L’artiste-peintre marocaine Lamia El Guermai vient de prendre part à la 8ème rencontre du groupe «Masalla Art» en Egypte. Un événement organisé par ce groupe en collaboration avec d’autres partenaires de haut calibre. Elle en révèle les contours.
«Je suis la seule Marocaine à avoir participé en Egypte avec plusieurs artistes du monde arabe». Ainsi s’exprime l’artiste-peintre marocaine Lamia El Guermai, pour annoncer sa participation à cette manifestation initiée avec l’organisation arabe dédiée au soutien de jeunes talents et représentée par la Princesse Adwaa Bint Fahd Al Saoud et l’Union internationale des intellectuels arabes présidée par Cheikha Nawal EL Hamoud Al Sabah et l’Union internationale des organisations de paix mondiale ainsi que le portail «Al Assima». Une participation qui fait chaud au cœur de l’artiste marocaine qui vient d’organiser une exposition à Casablanca chez la galerie Artem. Son art a la particularité de révéler des visages colorés. «Le portrait redonne vie à mes souvenirs, ou crée des atmosphères suspendues en m’intéressant aux postures et aux attitudes des corps», s’exprime-t-elle. A cet effet, elle déploie son univers sans entraves. «Un univers domestique doux-amer selon une logique dualiste», détaille-t-elle. Dans ce sens, elle met en avant, entre autres, les dualités bien et mal, beau et laid, jeune et vieux, homme et femme, ombre et lumière, clair et obscur. Et ce n’est pas tout ! A cet égard, elle dévoile sa démarche. «L’art nous aide à dépasser la lecture utilitaire de la chose pour accéder à sa propre vérité», estime-t-elle. Avec ses représentations, elle essaie d’instaurer une alchimie des sensations où la couleur, notamment fluorescente, jouerait pour elle un rôle essentiel en agissant comme un coup de «gang énergique». «J’essaie également de libérer la couleur de sa fonction représentative et de son attachement au quotidien. Elle est ainsi un opérateur d’abstraction, car mes tableaux se donnent à lire comme des forces sous-jacentes et changeantes, malgré leur forme figée. C’est pour cela que je leur confère une dimension onirique, parfois surnaturelle», détaille-t-elle. Quant à son style, il relève du surréalisme symbolique. Elle y matérialise les rêves et les ressentis à sa manière. «Ce qui me permet de faire un voyage dans mes souvenirs en utilisant des symboles et des couleurs à même de susciter des lectures différentes ou des interprétations multiples», enchaîne-t-elle. Pour elle, sa relation et son appartenance au courant surréaliste sont sans équivoque. «Toutes mes œuvres font partie du surréalisme symbolique et ma symbolique concerne mes personnages ou des représentations telles l’or, la lune, les chaînes, etc. qui ont un lien direct avec les messages que je désire transmettre», explicite l’artiste qui se qualifie de plasticienne autodidacte. « Toutes les réussites sont tributaires du travail acharné et de persévérance et c’est le principe que j’adopte depuis très longtemps et cela m’a permis de me démarquer avec mes couleurs et mes idées et de créer ma propre signature», poursuit l’artiste dont l’exposition est appelée « Equilibre et harmonie».
Pour l’heure, elle savoure des petits moments de partage en cherchant à recueillir les différents sons de cloche pour constituer une base de travail sur ses futurs projets. «Toutefois, comme tout artiste, mon ambition est de susciter l’émotion auprès du grand public, notamment dans toutes les régions du Royaume et à l’international au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe entre autres», avance l’artiste qui s’intéresse également à la poésie.