Selon le ministre Miraoui, le digital est au cœur de la transformation.
Rencontre : A l’initiative de l’académie RSE by Dokeos & Ergapolis, des regards croisés sont partagés, mardi à Rabat, autour des transitions numérique et écologique dans le pays.
« Un capital humain résilient ». L’expression est ressortie, tel un leitmotiv, par le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, lors de cette rencontre qui met également l’université et l’entreprise face au défi du développement des compétences. « Les jeunes ont besoin de développer des compétences », estime-t-il dans ce sens en révélant sa démarche à cet effet.
S’approcher de la masse
A l’université seule, il s’agit, pour lui, de s’approcher « le plus possible d’un capital humain de masse, c’est notre talon d’Achille ». L’objectif ultime étant, à son sens, d’arriver vers «des têtes bien faites ». D’où le mot « capacitation» (empowerment) qui lui est si cher. Outre les transitions numérique et écologique, il ressort celle « civilisationnelle » en cours. Le responsable gouvernemental, qui veut également une attractivité pour l’université, ne manque pas, par la même occasion, de penser à la jeunesse en Afrique qu’il qualifie de «linéaire». «Nous devons en profiter», avance-t-il en fixant l’horizon 2050. Entre-temps, il rappelle l’introduction de modules en culture et digital skills. «Le digital est au cœur de la transformation», enchaîne M. Miraoui qui avance le taux d’encadrement (ndlr. Ressources pédagogiques) de 30 à 40 % de gagné si la digitalisation est réussie. Et ce n’est pas tout !
Rapprocher la formation de l’entreprise
M. Miraoui met, de plus, l’accent sur la démarche de « rapprocher la formation de l’entreprise ». « Il faut que l’écosystème universitaire soit capable de digérer cela. A son tour, il faut que la jeunesse en soit imprégnée », poursuit-il. De son côté, la secrétaire générale du ministère de la transition numérique et de la réforme administrative, Sarah Lamrani, qui représente la ministre, Ghita Mezzour, pour contraintes de dernière minute, s’exprime sur cette formation. Outre celle initiale dans les universités et les établissements de l’ofppt entre autres, elle annonce la création d’écoles de coding. «Il y a un besoin en développeurs à skiller et reskiller. Ils sont aussi demandés par les investisseurs», décrypte-t-elle en révélant l’ambition du pays à être d’attractivité de talents internationaux aussi. Elle rappelle l’événement Gitex, qui est l’occasion de signer des conventions portant sur des projets pour l’année en cours, notamment «au niveau régional ». Dans ce sens, elle révèle la création d’une troisième école de coding à Oujda avec l’ambition d’en créer «deux par an».
A propos de la formation, l’intervenante, qui évoque le privé, révèle le chiffre d’environ «1000 nouvelles personnes en 2023». Quant à la transition numérique et écologique, elle a, pour elle «un lien intrinsèque». En d’autres termes, il existe, à ses yeux, «un impact du numérique sur l’écologique». Le tout en dévoilant également la pensée au «cloud souverain». Egalement de la partie, Mohamed Ouhmed, directeur des énergies renouvelables au ministère de la transition énergétique et du développement durable, qui représente la ministre Leila Benali, pour contraintes de dernière minute, met en avant la loi 13-09 consacrée à la décarbonation et la création d’emplois.
Entre autres, il s’exprime sur «l’hydrogène vert qui demande des efforts pour développer des compétences humaines». Il rappelle également les formations faites en Afrique par l’iresen et l’amee entre autres. Pour lui, «le digital est important pour l’optimisation de la transformation énergétique». Cela étant, les tables rondes de la rencontre sont consacrées à la formation. Invité à l’événement, le DG de la Bourse de Casablanca, Tarik Senhaji, met dans ce sens l’accent sur «la gouvernance». «Tout commence par là. Il faut aussi aller vers la pratique», commente-t-il.