Chroniques

Vers une inévitable réconciliation entre le Maroc et l’Algérie : Alger a tout à gagner…

© D.R

Le pouvoir algérien, à travers sa position préconçue et injustifiée dans ses relations avec le Royaume du Maroc, dessert, dans un état d’inconscience ou de conscience partielle, les intérêts d’Alger, sur tous les plans et à tous les niveaux.

Revenons au bon sens : le virage vers une pacification de leurs relations profiterait, inéluctablement, aux deux puissances régionales. C’est vraiment dommage ce qui se produit car la paix est indispensable au développement économique de l’Algérie, à même de favoriser tout projet d’intégration africaine.
Pourtant, Alger refuse d’accepter que son évolution reste tributaire d’un partenariat efficace, dynamique et profondément ancré dans le quotidien avec son principal voisin maghrébin. Un constat qui ressort des discussions intensives entretenues dans les espaces des principaux réseaux sociaux ou encore à l’occasion des conclusions des conférences et des réunions de haut niveau à l’international, où tout le monde regrette, tristement, l’initiative unilatérale de rupture algérienne : une position qui ne défend nullement ni les attentes, ni les intérêts des peuples marocain, algérien, arabes et africains.
Revenons à l’actualité : «Mondial 2022 : les Algériens heureux pour leurs frères marocains », est le titre d’une publication de Jeune Afrique du 2 décembre 2022, dont l’extrait ci-après en dit long: «Malgré le silence embarrassé de la plupart des médias officiels algériens, les exploits des footballeurs marocains ont été salués et fêtés par leurs voisins de l’Est, qui sont désormais résolument derrière les Lions de l’Atlas.»
Pourquoi le pouvoir algérien en place se prive-t-il de fêter de grandes victoires, pourtant arabes et africaines ? Décryptage : Alger serait grandement embarrassée vis-à-vis de son peuple car cela remettrait en cause ses actions et irait en contradiction avec ses prises de position et ses décisions diplomatiques envers le Maroc.
Malgré cela, les matchs du Maroc avec la Belgique, l’Espagne et le Portugal ont poussé le peuple algérien à se sentir encore beaucoup plus proche de ses frères marocains. C’est une fierté pour l’Algérie, pour l’Afrique et pour les peuples arabes de voir parmi les drapeaux qui se hissent, au plus haut sommet d’une compétition mondiale de grande envergure, celui du Royaume du Maroc.
A vrai dire, les gouvernements Tebboune, Bouteflika, Boumédiène et prédécesseurs ont toujours été dilapidés dans un aveuglement démesuré, n’évaluant point les retombées négatives de leur position irréfléchie à l’égard du Maroc. Espérons que la raison finira par l’emporter et que le régime en place comprenne, une fois pour toutes, que la réconciliation entre le Maroc et l’Algérie est inévitable à plus ou moins court terme.
L’impossible n’existe pas : si certains n’imaginaient guère une équipe arabe de football dans le carré final de cette Coupe du monde, voilà chose faite au Qatar. Idem concernant le règlement définitif de la question de la marocanité du Sahara qui paraissait être une équation irréalisable. Aujourd’hui, c’est une histoire pratiquement entérinée et l’impératif ne consiste plus qu’à se conformer aux dispositions des résolutions du Conseil de sécurité qui consacrent la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie en tant que solution crédible, sérieuse et réaliste à ce conflit fictif. D’ailleurs, c’est une solution qui est maintenant soutenue par une écrasante majorité des Etats membres de l’ONU, caractérisée par l’ouverture de près d’une trentaine de consulats dans les provinces du Sud.
Puisqu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’invite, en tant que citoyen marocain, maghrébin, africain et arabe le gouvernement Tebboune à revoir sa position et tenir compte du message que lui envoie, en sus de son peuple, la communauté internationale.
Espérons aussi que le régime algérien saura qu’il aura tout à gagner dans son rapprochement avec le Maroc. Et d’ailleurs, n’allons pas si loin puisque les similitudes qui unissent Alger à Rabat sont plus que nombreuses : des liens profonds, de sang et de voisinage, une même religion, une langue commune, ainsi qu’une culture arabe et berbère largement partagée. Autant de raisons – largement convaincantes et irréfutables– qui devraient inciter l’Algérie à bâtir des relations fortes et durables avec son voisin. Si Rabat, sous la conduite sage, éclairée, moderniste et prospective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a toujours compris qu’il est de l’intérêt des deux voisins d’entretenir des rapports cordiaux et de développer vigoureusement leur partenariat, Alger devrait sortir de son état de déni et évaluer, mathématiquement, les gains à réaliser, sur le moyen et long termes, dans le rétablissement de ses relations avec Rabat.

