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Transition verte, le bouclier !

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Crise énergétique et aléas climatiques

Le Maroc a fait de la transition énergétique un choix stratégique. Cet engagement s’est traduit par l’élaboration en 2009 d’une vision stratégique articulée autour de l’efficacité énergétique. L’objectif étant d’atteindre un mix énergétique de 52% à l’horizon 2030 alors qu’il a été initialement fixé à 42% pour 2020. Le Royaume a également revu à la hausse son objectif de réduction des émissions des gaz à effet de serre au niveau de sa contribution nationale (NDC) à 45,5% d’ici 2030. Parmi les actions engagées dans ce sens, on note également l’élaboration d’une stratégie bas carbone à l’horizon 2050 ainsi que le lancement d’une feuille de route ambitieuse pour l’introduction de l’hydrogène vert. Le Maroc a signé récemment le premier partenariat vert avec l’Europe sur l’énergie, le climat et l’environnement.

Toutes ces actions démontrent l’ambition du Royaume de se positionner dans la nouvelle mouvance mondiale ainsi qu’à préserver ses acquis dans un monde en profonde mutation. En effet, la crise géopolitique qui sévit actuellement dans l’Europe de l’Est est venue accentuer les maux économiques ayant surgi durant la crise sanitaire. Si le choc de la Covid-19 s’estompe progressivement, la guerre entre la Russie et l’Ukraine impacte lourdement les équilibres économiques non seulement de la région mais également de tous les partenaires de l’Europe. Et pour cause : de nouveaux chocs énergétiques se profilent à l’horizon du fait des perturbations d’approvisionnement en provenance de la Russie. Se référant à la Banque mondiale «La flambée des prix de l’énergie a des conséquences sur la plupart des économies, mais les pays en développement sont les plus touchés, en particulier les importateurs d’énergie. Ils ont en effet une capacité limitée à amortir les augmentations des prix énergétiques, ce qui conduit à des rationnements dans certains pays et à une pauvreté croissante». Et de préciser que «près de 90 millions de personnes en Asie et en Afrique pour lesquelles l’accès à l’électricité était devenu une réalité sont aujourd’hui dans l’impossibilité de payer leur consommation énergétique de base».

Parallèlement, la hausse des cours de l’énergie s’est répercutée sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de la production et de la distribution alimentaires, entraînant une augmentation des prix de la nourriture, avec des conséquences dévastatrices pour les plus pauvres et les plus vulnérables. Rien n’augure d’ un retour imminent à la normale. Au contraire, les prévisions tablent sur une hausse conséquente des prix de l’énergie en 2023 engendrant ainsi une détérioration des perspectives macroéconomiques. Face à ce contexte incertain, la transition énergétique s’inscrit comme clé de voûte pour contourner la crise énergétique et faire face aux aléas climatiques. Il s’agit là d’un impératif majeur, notamment avec l’instauration programmée de nouvelles réglementations commerciales à l’instar de la nouvelle taxe carbone dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2023.

En effet, la transition vers les énergies renouvelables permettra non seulement d’atténuer les effets du changement climatique mais également de faire preuve de résilience face à la volatilité des prix. Cette nouvelle approche contribuerait également à réduire les coûts énergétiques. «Les technologies solaires et éoliennes peuvent changer la donne pour de nombreux pays en développement, car elles sont abondantes, compétitives et constituent une source d’énergie fiable lorsqu’elles sont associées à un stockage sur batterie. L’hydroélectricité fournit également une énergie propre et renouvelable, et c’est l’une des sources d’électricité les moins chères pour les consommateurs», peut-on relever de la Banque mondiale. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), le mix énergétique devrait passer à 40% en 2030 contre 14% actuellement.

L’objectif de zéro émission est tributaire de la mobilisation d’investissements énergétiques dans les pays en développement. La Banque mondiale table sur 1.000 milliards de dollars à l’horizon 2030 ainsi que sur une accélération du financement des solutions solaires et éoliennes. Notons que la transition verte aura, en effet, des retombées positives sur le plan socio-économique. Pas moins de 85 millions d’emplois devraient ainsi être créés dans le monde. Ces nouvelles créations seront ainsi captées par les énergies renouvelables et les technologies de transition compensant largement les pertes de 12 millions d’emplois dans les industries liées aux combustibles fossiles.

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