Chroniques

Nous sommes l’Humanité…

© D.R

Non, militer pour la paix n’est pas nier l’exigence de justice, non ce n’est pas «ne pas prendre parti», bien au contraire c’est faire preuve de vrai courage, en allant à contre-courant de la vague et préparer l’avenir.

Le discours qui décrit les militants de la paix comme (au mieux) des bisounours et (au pire) comme des traîtres à l’un ou l’autre des «camps», selon où se placent ceux qui nous discréditent, est insupportable et profondément injuste.

Insupportable à bien des égards : d’abord parce que ce discours cherche clairement à nous mettre hors-jeu, à nous mettre au ban : comme si nous n’étions plus dignes d’appartenir à la communauté, mais aussi car il vise à rendre le discours pour la paix illégitime.

De tout temps, en tout lieu il en a été ainsi, dans chaque guerre, dans chaque conflit : ceux qui œuvrent pour la paix sont tout d’abord méprisés puis insultés, puis niés, alors qu’au bout du compte il s’avère que ce sont eux qui ont le plus de courage, celui de résister à ce déferlement de haine, de violence, de mort qui annihile tout sur son passage et nous ravale à nos plus bas instincts.

Non, militer pour la paix n’est pas nier l’exigence de justice, non ce n’est pas «ne pas prendre parti», bien au contraire c’est faire preuve de vrai courage, en allant à contre-courant de la vague et préparer l’avenir.

Courage sur soi-même, courage sur «les siens», courage sur le nivellement voulu par la masse qui ne tolère qu’une vision, une expression – chacun étant contraint de se ranger derrière sa communauté – alors que nous nous rangeons dans la communauté de l’Humanité.
Oui le combat pour la paix demande beaucoup de force et de résistance alors que le moindre avis autre que «va-t’en guerre» est suspect et apparaît comme de la trahison.

Comme le répètent les «Guerrières de la Paix» qui regroupent femmes palestiniennes, femmes israéliennes, femmes du monde entier… il faut prendre le risque de penser contre soi et de reconnaître la légitimité pleine et entière de l’Autre.

Le combat pour la paix exige de nous de faire abstraction des causes et des raisons évoquées : légitime défense, oppression, manipulation, vengeance, humiliation… (non pas de les négliger mais de les mettre sous le boisseau), pour ne se focaliser que sur un objectif, le plus noble qui soit : sauver des vies, préserver les populations, les enfants, les femmes…de la folie d’une guerre et laisser une chance au lendemain.
Qui peut affirmer sans trembler que le sang d’un enfant qui coule, quels que soient sa nationalité, sa religion, son pays, n’est pas notre faillite commune?

Comment nous faire pardonner par ces enfants, de l’enfer qu’ils vivent sur terre, comment être insensible à toutes ces âmes envolées ?
Une seule voie s’offre à nous : celle de la paix : que la barbarie s’arrête et que cesse toute forme de violence à l’égard des civils.
Nous ne sommes pas condamnés à rester silencieux, nous sommes la majorité, pesons de tout notre poids pour parvenir à une paix juste où chacun vivra en sécurité.

Le droit à vivre en sécurité n’est-il pas le premier des droits de l’Homme ?!
Qu’il est facile de crier «haro» bien à l’abri derrière son clavier, qu’il est difficile de faire entendre la voix de la paix lorsque les vannes de la haine sont grandes ouvertes.
Mettons en avant les aspects les plus nobles de notre nature au lieu de laisser libre cours à nos instincts les plus barbares, l’enjeu est vital, il s’agit de construire un avenir digne de ce nom à nos enfants.
Et cessons de croire que seuls nous ne pouvons rien, car nous ne sommes pas seuls, nous sommes l’Humanité si nous savons mettre en commun notre engagement.
Sans doute mes propos seront-ils caricaturés, déformés, vilipendés… par certains, j’en accepte l’augure !
Bisounours direz-vous, je préfère mon monde de bisounours au monde des barbares, utopique direz-vous, si l’utopie est un idéal, un rêve, une volonté de faire avancer une société alors que vivent les utopies, ce sont elles qui ont toujours fait progresser le monde…

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