Hajar Chliah, présidente de l’association «Oui à la vie, …, Jeunes contre le suicide»
Dans cet entretien, Hajar Chliah, présidente de «Oui à la vie, …, Jeunes contre le suicide», présente les objectifs de la formation à la création des projets créateurs des revenus organisée dernièrement au profit des jeunes de Chefchaouen et les actions menées pour la prévention du suicide dans la province.
ALM : Pourriez-vous nous expliquer le lien entre cette formation avec l’objectif de votre association en matière de lutte contre le suicide ?
Hajar Chliah : Nous sommes fidèles à nos engagements, à travers des activités et actions de sensibilisation menées conformément aux objectifs de notre association œuvrant dans la prévention du suicide à la province de Chefchaouen. Nous avons choisi d’organiser la formation à la création des projets créateurs de revenus au profit des jeunes et coopératives dans cette province. Nous avons ciblé parmi les bénéficiaires de cette formation des jeunes en situation précaire ayant pensé dans le passé au suicide. Ils cherchent, généralement, avec l’appui de leur famille et de leur entourage, à retrouver vite goût à la vie, mais aussi grâce à la création de leurs propres projets ou l’exercice d’un emploi stable pour pouvoir se prendre en charge financièrement.
En quoi consiste précisément cette formation ?
Cette formation vise à sensibiliser les jeunes bénéficiaires à l’esprit de l’entrepreneuriat dans la province. Elle permet d’orienter les jeunes bénéficiaires dans leur accès au financement auprès des institutions financières. Nous travaillons au sein de notre association en vue d’élargir nos actions d’appui et d’accompagnement des jeunes dans la création et le développement de leur projet. D’autant plus qu’il y a un manque d’opportunités d’emploi à cause de la récession économique que connaît la province.
En tant que présidente de «Oui à la vie», œuvrant dans la prévention du suicide, comment expliquez-vous la recrudescence de ce phénomène dans la province ?
Les données statistiques issues des différentes études et enquêtes de terrain menées continuent de placer Chefchaouen à la tête des zones les plus touchées par le phénomène du suicide. Mais elles n’arrivent pas à donner des explications plus précises à la recrudescence de ce fléau dans la province. Nous constatons que les causes du suicide sont multiples, mais nous ne savons pas le vrai motif ou le nombre exact des cas de suicide. Les précédentes enquêtes font savoir que ce phénomène touche les hommes et les femmes et les différentes composantes sociales des zones de la province. Et comme je viens de le dire, la crise économique ne fait qu’aggraver la situation, puisque les problèmes d’argent sont toujours parmi les causes principales des actes de suicide.
Pourquoi de en plus de jeunes et d’adolescents d pensent à se donner la mort ?
Le phénomène du suicide, quel que soit l’âge de la victime, continue d’inquiéter les responsables et les habitants de la province. Celui des enfants et des jeunes adolescents est encore plus inquiétant et demeure un mystère aux yeux de leur famille et leur entourage. C’est pourquoi les autorités travaillent en coordination avec les départements et les institutions concernés ainsi que la société civile pour prévenir ce phénomène.














