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Fratricide sur fond d’héritage

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Un père d’une famille laisse derrière lui un important héritage. Alors que le benjamin veut qu’on procède au partage, parce qu’il en a grandement besoin, le frère aîné refuse catégoriquement. Un drame s’ensuivit.

Dès qu’il se met debout au box des accusés, à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ce jeune homme, âgé de trente-et-un ans, ne cesse de sangloter. A chaque fois, le président de la Cour le sollicite de se calmer afin d’entamer son interrogatoire. Mais en vain. Il fallait demander aux deux policiers qui assuraient la sécurité à la salle d’audience de le conduire vers un coin du rez-de-chaussée du siège de la Cour d’appel pour qu’il se calme. Il n’a été reconduit à la salle d’audience qu’une heure plus tard pour que son interrogatoire commence. Bref, il est accusé d’avoir tué son frère, un crime qu’il n’a jamais imaginé commettre. Car, a-t-il déclaré aux trois magistrats, il a fait du mal non seulement à son frère, mais également à sa mère, une septuagénaire. Cependant il ne cesse de répéter qu’il n’avait pas l’intention de commettre ce fratricide. A ce propos, le président de la Cour lui rappelle que la Cour en est au courant puisque le juge d’instruction lui a attribué l’accusation de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
En effet, l’affaire a commencé par le décès, il y a quatre ans, de son père qui a laissé derrière lui un lot de terrain et une maison R+2 ainsi qu’un compte bancaire bien garni. Seulement, son unique frère, son aîné, s’est abstenu de partager cet héritage.
«Il me disait que notre père lui a demandé de ne partager qu’après le décès de notre mère», a expliqué le mis en cause.
Au chômage et n’ayant pas le moindre sou, il a demandé à maintes reprises à son frère aîné de procéder au partage.
«Il devait au moins se rendre à la banque pour leur remettre le certificat du décès et le document qui nomme les héritiers afin qu’elle donne à chacun sa part d’héritage. Mais, il ne voulait rien faire, M. le président», se désole-t-il.
Les choses sont restées telles qu’elles sont, le chômeur continuant de demander de l’argent à sa mère pour acheter au moins des cigarettes. Mais exacerbé, il presse son frère de partager l’héritage. Mais il se heurte de nouveau au refus de son aîné, toujours inflexible. Et c’est le début d’un accrochage devant les regards de la mère qui tente de les calmer. La tension monte, le frère aîné gifle le mis en cause tout en lui demandant de respecter leur mère et le testament verbal de leur père. Indigné, le mis en cause lui donne plusieurs coups de poing avant de lui cogner la tête contre le mur. Il ne le relâche qu’une fois que le sang coule de sa tête. Il perd connaissance. Evacué vers le service des urgences à l’hôpital Ibn Rochd, il ne tarde pas à rendre l’âme. Le meurtrier se livre de son plein gré à la police.
Verdict : Jugé coupable, le mis en cause a été condamné à dix ans de réclusion criminelle après avoir bénéficié des circonstances atténuantes.

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