Algériens et Marocains partagent beaucoup d’affinités séculaires et religieuses
Sans aller loin, toutes les religions du Livre, à commencer par l’Islam, ont sacralisé les relations de bon voisinage et le droit des gens en est, présentement, pleinement investi pour défendre cette juste cause universelle. Ne soyons pas insensibles à cela.
Combien de familles marocaines et algériennes ont des liens de sang et ne peuvent, actuellement, prétendre rendre visite l’une à l’autre, en raison, bien entendu, de la fermeture unilatérale (par l’Algérie) des frontières.
Pourtant, le Tout-Puissant a ordonné de préserver les liens de parenté et il est écrit dans le Livre Sacré : «Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement»1.
Revenons également à notre pays (Maroc) qui est, indéniablement, le berceau et le siège de la « tarika tijaniya », depuis le début du IXème siècle, étant précisé, pour ceux qui ont oublié, et pour ceux qui ne savent pas, que le fondateur de la zawiya, cheikh Ahmad al-Tijani, bien que né en Algérie, s’est installé au Maroc jusqu’à son décès, y faisant toute son instruction religieuse.
C’est ainsi que des ressortissants de divers horizons (Sénégal, Mali, Mauritanie, Guinée, Gambie, Bénin, etc.) viennent visiter, tout au long de l’année, le Maroc, au moment où des milliers d’adeptes algériens ne peuvent que renoncer, dans le chagrin, à ce voyage mystique. D’où, encore une fois, l’intérêt d’une réconciliation immanente entre Rabat et Alger.

[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Pourquoi le pouvoir algérien en place se prive-t-il de fêter de grandes victoires, pourtant arabes et africaines ? Décryptage : Alger serait grandement embarrassée vis-à-vis de son peuple car cela remettrait en cause ses actions et irait en contradiction avec ses prises de position et ses décisions diplomatiques envers le Maroc.[/box]

Algérie : Ton avenir est au Maroc et nullement ailleurs
Combien de fois Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie a loyalement tendu la main à Alger, mais à chaque fois, c’est resté lettre morte. D’ailleurs, le mois dernier, l’Auguste Souverain comptait participer, en compagnie de Son Altesse Royale le Prince héritier Moulay El Hassan, au Sommet de la Ligue arabe, mais face à une série de réactions fâcheuses, successives et inattendues d’officiels algériens envers la représentation marocaine, la visite Royale fut annulée à la dernière minute.
Pourquoi chercher midi à quatorze heures puisque les deux pays frères peuvent, mutuellement et solidairement, faire fructifier et/ou partager leurs grandes richesses matérielles et immatérielles, en termes d’échange et/ou de partage de ressources minières très variées (phosphate, charbon, argent, pétrole, gaz, or, zinc, cuivre, cobalt, manganèse, etc.) ou dans le cadre de leurs industries à haut potentiel (bancaire, énergétique, automobile, construction, pharmaceutique, aéronautique, textile, agroalimentaire, défense, etc.), mais aussi à travers la richesse et la complémentarité de leurs expertises: autant d’atouts dans divers secteurs et services stratégiques de haute voltige qui feraient de l’Alliance maroco-algérienne une véritable puissance maghrébine et africaine hors du commun, au service de son continent et du monde arabe, voire un trait d’union entre l’Afrique et les quatre coins du monde : Europe, Asie, Amérique et Australie.
Si, sans le manifester, le gouvernement algérien soutient, en silence, les Lions de l’Atlas au Mondial 2022 et par ricochet le Maroc, qu’il prenne un léger recul et qu’il se projette vers le futur, pour apprécier les nombreux bienfaits qui résulteraient d’un partenariat maroco-algérien.
En résumé, une reprise des relations aiderait à forger un magnifique lendemain maghrébin, arabe et africain et profiterait, dans une large mesure, aux deux grandes Nations dans un esprit de promotion de la paix, de la sécurité, du développement et de la bonne gouvernance au service du monde de demain, un monde prospère, solidaire et uni.

Docteur en droit/Expert
en intelligence économique
Analyste en stratégie internationale/Auteur du concept d’intelligence diplomatique

(1) Sourate An-nisa’ / Les femmes
en français, en arabe

Par Yassir Lahrach 

Related Articles

ChroniquesUne

Plus on médite, plus on est en droit d’affirmer qu’on ne sait rien!

Chemin vers soi  Tout le monde prétend à une position, à un...

Chroniques

Tebboune et les Arabes, un rejet permanent !

Pour tenter de se dédouaner de cette animosité clairement assumée à l’égard...

Chroniques

Boissons énergisantes : Le poison ordinaire de la performance

Ce qui semblait n’être qu’un ingrédient de confort devient un facteur de...