Chroniques

Walid Regragui et ses «p’tits gars» !

© D.R

Quoi de plus beau qu’un peuple qui s’unit, qui communie, qui laisse exploser sa joie !?

De nos jour rares sont les occasions qui permettent une telle liesse, le sport bien sûr, quelques grands artistes, certaines fêtes nationales… dans un monde où la violence et la haine prennent le pas sur la fraternité réjouissons-nous de ce moment de grâce que nous sommes en train de vivre.
Cette euphorie nous la devons à une équipe de 26 jeunes -sélectionnés- enfants du Royaume ou du monde et à un homme : celui qui a su cimenter ce groupe, lui insuffler un esprit sain et ambitieux, créer une véritable cohésion, Walid Regragui. Son rôle est primordial, à la fois leader, moteur et référent. Une image résume à elle seule ce que je vous décris ici, celle où après le match contre le Canada on voit nos joueurs porter Walid en triomphe, on y sent de la reconnaissance, du respect, du bonheur, de l’émotion… c’est cela un leader et c’est cela un esprit d’équipe !
Lors d’une interview, Walid Regragui a d’ailleurs laissé transparaître une facette attachante de sa personnalité, lorsqu’il professe l’amour des parents et le bien fait à autrui.
En fait cet enfant de Fnideq et de Corbeil-Essonnes est une synthèse : fils du Maroc et de France, il a su incarner l’un sans renier l’autre, un sélectionneur efficace, professionnel, talentueux et doté d’un supplément d’âme !
Permettez-moi un petit aparté personnel, j’adore l’écouter parler, bien sûr pour les propos qu’il tient mais aussi pour sa façon de s’exprimer dans notre belle darija, avec cet accent venu d’ailleurs, cette prononciation spécifique, cette syntaxe particulière: je m’y retrouve tellement, je m’y reconnais tant.
Cette manière de prononcer qui nous est propre à nous enfants d’immigrés -et qui nous vaut souvent des sourires ou des quolibets (toujours gentils)- et qui quelque part montre notre attachement à notre pays d’origine.
Cette équipe donc sait nous transporter, nous enthousiasmer, nous faire frissonner de plaisir ou de peur, elle sait nous faire rêver, ce que plus grand monde ne peut faire aujourd’hui.
Écouter les cris qui montent des salles des cafés où hommes et femmes se côtoient dans le respect et la bonne humeur, voir couler les larmes des supporters ou encore des citoyens qui attendaient ce jour depuis 1986, assister à ces défilés, ces rassemblements aux carrefours, sur la route, sans incidents, sans accrochages et sous l’œil bienveillant de nos forces de l’ordre…avouons que ce n’est pas si courant.
On a souvent dit que le patriotisme, l’amour du drapeau, le chant de notre hymne national étaient aujourd’hui en berne, ce Mondial est la preuve du contraire. Dans tous les stades où se déroulent les matchs, le rouge de notre drapeau recouvre tout sur son passage, « Allah, Al Watan, Al Malik » est chanté à gorge déployée… de même dans toutes les rues du Royaume et d’ailleurs à travers le monde, il fallait voir les Champs-Elysées !!!!
Il faut hélas déplorer avec force ce que des jeunes belges – d’origine marocaine- ont fait dans les rues de Bruxelles…
Toujours est-il que Walid et ses p’tits gars ont réussi à réanimer notre foi, notre joie de vivre, notre enthousiasme et redonner un supplément d’âme à notre quotidien. Évidemment je ne peux laisser passer cette occasion de lancer un appel sur l’un des sujets qui me tiennent le plus à cœur : la jeunesse !
C’est le moment ou jamais !
Nos jeunes footballeurs font la Une du journal L’Équipe ! Voilà exactement ce que je veux dire lorsque j’exhorte notre société à donner leur chance à nos jeunes !
Ils sont capables de miracles !!!
Mettons à profit l’instant pour lancer une vraie et grande politique de la jeunesse, il est idéal pour utiliser notre euphorie et donner les moyens de ses talents à notre jeunesse, contrairement à ce que je lis ou entends : nos jeunes sont patriotes, engagés, volontaires, ambitieux, avides d’espoir et de perspectives.
Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que leur avenir soit ici et non pas dans ces barques de la mort, ni dans les chimères d’une terre promise qui n’en est pas une.
Aidons-les à se construire un futur chez eux !
Un Roi, une équipe, un drapeau, un peuple !

Par Ahmed Ghayet

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