Chroniques

Retricotons tous ces liens qui font l’humanité

© D.R

Avec de jeunes acteurs associatifs, de jeunes acteurs culturels, nous avons fait le choix inverse : celui d’occuper le terrain. Nous n’avons aucun pouvoir sur les faiseurs de guerre mais nous avons le «pouvoir du quotidien», sur lequel nous pouvons peser, sur lequel nous pouvons agir !

L’humanité a souvent traversé des périodes sombres au cours de l’Histoire, celle que nous connaissons actuellement en fait partie.
Tout est haine, sang, violence, rejet… mais l’époque actuelle connaît une particularité : celle de l’apparition des réseaux sociaux.
Et cela change énormément de choses : le Web et les réseaux qui en sont nés auraient pu être une merveilleuse création rapprochant les hommes et abolissant les frontières, hélas le mauvais génie qui sommeille en l’Homme a fait que c’est une utilisation haineuse qui en est faite, qui vient multiplier les mauvais instincts et les dégâts qui en résultent.
Comme si les conflits et les guerres avaient conquis un nouveau terrain de malheur, ce qui se passe dans la vie réelle trouve aujourd’hui un deuxième territoire où se multiplier et les réseaux sociaux sont devenus un déversoir de haine.
Planqués derrière leur clavier, protégés par l’anonymat, certains s’ingénient à importer les conflits, les incitations au rejet, la détestation d’Autrui sur la Toile. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui hésitent à se rendre sur certains sites, nombreux sont ceux qui introduisent des paramètres de contrôles parentaux afin d’éviter à leurs enfants des visions d’horreur…
Nombreux sont aussi ceux qui désertent les réseaux sociaux laissant, hélas, ainsi le champ libre aux propagateurs de haine et notre jeunesse se faire embrigader par les manipulateurs avides de chair à canon.
Avec de jeunes acteurs associatifs, de jeunes acteurs culturels, nous avons fait le choix inverse : celui d’occuper le terrain.
Nous n’avons aucun pouvoir sur les faiseurs de guerre mais nous avons le «pouvoir du quotidien», sur lequel nous pouvons peser, sur lequel nous pouvons agir !
Organiser des activités de fraternité -dans la proximité- est en notre pouvoir, multiplier les occasions de rencontres, d’échanges, de partage est à notre portée, retricoter les contacts, renouer du lien doit être un objectif pour chaque personne de bonne foi, chaque personne éprise de fraternité, de paix, et je suis persuadé que nous sommes la majorité.
Nous avons aussi le pouvoir d’utiliser Internet pour la bonne cause: nous aussi publions des photos, nous aussi diffusons des messages, nous aussi investissons les réseaux sociaux, mais pour le bien, pour le vivre-ensemble, pour l’amitié, pourquoi y renonçons-nous ?
Pourquoi laissons-nous non seulement le champ de bataille aux guerriers mais aussi celui des réseaux sociaux aux appels à la haine.
En cette fin d’année unissons-nous, engageons-nous dans des actions fraternelles et inondons la Toile de messages positifs, je suis persuadé que nous ferons la différence.
Pour terminer cette chronique par un exemple concret afin de ne pas me contenter de paroles mais de passer à l’acte, laissez-moi vous décrire une activité simple, peu onéreuse, qui peut être organisée facilement et être dupliquée en de multiples occasions : il s’agit de la bûche de la fraternité, qui se transformera en galette de la fraternité le 6 janvier, qui donnera lieu à un ftour pluriel et fraternel au mois de Ramadan en mars prochain, en pessah de la fraternité au mois d’avril…. Les occasions -pas uniquement religieuses d’ailleurs- pouvant être multipliées et déclinées ensuite sur les réseaux sociaux.
La fraternité ne se fait pas toute seule, elle se bâtit, elle se fortifie, elle se répand… soyons en les acteurs !
Vous trouverez ici le descriptif élaboré par de jeunes acteurs associatifs à Casa, Essaouira, Rabat, Mohammedia, Marrakech, Oujda…pour cette belle idée de bûche de la fraternité.
«Partageons la Bûche de la Fraternité avec nos amis Chrétiens :
En ces temps difficiles nous voulons marquer -nous compatriotes marocains musulmans et juifs- notre fraternité avec nos amis Chrétiens vivant sur notre sol. Qu’ils soient installés au Maroc de longue date comme nombre d’Européens ou bien de façon plus récente tels beaucoup de jeunes Subsahariens, Noël est pour eux un moment de joie, de retrouvailles et de partage. Nous avons donc choisi d’aller à leur rencontre afin de partager avec eux la symbolique bûche de Noël en signe de fraternité.
Nombreux sont les jeunes subsahariens : étudiants, travailleurs, migrants… de confession chrétienne vivant sur notre sol, pour qui cette date peut hélas être synonyme de solitude, de nostalgie ou en tout cas d’éloignement des siens.
C’est pour leur marquer notre amitié – en cette période difficile pour le monde- que nous avons eu l’idée de célébrer cette fête avec eux, à notre manière, en partageant avec eux cette pâtisserie qui symbolise Noël, en lui donnant les couleurs du Maroc et de la fraternité.
Afin que notre pays demeure le digne héritier de notre patrimoine, afin que chaque Marocain -où qu’il soit- soit porteur de nos valeurs.»

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