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Jeunes, un potentiel réel pour le Maroc

© D.R

Les détails d’un rapport sur la jeunesse de nos jours

L’Observatoire national du développement humain (ONDH) a organisé, avec l’appui du PNUD, un atelier de restitution de son Rapport sur le développement humain : «Être jeune au Maroc de nos jours».
Ce rapport, fondé sur une approche participative, traite de l’évolution des indicateurs du développement humain entre 2012 et 2020 dans le Royaume, tout en établissant une évaluation préliminaire de l’impact de la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, pour cette deuxième version consacrée à la thématique des jeunes au Maroc, le Rapport propose, aujourd’hui, un diagnostic approfondi de leur situation sur les plans économique, social et politique, ainsi qu’une réflexion prospective sur l’adaptation des politiques publiques pour répondre à leurs attentes et aspirations et ce, en accord avec les orientations du nouveau modèle de développement.

Dans son rapport, l’ONDH estime que les jeunes de «15-29 ans» constituent un potentiel réel de développement humain et de croissance économique. En dépit de l’aubaine démographique actuelle, les jeunes participent faiblement à la création de la richesse et au développement du pays. Ceci s’explique par la faiblesse de la population active – le taux d’activité est de 35,1% en 2019- et une grande partie d’entre eux souffre du chômage, du sous-emploi et du travail informel. En fait, la difficile transition des jeunes à la vie active et au marché du travail s’explique par une demande d’emploi relativement faible en raison, en partie, du manque d’opportunités d’emploi et des modestes performances en matière de l’éducation. Un des déterminants du chômage élevé des jeunes est le décrochage scolaire.

L’ONDH considère dans son rapport que la question de la participation au marché du travail se trouve au coeur des défis de l’emploi des jeunes. En effet, la baisse tendancielle de leur taux d’activité pourrait entraîner une perte de création de richesses, une dépréciation de leurs connaissances et de leurs compétences et à l’apparition de comportements à risque compliquant leur intégration économique et sociale. La transition démographique devait se traduire par une augmentation du taux d’activité des jeunes. En revanche, c’est le contraire qui est observé, avec une décélération du taux d’activité des jeunes au cours des dernières années.

7 jeunes sur 10 tentés par l’émigration

Les perceptions des jeunes montrent une faible satisfaction à l’égard de leur vie. 83,3% des jeunes ne sont pas ou peu satisfaits de leur vie, 71,3% de leurs conditions de logement et 81,6% de leur travail. En 2019, près de 90% des jeunes Marocains avaient une perception positive de l’avenir, malgré les difficultés qu’ils ont pour s’y projeter. En parallèle, la jeunesse marocaine affiche fortement son projet de migration. En effet, l’enquête «Arab Barometer» (2019) avait révélé que 7 jeunes marocains sur 10 sont tentés par l’émigration, ce qui constitue le chiffre le plus élevé de la zone MENA. L’optimisme quant au futur qu’ils affichent est probablement lié à cette perspective d’émigration.
En 2019, 68,2% de jeunes marocains déclarent pouvoir être heureux hors du Maroc. Leur intérêt pour l’émigration s’explique essentiellement par des raisons économiques. L’émigration est considérée par les jeunes marocains comme offrant de nouvelles possibilités pour s’enrichir personnellement ou professionnellement.

«Les attentes en matière d’inclusion économique et sociale sont donc prioritaires et concernent, en premier lieu, l’emploi. Elles renvoient à l’épineuse question de l’adéquation entre la formation et l’emploi, sur laquelle ont buté plusieurs réformes de l’enseignement et qui n’a pas manqué d’engendrer frustration et crispation chez des générations de jeunes diplômés», relève l’ONDH. Celle-ci estime que l’inclusion des jeunes dépend, d’une manière générale, de la capacité de développer les mécanismes institutionnels pour leur participation active dans la vie publique. «La mobilisation des jeunes dans le processus de prise de décision est l’un des déterminants de succès des programmes et des politiques publiques, et ce, à travers l’institutionnalisation du dialogue entre les jeunes et les pouvoirs publics», conclut l’ONDH dans son rapport.

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