Production
Le guet est tellement inspirant pour le jeune réalisateur marocain Saqr Zanati qu’il en fait l’histoire d’un court-métrage. Cette toute nouvelle œuvre cinématographique, qui aborde plutôt la valeur de l’enseignant dans la société, est destinée aux festivals. En voici les contours.
Cette thématique de «guet» doublée de celle portant sur l’éducation est traitée dans ce court-métrage que son réalisateur intitule «Hamid Laadem». Un patronyme qui illustre le caractère du personnage principal de ce film, de 23 minutes, dont il est réalisateur et scénariste à la fois. Et ce n’est pas tout!
Abdelkader Aizoun en tant que tête d’affiche
Le jeune cinéaste s’y entoure d’un casting composé d’un artiste chevronné qui n’est autre que l’éminent acteur Abdelkader Aizoun qui y interprète le rôle de l’instituteur. «C’est grâce à la productrice Rkia Cherkaoui El Amri, qui a déployé ses propres moyens financiers pour ce film, que ce comédien y a participé», détaille Saqr Zanati qui précise que le tournage en est fait de manière assez professionnelle bien que le budget consacré ne soit pas extrêmement énorme. Pour le réalisateur, qui a déjà participé dans des productions réalisées par des cinéastes de renom pour petit et grand écrans entre autres, il était question de faire d’Abdelkader Aizoun «une tête d’affiche» dans «Hamid Laadem».
De plus, le scénariste met en avant son texte qu’il qualifie de «fort». «J’ai travaillé sur l’idée du film pendant environ trois ans», avance le scénariste qui envisage d’en ressortir un long-métrage dans une intrigue assez différente à plusieurs niveaux. Le tout en mettant en avant les retours donnés par l’acteur senior. «Il était content après le tournage. Il a passé toute une journée avec nous. Comme il a apprécié l’œuvre. D’autant plus qu’il m’a fait confiance», ajoute Saqr qui ne manque pas de valoriser son expérience professionnelle en dépit de sa renommée qui se fraie un chemin.
En attendant une projection en salles
Pour l’heure, il est à la recherche d’une salle pour la projection de cette production. A cet effet, il caresse l’espoir de le projeter «à la fin de ce mois». Par la même occasion, il préfère s’exprimer sur le tournage qui s’est déroulé «dans le secteur 3 de Lkaria à Salé qui est hélas mal perçu». «Cependant, cela s’est passé dans de bonnes conditions puisque nous avons introduit l’atmosphère du cinéma dans cet endroit», enchaîne-t-il en avançant un «éveil» cinématographique dans un quartier populaire. Il rappelle même y avoir habité et connaître la réalité sur place. D’où son œuvre qui se veut également de mettre en lumière un aspect positif autour de ce secteur.
«Pendant le tournage, les habitants nous offraient des boissons et des gâteaux. Nous y avons créé une belle ambiance. Tout cela c’est pour montrer autrement qu’il y a de bonnes personnes dans ce quartier aussi», abonde le cinéaste. Quant au choix du nom «Laadem», il a un aspect un peu hilarant. «Le personnage principal a avalé un os lors d’une cérémonie, dès lors on l’appelle avec ce patronyme parce qu’il a été guetté», explicite-t-il. Dans ce sens, il établit un rapport entre ce fait et la fonction d’enseignant.
«Le seul soutien procuré à cette personne guettée vient de l’instituteur qui fredonne un refrain à l’ancienne mais dont les paroles sont véridiques», ajoute Saqr qui prend l’enseignant pour un «pilier dont la valeur est perdue dans la société». L’objectif ultime étant de traiter «dramatiquement» le caractère d’une personne guettée qui, bien qu’elle se drogue, s’attache fort à son enseignant. «A la fin, Hamid perd la raison suite au décès de son instituteur. C’est pour dire aussi que la perte de l’instituteur engendre celle de la raison», clarifie-t-il en mettant notamment en avant l’éducation comme thème principal doublé légèrement de celui du guet. «C’est le message qui vit plutôt», conclut-il en rappelant s’être entouré également de jeunes comédiens.
Retour sur le parcours du réalisateur
Profil Avant de concevoir ce court-métrage, l’artiste s’est produit dans des oeuvres de Hakim Belabbes et de Hicham Lasri. Saqr Zanati a également des passages à la télévision. Il a en outre des pièces sur les planches. Comme il vient d’avoir sa carte d’artiste. «J’ai ma propre équipe professionnelle que ce soit en cinéma ou en théâtre. Elle est composée d’artistes de renom et de jeunes talents», révèle-t-il en rappelant que son court-métrage d’une valeur d’environ 25.000 dirhams est destiné aux festivals d’amateurs bien qu’il soit une œuvre professionnelle. Outre «Hamid Laadem», il a à son compteur un autre court-métrage alliant l’action à la comédie. Le réalisateur a également des dons en «inchad moderne». «Mon inchad n’a rien à voir avec le soufisme. Je suis cool puisque je peux y traiter des sujets sociaux, éducatifs, culturels, voire simples», tient-il à clarifier en rappelant avoir plusieurs disciplines artistiques à son arc.