Elle est à peine à son dix-neuvième printemps, mais elle garde un terrible secret depuis deux ans, lorsqu’elle était encore mineure et qui la traumatise et bloque ses rêves et ses ambitions. Mais elle ne pouvait pas porter éternellement ce lourd fardeau. Elle a finalement décidé de se confier à sa mère. Elles étaient chez elles, à Aïn Aouda relevant de la préfecture de Skhirate-Temara et se situant à vingt-sept kilomètres au sud de la ville de Rabat, lorsqu’elle lui a tout raconté.
Par un pur hasard elle a croisé un jeune homme dans la région d’El Menzah relevant de la même préfecture où se situe sa demeure, a-t-elle commencé à relater son histoire. Ils ont entretenu une relation amicale, sans plus. Effectivement, ils se rencontraient pour prendre ensemble un café ou se balader dans les quatre coins de la région. Elle a cru qu’il s’agit d’un jeune homme bien éduqué qui respecte le choix de son amie, à savoir de rester des amis. Mais, loin de là. Ce jeune homme qui avait vingt ans lui a proposé d’aller faire une balade dans la forêt qui n’est pas loin de la région d’El Menzah. De bonne foi, elle accepte. A bord de son vélomoteur, ils y arrivent. Une fois entre les arbres, loin des regards il se transforme en un monstre. Bref, il la viole et lui fait même perdre sa virginité. Depuis, il a commencé à la menacer pour l’empêcher de révéler ce secret à ses parents. Durant deux ans, il l’insultait, la menaçait et tentait de l’inciter à partager encore une fois le même lit avec lui. Sa mère la conduit tout de suite au poste des gendarmes d’Aïn Aouda pour porter plainte. Le jeune violeur était devenu, entre-temps, agent d’autorité, Moqadem plus exactement. Il a été arrêté et traduit devant le parquet général près la Cour d’appel de Rabat qui l’a maintenu en détention préventive.