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Un essai médical signé Docteur Imane Kendili

© D.R

Parution de «Cannabis, ce qu’en dit la science» aux Éditions Orion

La psychiatre, addictologue, écrivaine et chroniqueuse, Imane Kendili, vient de publier un nouveau livre, aux Éditions Orion, sous le titre «Cannabis, ce qu’en dit la science». Un essai médical très actuel qui rend compte de la question de la légalisation du cannabis et de ses effets sur la santé des consommateurs.
Fruit de dix années de travail et de recherches, cet essai médical, signé par Docteur Imane Kendili, auteur, entre autres, du best-seller «Les drogues expliquées à mes enfants», est une étude profonde et rigoureuse sur la question du cannabis, au vu des dernières actualités liées à sa légalisation au Maroc, à des fins thérapeutiques. En effet, les députés marocains ont adopté, le 26 mai 2021, la loi autorisant l’usage thérapeutique du cannabis, une réforme majeure pour un pays considéré comme un des premiers producteurs de haschich au monde.

Le texte sur «les usages licites du cannabis, médical, cosmétique et industriel», a été adopté par la Chambre des représentants avec 119 voix pour et 48 contre. L’usage récréatif reste par contre interdit et passible de poursuites. L’objectif du projet de loi est de «reconvertir les cultures illicites destructrices de l’environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d’emploi», comme on peut lire dans le texte de loi.
Ce qu’il faut aussi retenir en parlant de cannabis, c’est que le Maroc est toujours classé premier producteur mondial de résine de cannabis, selon le rapport annuel 2020 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Les chiffres révélés récemment à Rabat font état de «55.000 hectares cultivés en 2019», essentiellement dans le Nord, avec des revenus annuels qui sont passés d’environ 500 millions d’euros au début des années 2000 à près de 325 millions d’euros en 2020, et un «chiffre d’affaires consolidé en Europe» de près de 10,8 milliards d’euros.

Une étude publiée en 2020 par le réseau indépendant «Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée» estimait pour sa part la production du Maroc à plus de 700 tonnes par an, pour une valeur totale d’environ 19 milliards d’euros. Dans ce sens, le Maroc mise sur le «développement soutenu» du marché mondial du cannabis médical et industriel, avec des prévisions de croissance moyenne annuelle de l’ordre de 60% en Europe, qui reste son «marché cible». Les recettes agricoles annuelles sont estimées entre 420 millions et jusqu’à 630 millions de dollars à l’horizon de 2028.

Ce qu’il faut aussi retenir c’est que le cannabis, interdit en 1954 mais toléré depuis, le «kif» fait actuellement vivre 400.000 personnes, soit 60.000 familles, selon les chiffres officiels. Jusqu’à présent, les petits cultivateurs du Nord du Maroc touchaient «4% du chiffre d’affaires final dans le circuit illégal» contre potentiellement «12% dans le marché légal», d’après l’agence MAP. La légalisation de l’usage thérapeutique vise à améliorer leurs conditions de vie et à les protéger contre les réseaux de trafic de drogue.
Voici pour l’actualité qui sous-tend cet ouvrage qui va à l’essentiel pour mettre la lumière sur les différentes ramifications liées à la légalisation du cannabis, à la fois d’un point de vue médical, psychiatrique, social et culturel. L’idée étant d’apporter de nombreuses réponses à diverses questions que se posent les Marocains, mais pas seulement, sur les impacts sur la santé des consommateurs, sur les risques encourus pour les usagers de cannabis, sur les addictions et les troubles psychiatriques occasionnés par cette substance, qui reste une drogue avec de nombreux effets nocifs pour la santé, ce qui est l’objet de cette réflexion, qui vise à mettre la lumière sur tous ces aspects négatifs qu’il faut diagnostiquer et analyser, partant de nombreuses études réalisées aux quatre coins de la planète sur les réalités du cannabis, ses dérivés et de ses effets.

Dans ce sens, à titre d’exemple, Docteur Imane Kendili se penche sur les effets du cannabis sur les jeunes pour nous révéler une série de complications qu’il faut prendre en ligne de compte quand on aborde la question du cannabis et de sa consommation. En effet, interrogés sur l’idée qu’ils ont des drogues, les adolescents donnent au cannabis une image positive très opposée aux effets négatifs qu’ils associent uniquement à la consommation du tabac. Le cannabis est à la fois décrit comme «plaisant», «convivial», voire «naturel», il est aussi perçu comme moins dangereux et moins addictif que la nicotine, il est cité comme «un produit qui ne fait pas de mal». Pourtant, les preuves scientifiques sont nombreuses et les études qui les attestent sont diverses et variées et font toutes état des risques pour la santé, tous liés à l’usage du cannabis. Les jeunes, dont le cerveau est en maturation jusqu’à 25 ans environ, sont particulièrement concernés, nous disent tous les spécialistes qui se sont penchés sur l’étude du cannabis et de ses impacts sur la santé chez les jeunes. L’impact se mesure en termes de santé physique et psychique mais aussi de réussite scolaire et d’insertion sociale et professionnelle.

Cannabis, ce qu’en dit la science.
Imane Kendili. Éditions Orion.
280 pages. Juin 2022.

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