Culture

Ce qu’en pensent les réalisateurs marocains et algériens au 11ème Festival maghrébin du film d’Oujda

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Quel rapprochement entre nos peuples voisins ?

Comment le Festival maghrébin du film d’Oujda contribue-t-il à régénérer les liens entre le Maroc et l’Algérie ? La question est susceptible d’être posée après dix éditions réussies de cet événement qui entame sa deuxième décennie avec plein d’aspirations.
Pour y répondre, des artistes participants se livrent au jeu en toute conscience.
Rencontré lors de cette 11ème manifestation, le réalisateur marocain Abdellilah Eljaouhary révèle : «A mon sens, le festival a tenté et a pu, à un certain point, garder les ponts entre les Marocains et les frères algériens». A cet égard, il ne manque pas d’être explicite. «En d’autres termes, les cinéastes dans les deux pays portent tous un message voulant dire que le peuple marocain aime l’Algérie et celui algérien se passionne pour le Royaume», détaille-t-il. Pour lui, cela se manifeste à travers les projections de films ou encore la réception des invités. «Par exemple, quand les frères algériens viennent ici, le public marocain les accueille avec grand amour. A notre tour, quand nous partons en Algérie, le public de ce pays échange avec nous le même sentiment», illustre le cinéaste compatriote. Dans ce sens, il estime que les artistes et cinématographes qui assistent au festival sont devenus «tels des ambassadeurs qui font de la diplomatie parallèle». Cependant, M. Eljaouhary n’hésite pas à clarifier sa position. «Nous ne sommes pas des politiciens pour pouvoir influencer l’opinion publique. Mais, au moins, nous impactons celle artistique et cinématographique notamment», avance-t-il. De même il donne un autre exemple. «Certains noms artistiques algériens ne peuvent pas s’empêcher d’assister aux éditions de cet événement», ajoute l’orateur qui cite l’actrice Malika Belbey et son époux, le réalisateur Salim Hamdi. Pour le cinéaste marocain, ces artistes, entre autres, «portent une flamme d’amour entre nous». «A mon tour, je porte le même sentiment tout comme d’autres artistes marocains», poursuit-il en citant Younes Mégri et Rachid El Ouali qui y participent également. Au sens de notre interlocuteur, ces artistes veillent à faire en sorte que «le peuple marocain soit conscient que les Algériens nous aiment». «La politique est supérieure à nous. Les politiciens ont leurs contraintes. Nous n’y intervenons pas. Ce que nous espérons c’est que les frontières soient ouvertes et qu’il y ait une complémentarité et un rapprochement purs entre les deux peuples. Pour notre part, nous faisons de notre mieux pour propager l’amour artistique entre les deux pays», enchaîne-t-il.
De son côté, le réalisateur algérien, Salim Hamdi, indique: «De mon point de vue, je considère que le festival, tout comme d’autres événements artistiques, maintient des ponts qui ont été déjà construits pour mettre en évidence et en valeur les liens d’amitié entre les deux circuits d’art et de culture qui existent entre les deux peuples, notamment dans les moments difficiles». A ses yeux, le fait de maintenir des ponts entre les deux peuples à travers leurs artistes est «une chose assez importante». «Nous avons toujours été des peuples frères à travers toute l’Histoire. Je crois que nous avons une histoire commune et nous avons forcément un avenir commun. Il faut aller un peu au-delà, surtout chez les intellectuels et les artistes, du contexte un peu tendu actuel et maintenir quand même un minimum de relations parce que nous avons des amis ici au Maroc et ils ont plein d’amis en Algérie», ajoute-t-il d’emblée. Par la même occasion, il trouve que ce genre d’événements est le dernier «bastion» pour maintenir des relations entre les deux peuples «malgré les tensions actuelles dont on ne dépend pas au final». «C’est une conjoncture globale qu’on subit tous. Nos relations dépassant le moment présent. Elles sont entrées dans l’histoire et forcément on sera projetés vers un avenir commun», conclut-il. A méditer.

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