Economie

Bruxelles : Le Maroc va à la pêche

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Rivés vers la reprise de la pêche, le 2 août prochain, après un énième report, les opérateurs n’en gardent pas moins un œil sur les négociations ouvertes hier à Bruxelles en vue d’un nouvel «accord de partenariat » entre le Maroc et son puissant voisin du Nord. «Pas de propositions pour le moment, rien que des demandes », souligne le président d’une puissante Fédération des armateurs, faisant remarquer que la délégation marocaine partie négocier ne contient aucun représentant du secteur. «Nous attendons pour voir». Du côté des Chambres de pêche, réunies vendredi dernier, l’on regrette cette mise à l’écart. Pour sa part, l’Association nationale de la palangre réfrigérée craint les répercussions d’une concurrence massive. «Les crevettiers et les céphalopodiers ne sont pas concernés par le prochain accord. Nous serons, nous palangriers, fortement concurrencés par les Européens, qui connaissent mieux que nous les techniques de pêche, les zones….etc. Ce segment de la Palangre est de l’avis du secrétaire général de l’association, « presque déficitaire » Une quinzaine de palangriers seraient même à l’arrêt.
Chez les industriels, l’arrivée de bateaux européens ne semble pas déranger.
Ni l’Union nationale des conserves de poissons (UNICOP) ni même la FENIP (Fédération des industries de pêche) n’ont émis de communiqués particuliers. «Si le Maroc arrive à convaincre les bateaux communautaires à débarquer leurs poissons au Maroc, c’est une bonne chose !», avance un industriel qui, en raison de la sensibilité du dossier, requiert  l’anonymat. «On devrait même, poursuit-il, étaler le tapis rouge devant les investisseurs européens qui veulent délocaliser certaines activités comme la fabrication de cordages, de filets ou le montage des unités de construction navale ».
Ces négociations qui interviennent à la demande de la Commission européenne, ne concerneront pas la pêche des céphalopodes et des crevettes.
Le nouvel accord sera "différent" et d’une ampleur moindre que le précédent, arrivé à échéance en novembre 1999 et non renouvelé depuis cette date, indique-t-on à la MAP  de source proche de la délégation des négociateurs marocains, conduite par Mohamed Tarmidi, secrétaire général du département de la Pêche. Contrairement à la situation d’il y a quatre ans, ces négociations ne reposent pas a fortiori sur la compensation financière, laquelle serait de 40 millions d’euros selon les indiscrétions. L’accord sera libellé sous forme de partenariat Maroc-UE pour le développement de la filière de la pêche.
Le financement du plan marocain de restructuration de la pêche artisanale et la recherche scientifique sera à l’ordre du jour, a expliqué de son côté César Deben Alfonso, responsable à la direction pêche de la Commission européenne, qui conduit les négociations du côté européen. L’Union européenne reste favorable à un accord d’un nouveau genre. L’état des stocks halieutiques, les  changements intervenus au niveau de la flotte européenne et l’aide à la restructuration du secteur marocain figurent en bonne place dans l’ordre du jour.

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