Un tout autre registre pour l’artiste-peintre marocain Abdallah Errami, qui exposera ses nouvelles œuvres du 4 au 16 novembre chez Mine d’art à Casablanca. Cette fois-ci, il explore le corps de la femme pour s’exprimer sur un thème existentialiste.
Bien que son exposition soit intitulée «Coexistence», un thème qui prête à différentes interprétations, l’artiste fait le choix de travailler sur le sexe féminin sous différents angles. Et ce n’est pas tout! Pour mieux contempler l’affiche de cet événement, dont il fait tout récemment l’annonce à ALM, le corps de la femme n’est pas facilement perceptible dans le format rond. Visiblement, une manière de l’artiste pour s’exprimer sur cette coexistence de la femme dans la société. Le tout en demeurant fidèle aux matières qu’il exploite dans ses œuvres. Cependant, les critiques d’art ont toute une vision différente sur l’œuvre de l’artiste.
La femme en différents statuts sociaux
D’après l’égyptien Saad El Abd, l’artiste exprime ses émotions à l’égard du sexe féminin. Elle y est «représentée par la grand-mère, la mère, la sœur, l’épouse et la fille». «Il en a fait une prédominance dans ses différentes productions artistiques puisqu’elle est la joie de vivre et la campagne de l’existence», révèle le critique d’art à propos de l’artiste. Mieux encore, M. El Abd ressort un «esprit sémiotique » chez ce créateur. Pour lui, «le corps de la femme se manifeste dans un style différent en faisant l’objet d’esprit sémiotique selon un angle métaphysique». A son sens, cet esprit est «basé sur le symbole et ses significations». De plus, ce critique d’art attribue trois courants à l’univers de l’artiste. Il s’agit «de l’expressionnisme, du symbolisme et de l’abstrait ». Quant à la coexistence, elle est exprimée «à tous les niveaux». «A commencer par la relation entre l’homme et la femme en tant que petite famille qui prend une grande place dans les œuvres de l’artiste», enchaîne le critique. En termes d’usage des éléments naturels, il cite les pierres, bois, écorces et tissus entre autres aux côtés de matières brutes outre le recours aux aiguilles pour trouer le papier cartonné, ainsi qu’aux couleurs extraites de noix de coco et d’acrylique.
«Accepter l’autre»
De son côté, le Marocain Aziz Sabar se veut également explicite. «Accepter l’autre et être accepté par lui dans un espace sain et serein plein de dévouement et de purification intérieure. Telle est l’astuce adoptée par l’artiste», détaille ce critique d’art qui trouve que l’activité picturale de celui-ci est basée sur des «valeurs purement humaines». Le tout en révélant «une certaine valeur réaliste de la tolérance» chez l’artiste aux formules également «spirituelles». Pour sa part, le chercheur Hassan Laghdache précise: «Abdallah Errami restitue la chaleur humaine qui manque à notre société». Le tout en qualifiant ses œuvres de «peinture par chiasmes».