Au moment où l’école publique est malmenée par les grèves du corps enseignant dont l’essentiel des revendications concerne les aspects financiers et administratifs, notamment les salaires, les avantages, les promotions, les grades et autres conditions matérielles, une poignée de femmes et d’hommes a montré une nouvelle voie et démontré qu’elle fonctionne.
Elles et ils sont au nombre de 11.700 et ils enseignent dans quelque 630 établissements publics. Sans aucune contrepartie ni financière ni matérielle, ces pionnières et pionniers se sont engagés dans une extraordinaire expérience depuis quelques mois et ont choisi de relever le défi de prouver que l’école publique peut être pédagogiquement performante. Et ils l’ont fait avec des résultats plus que positifs et surtout en peu de temps.
Les tests passés à un échantillon de 63.000 élèves qui ont fait l’apprentissage selon les nouvelles normes des «écoles pionnières» sont édifiants : le niveau de maîtrise des compétences dans les matières concernées a été multiplié par 4 pour certaines et 2 pour d’autres.
Au passage, les 10.700 enseignants pionniers ont fait la démonstration, qui ne souffre d’aucune objection, que les premiers véritables leviers de l’amélioration de la performance de l’école ne sont ni financiers ni salariaux mais bel et bien humains et pédagogiques. A moins que pour certains la réforme de l’école signifie autre chose.