La Corée du Sud et la Russie souhaitent en conclure avec le Royaume
Le Maroc est aujourd’hui courtisé par au moins deux pays souhaitant conclure des accords de libre-échange. Considéré comme une puissance économique continentale émergente, ces pays voudraient en faire leur porte d’entrée vers tout le continent. Eclairage.
Les demandes pour conclure des Accords de libre-échange (ALE) avec le Maroc font de nouveau l’actualité. Au moins deux pays ont déjà exprimé publiquement leur volonté de signer un ALE avec le Royaume dans le futur. Il s’agit notamment de grands acteurs économiques en Asie et en Europe de l’Est. En effet, la Corée du Sud ainsi que la Russie souhaitent conclure un accord avec le Maroc dans un futur proche selon les déclarations effectuées par les hautes autorités dans ces deux pays respectifs. Dans les détails, le ministère du commerce, de l’industrie et de l’énergie coréen, relayé par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait annoncé que le Maroc figure en bonne place dans une liste des 7 pays avec lesquels ce pays d’Asie voudrait renforcer son partenariat économique. Les autres pays cités sont notamment le Kenya et la Tanzanie en Afrique, la Thaïlande et le Pakistan en Asie, la Serbie en Europe ainsi que la République Dominicaine en Amérique centrale.
Les autorités coréennes, selon la même source, comptent sur ces potentiels accords pour doper la croissance du pays tout en diversifiant son portefeuille commercial. La place occupée aujourd’hui par le Maroc à l’échelle régionale et continentale sur le plan économique et commercial est également prise en compte. Dans ce sens, Roh Keon-Ki, vice-ministre chargé des négociations commerciales, pense que les États cités «sont de nature à servir de porte d’entrée à la Corée du Sud pour étendre son réseau commercial» ajoutant qu’un accord de partenariat économique permettrait d’établir un réseau commercial mutuellement bénéfique avec les pays partenaires. Le Royaume du Maroc a été le premier pays africain et arabe à établir des relations diplomatiques avec la Corée du Sud en 1962. L’autre pays intéressé par un ALE est la Russie.
L’annonce est venue d’ailleurs du président de la Fédération russie «himself», Vladimir Poutine, il y a quelques semaines. Selon l’agence de presse TASS, des accords de libre-échange sont prévus avec toute l’Afrique du Nord y compris le Maroc. Selon Vladimir Poutine, la zone de libre-échange nord-africaine sera intégrée à l’Union économique eurasiatique (UEE), qui offre déjà un espace économique commun sur le modèle de l’Union européenne avec la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan et le Kirghizistan. L’annonce est venue quelques jours après la participation du Maroc au 2ème Sommet Russie-Afrique, qui s’est déroulé les 27 et 28 juillet dans la capitale culturelle de la Russie, Saint Pétersbourg.
Loi
En attendant une réaction officielle, le Maroc avait choisi au cours des dernières années de renforcer le cadre légal encadrant son commerce extérieur. Ce fut le cas notamment avec le projet de décret n°2-22-30. Ce dernier fixe, entre autres, les modalités de gestion des contingents tarifaires ainsi que celles relatives à la protection de la production nationale. Se référant à la note de présentation dudit projet de décret, deux commissions devraient être créées auprès de l’autorité gouvernementale chargée du commerce extérieur. Citons dans ce sens la commission consultative des importations chargée notamment d’examiner les demandes de protection tarifaire ainsi que de donner son avis sur toutes les questions relatives aux importations. A cela s’ajoute la Commission interministérielle de coordination des négociations commerciales internationales.
Elle aura pour mission de coordonner l’élaboration et l’adoption du mandat de négociation commerciale ainsi que de donner son avis sur toutes les questions en lien avec les négociations commerciales internationales. Il est à souligner que la loi n°91-14 s’inscrit dans le cadre du renforcement de la libéralisation des échanges commerciaux du Maroc. Elle prévoit un encadrement des importations et des exportations des marchandises et des services à même de réaliser la protection de la production nationale en particulier les produits agricoles et d’assurer un contrôle de flux. De même, le Maroc avait choisi de jouer la carte du principe de réciprocité.
Dans ce sens, le Parlement avait adopté, début 2021, le projet de loi n°54.20 portant approbation de l’accord portant amendement de la convention de libre-échange, du 7 avril 2004, entre le Royaume du Maroc et la République de Turquie, à titre exceptionnel, imposant des droits de douane, pour une période de cinq ans, sur les produits industriels d’origine turque et inscrits à l’annexe I de cet accord, pour atteindre 90% de la valeur des produits provenant du «pays le plus favorisé» en vigueur.