Pot de départ, joie ou nostalgie

Je veux profiter de cette occasion pour adresser aussi un message général à tous les collègues, afin de les remercier pour ce moment si spécial dans ma vie, celui où j’ai dit au revoir à mes 33 années de travail.

Dire au revoir à ses collègues de travail est une station cruciale dans la vie d`un salarié, un évènement qui permet de marquer son départ positivement et de laisser de bons souvenirs professionnels, malgré l`intensité affective du moment car quitter ses collègues de travail est comme quitter une deuxième famille, leur dire au revoir c’est tourner une page du livre de son existence, un moment intense, fait de nostalgie et de mille bons souvenirs.
Personnellement, ce que je retiens de mon dernier jour au travail en ce mois de novembre ce sont les éclats de rire de mes collègues, les moments de partage, quelques larmes, le goût d`un meilleur gâteau au chocolat, le beau cadeau qui m’a été offert, et la nostalgie du beau voyage qu`on a fait ensemble.
Je pars le cœur léger et la tête pleine de souvenirs professionnels vécus et partagés avec chacun de mes collègues, et si je devais résumer mon émotion en trois petites phrases, je dirais:
• J’ai été très heureux dans mon travail
• J’ai adoré mon métier qui m’a motivé jusqu’au dernier moment
• Je pars en étant en accord avec moi-même.
Néanmoins et pour rendre hommage à Maslow et à sa fameuse pyramide, l’être humain a besoin de la reconnaissance afin de contribuer au développement de son identité, donner un sens à son travail, renforcer le sentiment de compétence personnelle et l’estime de soi, et devenir une source de motivation et de satisfaction. Peu importe de qui elle vient. C’est elle qui permet de confirmer qu’on a une identité, un lien social. Quant à la reconnaissance entre collègues, elle va devenir beaucoup plus importante avec l’arrivée des nouvelles générations. On a un devoir humain de partager cette reconnaissance entre collègues, et il faut leur montrer en quoi ce travail et cette organisation sont intéressants, car engager un nouvel employé ne se limite plus à lui remettre un exemplaire de la convention collective et de la description de tâche, mais l`attention doit être portée sur la traduction permanente des valeurs en comportements et attitudes afin de nourrir ce système de valeurs qui permet de discerner une réponse satisfaisante à la question existentielle «pourquoi je fais ce travail».
Les plus jeunes veulent aujourd’hui un emploi qui les fera grandir dans leur métier et dans leur expertise, mais également comme individu. Au-delà d’un emploi, ils recherchent une mission où ils ressentent qu’ils peuvent contribuer à quelque chose de plus grand qu’eux, où ils ressentent qu’ils auront à la fois l’autonomie et le soutien nécessaire pour évoluer et pour contribuer au succès de l’entreprise, mais ils veulent également des employeurs qui prennent en compte le fait qu’ils ont une vie en dehors du travail.
Parfois, choisir d’avoir un travail qui procure du sens, c’est choisir de sacrifier une partie de sa vie pour joindre une entreprise qui correspond à ses aspirations profondes ou qui sert une communauté qui résonne avec soi. C’est un choix à faire en conscience de ne pas privilégier d’emblée le salaire, mais un choix qui vaut le coup d’évaluer si une occasion se présente. Et si, dans cette occasion, vous avez aussi la possibilité de côtoyer des personnes bienveillantes qui vous élèvent vers le haut dans le collectif de travail, sautez sur celle-ci, car elle va encore plus contribuer à vous permettre de vous épanouir.
Personnellement, mon témoignage sur cette conviction est que j`ai eu la chance en ma fin de carrière d`être chapeauté par un management dont la posture offre davantage de reconnaissance qu’une autre. Ainsi, si certains gestionnaires se limitent au contrôle, à la surveillance, à la reddition des comptes et aux résultats, celle-ci, s inclut dans la réalisation des tâches de la bienveillance, de l’empathie, de la volonté d’aider les employés à grandir dans l’organisation, toujours dans une perspective de performance.
On a besoin dans nos organisations des modèles d`excellence pour observer, s`inspirer et imiter. Certes, nous sommes différents, mais nous possédons tous des potentiels. C’est comme si nous étions tous des ordinateurs de marque «EH» [Etre Humain], mais ce qui va différer ce sont les processus que l`on va instaurer et développer, les anti-virus que l’on va utiliser, c’est ce qui fera la différence. Nous devrons aussi, au fur et à mesure, formater certaines de nos croyances limitantes.
Néanmoins, je veux profiter de cette occasion pour adresser aussi un message général à tous les collègues, afin de les remercier pour ce moment si spécial dans ma vie, celui où j’ai dit au revoir à mes 33 années de travail dans ce gracieux organisme, dont la mission est très noble et humaine, car il s`agit de veiller à la protection sociale et médicale de nos confrères citoyens. Ce n’est jamais un moment facile, je vous souhaite de le vivre avec le même bonheur et la même légèreté que ce que vous avez su faire pour moi.
Je vous remercie aussi tous et toutes pour tous les autres moments que nous avons vécus ensemble, parfois difficiles, mais qui ont fait qu’aujourd’hui je suis ému de vous écrire ces quelques mots pour vous dire une dernière fois : Merci.
Enfin et pour nettoyer mon subconscient de toute charge émotionnelle emmagasinée en lui, le pardon est pour moi une valeur morale primordiale souvent relevée dans notre sainte religion avant même ce protocole du pardon recommandé par la philosophie hawaïen «Oponopono» comme je vais me référer par la suite «Et celui qui endure et pardonne, cela en vérité, fait partie des bonnes dispositions et de la résolution dans les affaires.» (Coran, Sourate 42 : Verset 43).
Cette philosophie du pardon consiste à prononcer une ou plusieurs fois pendant la journée ces quatre paroles qui guérissent : je suis désolée, pardonne-moi, merci, je t’aime.
En m’inspirant de ce beau discernement de réconciliation et de paix, je prie le Tout-Puissant de faire circuler en moi la vertu du pardon jusqu`à me combler que de la gratitude pour les dons et les cadeaux de mon existence, et de faire disparaître en moi toutes les mémoires et vibrations négatives qui sont arrivées jusqu’à moi pour les transmettre en lumière dans chaque être que j’ai croisé dans ma vie. Je me déclare être en paix avec toutes les personnes avec lesquelles j’ai des dettes en suspens, je suis désolé, pardonnez-moi, merci, je vous aime.
Je libère tous ceux desquels j’ai cru recevoir du mal, des mauvais traitements. Même s’il m’est difficile de pardonner à quelqu’un, je suis celui ou celle qui demande pardon à ce quelqu’un maintenant, pour cet instant, en son temps. Merci à tous les confrères qui étaient de charmants jardiniers pour que mon âme puisse fleurir… A méditer.