Culture

Belle soirée andalouse à Rabat

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Haj Mohamed Ba Jeddoub et Abderrahim Souiri animeront le 13 octobre courant un concert de musique andalouse fort attendu. Organisé par la société de production artistique «Taj Intaj», en partenariat avec la 1ère chaîne de télévision nationale (TVM), ce concert répond à la soif que le public a de la musique andalouse au mois du Ramadan. Bajeddoub et Abderrahim Souiri, qui seront accompagnés à ce concert par l’orchestre «Chabab Al-Andalus», sont aujourd’hui les maîtres incontestés de ce mode musical traditionnel. Preuve de leur rayonnement, ils sont les artistes marocains les plus sollicités ici et à l’étranger. D’où sont alors venues ces deux stars qui, avec Abdelfettah Bennis, ont fait la légende de la musique andalouse ?
A souligner d’abord que ces trois artistes sont originaires de trois villes de grande tradition musicale. Né à Safi en 1945, Haj Mohamed Bajeddoub a commencé très jeune à apprendre l’art vocal à travers une pratique intense des chants religieux. Plus tard, l’artiste mettra le cap sur Salé considérée comme l’une des villes-berceau de la musique andalouse. C’est dans cette ville que le jeune Ba Jeddoub entamera l’étude du répertoire classique de la musique «ala», auprès de l’un des symboles de la zaouia Kadiria, en l’occurrence le regretté Sidi Saïd Kadiri. En 1963, détour par Fès où Ba Jeddoub aura l’occasion de rencontrer Haj Abdelkrim Raïss. Le maître défunt apprendra à son disciple l’art de chanter A Capella, celui du Maoual et autres improvisations.
Abderrahim Souiri, lui, est d’origine souirie. Fils d’un chanteur apprécié à Essaouira, en l’occurrence Maâlem Benjemaâ Souiri, Abderrahim a eu la chance d’apprendre le chant à sa tendre enfance: Panégyriques (Amdah), audition spirituelle (Samaâ), musique andalouse (tarab), sans oublier d’autres saveurs inspirées des répertoires musicaux chrétien, juif, fort présents dans une ville cosmopolite comme Essaouira. Marqué par son père, Abderrahim Souiri l’a également été par son frère Abdelmajid Souiri, un des maîtres des chants religieux. De son côté, Abdelfettah Bennis est né à Fès en 1962. L’artiste a trouvé dans la capitale spirituelle, -terreau de la musique « ala», un beau ferment pour nourrir sa passion de la musique andalouse. Issu d’une famille amatrice de «tarab andaloussi», A. Bennis sera formé par le regretté Abdelkrim Raïss.
L’artiste sera l’un des membres les plus actifs de l’orchestre portant le nom de son maître, il accompagnera cet orchestre dans plusieurs tournées au Maroc et à l’étranger. Après avoir fourbi ses armes aux côtés du regretté Abdelkrim Raïss, A. Bennis a creusé son propre sillon. En 1994, il a fondé l’association «Imam Boussiri» pour la préservation de l’art du Madih et “l’Ensemble Ahl Fès “ de Samaâ et chants soufis traditionnels.
Avec Abdelfettah Bennis, Ba Jeddoub et Abderrahim Souiri ont réussi à remettre la musique «ala » au goût du jour, sans porter atteinte à son esprit.

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