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20 mars, journée du bonheur

© D.R
Par El moustaid Mustapha*

Le monde commémore chaque 20 mars la Journée mondiale du bonheur, néanmoins ces dernières années cet événement est célébré dans la crainte face aux variantes et à la pandémie du nouveau coronavirus Covid-19. Ainsi, la 9ème édition du Rapport mondial sur le bonheur s’est concentrée sur la façon dont les gens du monde entier s’en sont tirés ; avec 2 millions de décès, l’insécurité économique, l’anxiété, la perturbation de tous les aspects de la vie et, pour de nombreuses personnes, le stress et les problèmes de santé mentale et physique.
Selon ce rapport, la Finlande est le pays «le plus heureux» avec un score de 7.632 sur 10, suivie de la Norvège, du Danemark, de l’Islande, de la Suisse, des Pays-Bas, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, de la Suède et de l’Australie.
Dans notre pays le Maroc, la crise sanitaire a impacté l’indice du bonheur chez les citoyens. Selon le rapport mondial le Maroc perd 9 places par rapport à l’année 2019, néanmoins, en comparaison avec les pays arabes, le Royaume arrive à la 6ème place de la région MENA, devançant l’Algérie (109e), la Tunisie (122e) ainsi que la Mauritanie (134e). Plusieurs critères sont pris en compte pour réaliser ce rapport sur le bonheur, à savoir le PIB par habitant, l’aide sociale, l’espérance de vie saine, la liberté sociale, la générosité et l’absence de corruption, car selon les créateurs de «l’indice du bonheur», la croissance économique doit être vue à travers un rigorisme plus inclusif, équitable et équilibré, et qu’à l’instar des 17 Objectifs de développement durable (ODD), beaucoup sont directement essentiels au bien-être et au bonheur des personnes ; ainsi est survenue la proposition qui reconnaît la valeur du bonheur par rapport au revenu national, ce qui a donné naissance à l’indice du ‘’Bonheur national brut’’, le BNB par rapport au PIB.

Bonheur et longévité
Une étude scientifique publiée dans le magazine Psychologie appliquée, par un professeur de psychologie à l’ Université de l’Illinois, Dr Ed Diener, a prouvé qu’il existe des preuves claires et convaincantes que les personnes heureuses ont tendance à être en meilleure santé et à vivre plus longtemps. Par exemple, il a été démontré que les personnes qui ont tendance à être plus pessimistes, ont tendance à mourir plus tôt, tandis que celles qui ont un comportement optimiste réduisent les hormones liées au stress, ils ont augmenté leur système immunitaire et un cœur en meilleure santé.
Diener a déclaré que bien que les politiques de santé actuelles se concentrent sur la réduction du surpoids, l’obésité, la cigarette, les mauvaises habitudes alimentaires et le manque d’exercice, il est temps d’ajouter du bonheur et d’éviter la colère chronique et la dépression.

Bonheur est ennemi de l’égocentrisme
La recherche active du bonheur peut rendre plus égocentrique, en continuant à chercher à satisfaire son plaisir pour soi au détriment des autres ; par exemple rompre une amitié parce que ce n’est pas amusant, le plaisir de conduire vite tout en mettant la vie des autres en danger, gaspiller l’énergie en laissant la climatisation allumée toute la nuit.
Cet égocentrisme ne sert pas les besoins des autres, et de plus il rend plus solitaires les personnes qui recherchent le bonheur, car elles se focalisent sur leur propre bonheur, et oublient le principe de base du vrai bonheur, qui consiste à le trouver en se mettant au service des autres.
Les personnes qui obtiennent les meilleurs résultats dans l’ensemble des classements sur le bonheur font état d’un bon soutien social, ce qui consiste par exemple à soutenir les autres lorsqu’ils sont dans le besoin et recevoir en retour un soutien et donc donner du sens à notre vie et se sentir utiles en contribuant au service de la société. En effet, en mettant nos compétences au service des autres, nous ressentons de nombreuses émotions positives qui naissent souvent en compagnie d’autres personnes. Des travaux sur ce sujet ont montré que nous sourions 30 fois plus souvent en groupe que seuls ; d’ou l’importance de réduire le paradoxe de vouloir être plus heureux en se focalisant sur ses propres besoins.
Cinq astuces pour cultiver le bonheur
Notre obsession du bonheur a donné naissance à une industrie du bonheur promettant des solutions rapides pour nous rendre heureux. Christian Van Nieuwerburgh, coach en psychologie positive, nous propose cinq façons d’améliorer notre bien-être :
1. Assurez-vous de pouvoir répondre à vos besoins fondamentaux et à ceux de vos proches.
2. Consacrez régulièrement du temps à des activités agréables, comme une promenade, un jeu, ou encore regarder ou écouter quelque chose que vous aimez.
3. Investissez-vous dans la création et le maintien de relations positives. Rencontrez vos amis, restez en contact avec les membres de votre famille, entretenez vos relations professionnelles.
4. Restez en contact avec ce qui donne un sens à votre vie. Par exemple, en soutenant un mouvement, en suivant une foi ou en vous engageant pleinement dans votre rôle personnel ou professionnel.
5. Améliorez les choses pour votre communauté, par exemple en plaidant pour de meilleurs services, en faisant du bénévolat dans votre communauté ou en contestant des pratiques injustes.
Sur ce point, le mois sacré de Ramadan qui commence à frapper à nos portes est une occasion pendant laquelle le taux de multiplication des actions de bienfaisance est immense et les récompenses qu’Allah a consacré aux bénévoles sont illimitées.

