Alors que le monde sportif est en émoi, attendant avec impatience la finale de la Coupe du monde féminine de football ce dimanche 20 août 2023, il est essentiel de comprendre que ce n’est pas juste une joute sportive entre deux équipes d’exception. C’est en réalité le fruit d’un combat acharné, incarné par des générations de femmes, cherchant à gagner leur place et à être reconnues à la hauteur de leur talent et détermination sur la grande scène du football international.
La montée vers cette finale, bien que désormais très attendue et médiatisée, a débuté dans l’obscurité des préjugés et des défis pour le football féminin. Longtemps reléguées à l’arrière-plan, confrontées à des stéréotypes dépassés et à de l’indifférence, les footballeuses ont surmonté ces embûches avec ténacité.
Historiquement, le monde médiatique, obsédé par les exploits masculins sur le terrain, a souvent occulté les réalisations des femmes. Pourtant, au tournant du XXe siècle, des voix se sont élevées contre la notion que le football était une affaire d’hommes. L’Angleterre, considérée comme la pionnière du football féminin, a été témoin de ces premiers défis. Les débuts, bien que courageux, n’étaient pas sans controverse, comme le documentait le « Dunfermline Journal ».
Il est crucial de reconnaître que le football féminin transcende le simple cadre du sport : il est devenu un symbole de la lutte et de l’expression féministes. Des figures emblématiques telles qu’Olympe de Gouges, guillotinée pour son audace à revendiquer l’égalité des femmes, jusqu’à des icônes modernes comme Simone de Beauvoir et les suffragettes, ont toutes contribué à façonner cette histoire.
La Première Guerre mondiale, en raison de la mobilisation masculine, a laissé un vide que les femmes ont su combler. Présentes dans les usines, elles ont également investi les terrains de football. En Angleterre, entre 1915 et 1918, ce mouvement a conduit à la formation de plus de 150 équipes. Toutefois, cet élan a été brutalement interrompu en 1921 par l’interdiction du football féminin.
La situation en France suivait une trajectoire parallèle. Dans les années 1930, certains considéraient le football comme incongru pour la gent féminine. Mais, 1971 marque un tournant avec la reconnaissance officielle du football féminin, suivi deux décennies plus tard par des compétitions internationales.
Nous nous devons d’honorer ces équipes et ces joueuses pionnières, comme le club de Preston de 1937 ou le British Ladies’ FC de 1894, fondé grâce à Nettie Honeyball.
Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, des disparités, notamment salariales, subsistent. Des joueuses étoiles telles qu’Ada Hegerberg gagnent une petite fraction de ce que leurs homologues masculins reçoivent.
Aujourd’hui, à l’aube d’une nouvelle ère pour le football féminin, célébrons l’audace et la détermination de ces femmes qui ont repoussé les frontières pour vivre leur passion et illuminer notre monde.
par Hassan Yasmin
Auteur, écrivain














