Dans cet entretien, l’écrivaine zaïlachie Fatiha Chakoui parle du thème principal de son nouveau livre «Journal d’une confinée» et des faits et événements qui l’ont marquée pendant son confinement.
ALM : Pourquoi avez-vous choisi «Journal d’une confinée» comme titre de votre nouveau livre ?
Fatiha Chakoui : Parce que «Journal d’une confinée» évoque une période de confinement sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. J’ai passé cette période de confinement à écrire quotidiennement. J’ai rédigé le premier texte, puis le deuxième et c’est devenu vite pour moi une habitude. Le soir, j’écrivais tout ce que je ressentais et je lisais, mais aussi ce qui me parvenait de loin au Maroc ou ailleurs des quatre coins du monde. Au début je n’avais pas l’intention de publier tous mes écrits réalisés pendant mon confinement. Puisque avant la pandémie, j’étais en train d’écrire un roman que j’ai laissé provisoirement de côté pour me mettre à rédiger mes états d’âmes et sur les actualités au Maroc et ailleurs. C’est l’un de mes anciens élèves qui m’a proposé de publier mes écrits faits pendant mon confinement.
Est-ce que cette période de pandémie vous a inspiré le contenu de ce livre ?
Je pourrais dire qu’il y a un peu de tout dans mon livre, mais le coronavirus s’impose comme le héros de l’actualité récente. Car il est venu chambouler nos vies : nous sentions que tout a été bloqué et suspendu en ces temps difficiles de la pandémie. Nous devions rester chez soi pour éviter le risque d’attraper le virus. Nous ne pouvions pas sortir nous promener ou aller chez une amie pour discuter. Nous devions pendant ce temps nous déplacer dans les lieux publics ou voyager par exemple à Tanger avec une attestation de déplacement délivrée par les autorités. Mais il n’empêche que cette période de confinement a vu naître un grand élan de solidarité des Marocains envers ceux en situation difficile ou dans le besoin. J’ai voulu faire part dans mes écrits de notre rythme de vie sous la pression du confinement, mais aussi de ces beaux gestes de solidarité ou des moments de créativité exprimés en ces temps difficiles.
Pourriez-vous nous parler des grands thèmes de votre livre ?
Comme je viens de le dire, il y a de tout dans mon livre. J’ai voulu parler bien évidemment de l’effet de l’annonce au début de mars 2020 des premiers cas de coronavirus au Maroc et comment nous avons été priés de rester chez nous pour éviter d’attraper le virus. C’est pourquoi j’ai choisi d’évoquer «Khalik Bi Lbayt» (Restez chez vous), qui était une émission télévisée présentée par le célèbre animateur Zahi Wahbi dans les années 1970 sur la chaîne libanaise Future. Chaque mardi et à partir de dix-neuf heures, les rues dans le monde arabe devenaient désertes. Car les invités étaient des personnalités très importantes et les questions posées par ce grand animateur arabe étaient passionnantes. Ainsi, dans avions dans notre confinement quelque chose pour nous occuper et nous divertir afin de rester chez nous. Car il vaut mieux prévenir que guérir,… J’ai traité des sujets qui n’ont aucun lien avec le coronavirus, comme par exemple le racisme systémique aux Etats-Unis, et ce après la mort d’un Afro-américain asphyxié par un policier. J’ai également parlé des faits ou des événements passés à Asilah, ma ville où j’ai passé mon confinement.
Quels sont les faits ou les personnalités qui vont ont marquée pendant votre confinement ?
J’ai voulu consacrer une partie de mon livre à Caïd Houria pour rendre hommage à l’héroïne de Safi, pour son travail et ses tournées de sensibilisation en faveur des habitants de la ville. Elle incarne sans concession l’image de la femme du terrain, communicante et courageuse jusqu’au bout de ses ongles. Caïd Houria a réussi apporter par sa spontanéité et son charisme les réponses aux préoccupations et inquiétudes de ses citoyens en ces temps difficiles.
Pourriez-vous nous parler du thème de votre prochain roman ?
J’avance dans son écriture. Mais je préfère ne parler du thème de mon prochain roman qu’après la fin de sa rédaction et lorsqu’il sera prêt pour être présenté au public.