L’affaire du cadavre calciné retrouvé d’une femme à El Jadida a été définitivement élucidée jeudi dernier. Le meurtrier, un charlatan, a été conduit vers la scène du crime.
Nous sommes le jeudi 21 décembre. Les aiguilles des montres indiquent 7 h du matin. L’obscurité recouvre encore le ciel en ce début d’hiver. Une vingtaine de patrouilles de la gendarmerie royale encerclant le fourgon qui transporte le charlatan, l’auteur du crime barbare d’une femme âgée de quarante-sept ans retrouvée calcinée, le vendredi 15 décembre, au niveau du douar Nouassera, non loin de l’autoroute reliant la capitale de la région de Doukkala à Casablanca, arrive au douar El Ghadbane relevant de la commune rurale Moulay Abdellah, dans la province d’El Jadida.
Une soixantaine d’éléments de la gendarmerie royale régionale d’El Jadida en descend pour assurer la sécurité des lieux et plus précisément la ruelle où se situe le domicile de l’auteur du crime, âgé de quarante-six ans. Escortés par les limiers, ce dernier, qui porte une jacket en cuir noir, un pantalon blue-jeans et des espadrilles, traîne ses pas à destination de la scène du crime. A l’intérieur de cette maison de deux chambres et une cuisine commence la reconstitution de cet horrible crime.
Ne le connaissant pas bien puisqu’il vient de louer cette demeure, il y a uniquement six mois, ses voisins le décrivent comme une personne sans problème. Ce charlatan accueille chez lui plusieurs clientes qu’il déniche sur TikTok. C’est par là qu’il a fait la connaissance de Rhimou demeurant à Casablanca. D’une simple cliente, cette dernière devient sa maîtresse. Elle lui rend souvent visite pour passer ensemble des nuits bien arrosées. Après six mois de relation sans problème elle lui révèle que son beau-frère lui plaît beaucoup, la jalousie commence alors à lui ronger le cœur surtout qu’il commence à l’aimer follement. Et il ne conçoit pas qu’elle soit dans les bras d’une autre personne. Depuis, il commence à douter de sa fidélité.
La nuit du vendredi 15 décembre, quand elle s’apprête, vers 1 h du matin, à plonger dans un profond sommeil, le charlatan lui demande la raison pour laquelle elle le trompe. Elle lui répond qu’elle lui est toujours fidèle. Il lui rappelle alors ce qu’elle a dit à propos de son beau-frère. Perturbée, elle garde le silence, ce qui le met hors de lui. Il se tient debout alors qu’elle est encore allongée au lit. Il lui donne plusieurs coups de pied à la poitrine. Au quatrième coup, il remarque qu’elle ne bouge plus. Il tente de la réveiller. En vain. Elle n’est plus que corps sans vie. Que doit-il faire? Il réfléchit une trentaine de minutes avant de décider de se débarrasser du cadavre.
Le charlatan enroule le cadavre dans un drap puis le met dans un carton qu’il dépose dans la malle de sa voiture, une Citroën C15. Il emporte avec lui deux bouteilles remplies de dix litres d’essence puis prend le chemin non surveillé par des barrages sécuritaires. Il arrive à un lieu situé non loin du douar El Mnassera.
Vers 3 h du matin, il ouvre la malle de la voiture. Il porte ensuite le cadavre, le met par terre, l’asperge d’essence et lui met le feu en allumant un briquet. Après quoi, il rebrousse chemin pour rentrer chez lui croyant qu’il a enterré définitivement son crime…