Faits-Divers

Il meurt d’une overdose, son ami condamné à la perpétuité

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Parfois, il y a des faits divers qui dépassent l’imagination. Voilà l’un d’eux où un jeune homme qui n’a jamais imaginé que celui qu’il avait cru être son ami soit son ennemi numéro 1, pire encore, son meurtrier.

Dès que ce jeune homme met les pieds dans la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, tenu par deux policiers, un brouhaha éclate au point que le président de la Cour qui feuillète le procès-verbal s’adresse à l’assistance menaçant de mettre dehors celui qui prononce un seul mot. Le calme revient relativement et le mis en cause s’installe au box des accusés. Qui est-il et pourquoi provoque-t-il un tel vacarme ?
Il s’agit d’un jeune homme, âgé de vingt-huit ans, issu d’une famille indigente. Mais la pauvreté n’est jamais un choix des parents, ni une honte, ni encore un vice, ne manque pas de lui rappeler le président de la Cour lorsqu’il lui a expliqué que c’est la pauvreté qui l’a jeté dans le gouffre de la vengeance.

Ce jeune homme n’a jamais accepté que la chance soit du côté de son ami avec lequel il a passé des années sur les mêmes bancs de l’école, depuis la première année de l’enseignement fondamental jusqu’au baccalauréat. Le plus nanti a décroché son bac alors que lui a échoué. C’était la goutte qui a fait déborder le vase. Le sentiment de jalousie s’est exacerbé.
«Je sentais comme s’il était ma bête noire», s’est-il exprimé à la Cour alors qu’il répondait à ses questions sans nier avoir mis fin à la vie de son ami avec préméditation.
Certes, son ami a décroché ensuite sa licence avant d’entamer ses études en master tout en arrivant à être recruté dans un établissement financier. Au contraire, il est resté broyé par la machine du chômage. Certes, il se débrouillait comme il pouvait, mais au fond de lui il y avait une amertume de n’avoir pas pu réaliser ne serait-ce qu’une bribe de ses rêves. Pourquoi son ami et non lui ? C’est la question qui le martelait aussi bien de jour que de nuit et qui s’est transformée en désir de vengeance.
«Il ne m’a jamais méprisé. Au contraire, il m’invitait de temps en temps à prendre ensemble un verre dans un bar ou un dîner dans un restaurant. Il me donnait même de temps en temps un billet de 200 DH», mais la jalousie l’a emporté sur la gratitude.
«J’ai acheté de la cocaïne que j’ai mise dans son verre de vin rouge», a-t-il avoué. Il avait l’intention de le tuer avec une overdose. Une idée satanique qui a mis fin à la vie de son ami.
Verdict : Jugé coupable, le mis en cause a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité.

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