Casablanca : Il maltraite à mort son épouse

Dès qu’il entre à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ce jeune père de famille regarde attentivement l’assistance.

Il y voit les membres de sa famille mais aussi ceux de sa belle-famille. Si les premiers le soutiennent, les seconds souhaitent que la Cour lui inflige la plus lourde peine. Car, sa victime n’est autre que son épouse avec laquelle il avait mis au monde une seule fillette. Il n’avait pas l’intention de mettre fin à la vie de son épouse, âgée de vingt-sept ans, affirme-t-il à la Cour qui lui rappelle qu’il est poursuivi, effectivement, pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Âgé de trente-deux ans, il précise qu’il regrette son acte surtout que son unique fille devient orpheline de sa maman. Mais, ce qui importe pour la Cour c’est de savoir les circonstances et la cause de son acte criminel.

Cet employé a expliqué, lors de son interrogatoire par la Cour, qu’il a reproché à son épouse de sortir sans le prévenir. De coutume, elle l’informait à chaque fois qu’elle sortait de chez elle pour rendre visite à sa famille ou à quelques amies, ajoute-t-il à la Cour qui lui demande s’il n’avait pas confiance en son épouse. Il assure qu’il n’a jamais douté d’elle et qu’elle jouissait d’une bonne réputation. Seulement, il insistait pour qu’il soit informé de son absence. Exaspérée, elle lui a répondu qu’elle n’était plus mineure pour justifier à chaque fois ses déplacements tout en lui rappelant que la confiance mutuelle règne.

Une réponse qui l’a fait sortir de ses gonds. Il l’a maltraitée au point que sa tête s’est cognée contre la porte de la chambre à coucher. Elle perd connaissance. Conduite à l’hôpital, elle rend l’âme.
Verdict : Jugé coupable et bénéficiant des circonstances atténuantes, le mis en cause a écopé de huit ans de réclusion criminelle.