Le dernier mot de Steve Jobs sur le bonheur
Comme disait le mythologue Américain Joseh Campell, «la plus belle expérience humaine vient du ravissement d’être en vie», ce qui veut dire que si tous les humains sont en quête d’un sentiment de force de vie qui coule en eux, certains savent le chercher de la bonne manière, et d’autres pas. Certains chercheront cette force de vie en répondant aux besoins de l’égo, dans la satisfactions des plaisirs hédoniques (confort, nourriture, soins du corps..), ou en cherchant dans le monde extérieur les moyens de réduire leurs peurs ou leurs insatisfactions de vie par l’acquisition de biens matériels (argent, acquisitions ), la recherche de sensations fortes (vitesse, alcool, drogues, prises de risque), de distractions (réseaux sociaux, TV..), la recherche de récompenses pour la qualité de leur travail ou de leur conviction, ou la satisfaction de besoins affectifs ; reste la question centrale de l’égo : qu’est-ce que le monde peut m’apporter pour assurer ma sécurité, et combler mes manques ?
La réponse à cette question pour Steve Jobs était : «En ce moment, allongé sur mon lit d’hôpital, et me rappelant toute ma vie, je me rends compte que toute la reconnaissance et la richesse dans laquelle j’ai pris tant de fierté, a pâli et est devenue insignifiante face à la mort imminente…. Quelle que soit l’étape de la vie à laquelle nous sommes actuellement, avec le temps, nous serons confrontés au jour où le rideau se ferme».

Se sentir heureux c’est contribuer à améliorer la vie des autres
D’autres chercheront cette force de vie en répondant aux besoins de leur âme, en cherchant à apporter quelque chose d’unique à leurs communautés. Ces personnes savent se mettre en lien avec elles-mêmes pour définir le sens de leur mission, de ce qu’elles peuvent apporter aux autres et à leur communauté. Le bien-être le plus durable vient du sentiment d’être en lien avec les autres et de contribuer à servir les autres.
Il n’y a pas à choisir entre les besoins de l’égo et ceux de l’âme, les deux étant interdépendants. Le sentiment de satisfaction d’une vie bien remplie a pour source la satisfaction de deux besoins qui peuvent paraître adversaires. La clé du bien-être durable réside probablement dans un juste équilibre entre les besoins de l’égo, c’est-à-dire prendre soin de soi et ceux de l’âme, en se mettant au service des autres ; néanmoins une autre clé du bonheur est de consacrer la réussite matérielle de l’ego au service de la réalisation d’une mission au service des autres, car comme disait Steve Jobs, l’idée d’être l’homme le plus riche du cimetière ne vous rendra pas plus heureux, alors que le sentiment d’avoir contribué à améliorer la vie des vos contemporains est source de bien-être durable et de guérison.
Et à l’occasion de cette belle journée du bonheur, j’invite l’ensemble des lecteurs de cet article à célébrer chaque jour comme si c’était les jours du bonheur dans le monde et vous remarquerez que votre esprit et votre corps seront en équilibre et que les problèmes physiques et émotionnels seront moins… A méditer.

(*) Cadre chargé de communication, coach
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