Carrière
Il est déjà à ses 30 ans d’existence sur la scène artistique. Un fait marquant pour lui et il s’apprête à le célébrer. L’artiste marocain Saïd Mosker qui n’est plus à présenter, fêtera, le 18 juillet au Studio des arts vivants à Casablanca son parcours sempiternel comme il se doit. Nous l’y avons rencontré quelques heures avant ses répétitions. C’est un chanteur tout dynamique qui se livre à nous.
ALM : 30 ans de carrière ! C’est bon à fêter ! au-delà de cette célébration, que représente pour vous ce chiffre?
Said Mosker : 30 ans ! Cela représente beaucoup pour moi ! C’est 30 ans de carrière, de tournées, de concerts, de rencontres avec le public ; mais surtout de travail. Pour ma part, j’ai l’impression que ces années ne sont pas parties en l’air ! Quand je vois qu’il y a toujours un public et ces événements, j’ai envie de célébrer ces 30 ans. Heureusement, je suis bien entouré pour cette occasion. C’était aussi des années de stress. Quand je vois également que des enfants me reconnaissent ou un adulte chantant mes œuvres, cela veut dire qu’il y a une concrétisation qui a fait une renommée. D’ailleurs, j’avais le seul rêve que le public chante mes singles. Et cela a été exaucé. Je remarque cela pendant des festivals. Dès que je chante par exemple « Mama mama », « Dekka dekka » (petit à petit) ou « Lahbiba mi » (chère maman) tout le monde se met à chanter, je me dis alors que j’ai fait une réalisation.
Mais pourquoi tenir aux 30 et non aux 10 ou 20 ans ?
A vrai dire, j’ai eu la proposition de célébrer les 30 années surtout que c’est un chiffre rond. A 10 ans de carrière, je suis toujours en tournées. C’est le cas aussi pour les 20 et les 30 ans. C’est pour dire qu’on ne baisse pas les bras. Il faut travailler surtout que le public me manque. C’est une occasion pour faire la fête et rencontrer mon public. Ce concert c’est aussi pour dire que c’est un grand travail qui a été fait. Comme a dit Malek quand j’ai fait, depuis 30 ans, mon premier album qui a marché mais pas trop : «Said, tu es en avance de 30 ans». C’était une bonne idée et il a bien vu. La preuve c’est que cet album abonde dans le style de nos jours. Donc je veux dire que l’artiste, bien qu’il soit à 30 ans de carrière et ce n’est pas facile, a un public et est toujours en tournée. Pour l’heure, j’ai des albums que je vais lancer et des singles que je suis en train de sortir aussi.
En parlant de ces projets, pourrions-nous en avoir déjà un avant-goût ?
Je prépare des clips et des singles. Certains sont déjà prêts, j’attends de les filmer et d’en faire la promotion. C’est le bon moment, nous sommes en plein été. Mais pour lancer un single, il faut le faire en bonne et due forme, cela demande du temps. En cette saison, les tournées et les concerts ont commencé. Déjà, j’étais jeudi dernier en concert à M’diq. Le 18 juillet ce sera la fête des 30 ans de carrière au studio des arts vivants à Casablanca. Après quoi je me produirai à Rabat. Mais je ferai de mon mieux pour lancer mes œuvres parce que c’est déjà prêt tout comme je le suis toujours.
Ce temps que vous prenez fait que vous vous éclipsiez un peu pour revenir plus fort comme vous l’avez fait avec «High class». Est-ce votre démarche artistique appropriée ?
C’est ce que je fais ! C’était le cas aussi avec «Dekka Dekka», puis « High class», «Ana maak» (Je suis avec toi), « Lahbiba mi ». Il est vrai qu’il arrive que je m’éclipse, mais je ne laisse pas tomber le public. Même si je sors une œuvre, elle est toujours écoutée par les fans. Chacune que j’ai citée a 13 ou 14 ans et à chaque fois que je les chante, les mélomanes les interprètent en chœur avec moi. Cela prouve que quand je fais une œuvre, elle perdure et vit auprès du public. C’est ce que je veux. Je veux que le morceau s’invite à toute maison puisque les paroles sont naturelles et équilibrées. Je veux que les paroles soient écoutées par toute ma famille, à commencer par les parents et tout le monde. Quand je fais une œuvre, je sais aussi qu’elle va perdurer et sera chantée par petits et grands. La preuve c’est que « Mama mama» a 18 ans d’existence (2004) et c’est comme si elle vient de sortir. Cela me fait plaisir !
Parlons un peu de votre conflit avec Gad El Maleh ? Et est-ce que votre «Copier-coller» est vraiment une réponse à cela?
Avec Gad El Maleh, c’était un malentendu autour de « Mama mama ». Tout le monde sait que la composition est à Said Mosker. J’attendais une consultation à cet égard quant à l’emprunt de cette œuvre, mais je pense heureusement que ce conflit est terminé parce que nous nous sommes mis d’accord.
Et comment avez-vous fait ?
Je peux dire que le tribunal a arrangé notre affaire à l’amiable et c’est terminé. Finalement j’ai rencontré Gad El Maleh et nous en avons parlé. C’est aussi une personne que je connais depuis belle lurette, nous nous sommes rencontrés et en avons parlé. Je pense que nous avons éludé ce problème au vrai sens du terme.
Qu’en est-il des raisons du choix de votre duo avec Sy Mehdi alors qu’il n’avait pas la même renommée que vous ?
J’ai apprécié le duo qu’il m’a proposé. J’aime aider quand il s’agit de duo ou de concert. Je n’hésite pas à cet effet surtout avec Sy Mehdi qui est un ami. J’ai apprécié son œuvre même s’il a fait l’objet de beaucoup d’intimidation. Il est vrai qu’on m’a mis en garde quant à cela de crainte que je sois aussi intimidé alors que j’ai le respect du public. Cependant Sy Mehdi a, à son tour, son public et il travaille sans tenir compte des propos d’autres. C’est ce que j’apprécie chez lui. Alors quand j’ai apprécié le duo, il fallait que je le fasse. J’ai aimé cela. J’ai déjà entrepris la même démarche avec Nabyla Maan, Malek avec « Mchat » (elle est partie) qui a gagné en grande renommée. Récemment j’ai fait un duo avec Abdellah Daoudi dans « Hadi Dima Khawa » (c’est toujours une fraternité). Donc il y a des duos que je fais et qui ont un grand succès comme cela a été le cas pour les quatre que j’ai cités. Je travaille aussi sur des duos cela ne me pose pas de problèmes !
ALM : Pour vous décontracter davantage, vous avez toujours l’air jeune même si vous avez des cheveux blancs. Quels seraient votre secret et recette ? Pourriez-vous la partager avec nous ?
Déjà, à entendre 30 ans de carrière on me demande quand est-ce que j’ai commencé à chanter. A vrai dire, j’ai commencé un peu jeune. Pour répondre à votre question, mon secret est très facile, je suis toujours souriant ! Je rigole avec les gens, je fais plaisir à tout le monde. Quand je dors le soir j’ai la conscience tranquille puisque je n’ai jamais dénigré personne ou créé de conflit avec personne et quand quelqu’un est haineux à mon égard, je laisse tomber. Ce qui compte pour moi, c’est d’être cool avec les gens. Par l’occasion, le public marocain me donne des qualifications comme le fils du peuple, surtout quand j’ai entendu cela tout récemment sur les ondes, cela me fait énormément plaisir !