. L’ensemble s’accorde à dire qu’il est encore tôt d’établir des scénarios pessimistes.

C’est d’ailleurs ce que nous a confié Hassan Sentissi Idrissi, président de l’Association marocaine des exportateurs. «Il est prématuré de parler d’impact sur l’activité bien que nous ayons avec l’Ukraine un commerce non négligeable», indique-t-il. En 2021, le Maroc a exporté vers ce marché les engrais naturels et chimiques (489,52 millions de dirhams), les voitures de tourisme (155,04 millions de dirhams), les poissons frais, salés, séchés ou fumés (20,24 millions de dirhams), les matières plastiques et ouvrages divers (4,78 millions de dirhams), le café (2,98 millions de dirhams) ainsi que les produits de parfumerie et cosmétiques (1,24 million de dirhams). En contrepartie, il a importé de l’Ukraine 1,11 milliard de dirhams de blé, 552,69 millions de dirhams de tourteaux et autres résidus des industries alimentaires, 195,59 dirhams de demi-produits en fer ou en aciers non alliés, 190,4 millions de dirhams de tabacs, 136,5 millions de dirhams de matières plastiques et ouvrages divers, 113,44 millions d’orge, 83,46 millions de dirhams de maïs, 14,76 millions de dirhams de grains de céréales (sauf du riz), 116,25 millions de dirhams d’autres munitions et armes blanches et 63,74 millions de dirhams de fonte brute et ferro-alliages divers.

Outre les échanges commerciaux, le tourisme national sera affecté par cette crise. Au moment où les opérateurs reprennent leurs activités après deux longues années d’arrêt, la guerre entre la Russie et l’Ukraine fera perdre au secteur un flux considérable de touristes. Parmi les destinations qui pourraient être impactées on cite Agadir. «La situation est très lente et la reprise est presque nulle du fait qu’il n’y avait pas de vols charter programmés en provenance de ces deux marchés», apprend-on de Rachid Dahmaz, président du CRT Souss-Agadir. Et de poursuivre que «si cette guerre perdure elle va impacter les arrivées en provenance de la Pologne, principal marché émetteur d’Agadir, ou encore celui de la République tchèque qui est un important marché pour la destination Maroc. Ils restent des pays limitrophes à la zone de tension. Cette situation n’est pas compatible avec l’esprit du tourisme qui évolue dans la paix et la sérénité». Notons que les touristes russes ont généré au Maroc des recettes voyages de l’ordre de 233,3 millions de dirhams, contre 339,6 millions de dirhams en provenance de la Pologne.

Rapatriement des Marocains d’Ukraine : De nouveaux vols programmés pour le 5 mars

Ils sont programmés au départ de Kosice et Varsovie vers Casablanca

Les opérations de rapatriement des Marocains établis en Ukraine se renforcent. Deux nouveaux vols sont programmés le 5 mars 2022 par la Royal Air Maroc au départ de Kosice et Varsovie vers Casablanca et ce au même tarif fixe de 750 dirhams TTC. Ces vols viennent s’ajouter aux trois autres annoncés, mardi, par la compagnie nationale pour les 3 et 4 mars au départ de Bratislava, Bucarest et Budapest vers Casablanca et aux trois vols programmés pour ce mercredi au départ de Bucarest, de Budapest et de Varsovie à destination de la capitale économique du Royaume.

La RAM avait précisé, dimanche dans un communiqué, qu’elle mettra en place, en concertation avec les autorités marocaines, des vols spéciaux en faveur de la communauté marocaine établie en Ukraine, majoritairement composée d’étudiants. Il est à préciser que ces vols sont exclusivement réservés aux Marocains d’Ukraine et aux membres de leurs familles.