Editorial

Rumeurs d’été

On ne comprend pas pourquoi la rumeur de cet été s’est autant attardée sur le gouvernement Jettou. Remaniement large, remaniement restreint, changement de Premier ministre, arrivée du PJD, départ de l’USFP, etc. On a tout eu. Mais personne ne nous a donné les vraies raisons ou le sens de ce charivari estival. Vous me direz que la puissance de la rumeur, sa justification ultime, chez nous comme ailleurs, est dans sa force irrépressible de se nourrir d’un non-événement et, surtout, de provenir d’un non-lieu. Quand le rien devient une information dans un pays où en général -pour forcer le trait- il ne se passe pas grand-chose, cela signifie qu’il y a, la chaleur aidant, un déséquilibre patent entre l’offre et la demande d’actualité rafraîchissante.
Ceci étant, nous ne sommes pas sourds. On entend aussi, comme dirait Dominique, les râles de plaisir des sodomites s’unissant joyeusement avec les drosophiles. On entend également surgir du fond du bois les appels
d’amour de cerfs en mal de ministrabilité. Et on écoute, également, attentivement, les sombres prédications «onanistiques» de conseillers intéressés par la place des autres qui valent certainement mieux qu’eux. À force d’astiquer le bâton, le troufion pourra-t-il devenir maréchal ? On sait que la persévérance paie, mais pas à ce point. Cependant, il n’y a aucun mal à se faire du bien, surtout que l’affaire se passe sans intermédiaire.  
Mais revenons aux rumeurs. Alors, exit Jettou. Pourquoi ? On n’en sait rien. Les types avancent insolemment les mêmes raisons que celles invoquées pour accueillir sa nomination, mais cette fois-ci en les utilisant contre le Premier ministre. Si vous n’avez rien compris, rassurez-vous, moi non plus. Mais ce n’est pas  pour cela que l’on ne va pas avancer. Alors que l’on est, en gros, à 12 mois des prochaines législatives, les gars te disent que c’est jouable. Re-nomination, re-négocaitions interminables, re-foire aux ministrables, re-retard, re-programme, re-déclaration devant le Parlement, etc. Comme si on avait le luxe du temps alors que l’on a que le cumul de nos retards et l’indigence de notre réalité. 
Maintenant, plus sérieusement, s’il s’agit de faire un remaniement ministériel pour mieux coller à la nouvelle dynamique que nous impose l’INDH, l’affaire est plus que cohérente. La dispersion, l’éparpillement et la contre-productivité des départements  sociaux liés au saupoudrage des postes ministériels sont une vraie menace pour la réussite de l’INDH. Que l’on veuille repenser le pôle social du gouvernement sous cet aspect, cela ne peut être que bénéfique pour l’efficience de l’ensemble de la machine. Au-delà de ça, ne comptez pas sur moi pour spéculer, par exemple, sur le départ d’un Adil Douiri pour l’exonérer de la  responsabilité de la  présentation, le moment venu, d’un vrai bilan vérifiable. Cela vaut pour tous les ministres dont l’action est au cœur du programme de Driss Jettou. Chacun devra rendre des comptes et personne ne pourra être absous de cela à la faveur d’un remaniement en catimini ou à la sauvette. La crédibilité et la responsabilité sont à ce prix.

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