Jean Zaganiaris trempe sa plume littéraire dans l’adultère et… le foot !

Il n’est pas évident de se débarrasser de ses livres. Et pourtant, le personnage féminin principal du nouveau roman «Le sourire d’Antigone» de son auteur, installé à Rabat, Jean Zaganiaris, ose le faire. Les raisons en étant multiples comme le laisse voir la lecture.

Ignorée par un auteur et trahie par un conjoint, Sarah, protagoniste de l’œuvre, décide de passer à cet acte. Un comportement que le Grec M. Zaganiaris justifie en explicitant les dessous de son œuvre publiée par éditions Onze.

Analyse sociologique de l’ouvrage
«En sociologie, on pourrait dire que ce roman est un jeu avec l’opposition entre d’un côté la logique des prédispositions sociales et de l’autre, la liberté évoquée par les sociologues pragmatiques», décortique le romancier. Une analyse qu’il fait pour expliciter la teneur de son livre parlant d’une femme de soixante ans qui décide un beau matin de tourner la page. «Elle sait qu’elle n’aime plus l’homme avec qui elle partage sa vie depuis toutes ces années. C’est un universitaire de renom qui part rejoindre sa maîtresse en douce dans le sud du pays», détaille l’écrivain. Au fur et mesure que l’on avance dans le roman, on s’aperçoit, comme l’évoque son auteur, que cet homme l’a également battue à plusieurs reprises. «Le livre met le lecteur au cœur de la trajectoire biographique de Sarah. On voit les conditions sociales qui ont rendu possible sa rencontre avec Créon, le mariage, le fait qu’elle ait quitté son pays pour le suivre. Aujourd’hui, cette femme se rend compte qu’elle a fait une erreur et elle décide de mettre fin à tout cela, de manière brutale. Elle va se débarrasser des trois mille livres qui peuplent les bibliothèques de sa maison. Sarah va faire tabula rasa de tout cela. J’aime bien cette idée !», s’exprime-t-il. Et ce n’est pas tout ! L’auteur fait d’autres révélations.

Quel rapport avec Antigone ?
Dans ce sens, il précise : «J’adore jouer avec les œuvres et les modifier». «Là, c’est un jeu avec Anna Karénine de Tolstoï. Au début du roman, Sarah se souvient de la lecture de cet ouvrage et de la fin tragique du personnage. Au fur et à mesure que le sourire d’Antigone avance, Sarah a des idées suicidaires. Toutefois, elle n’est pas Anna, ni Antigone d’ailleurs. Chaque personnage littéraire a son destin», enchaîne-t-il d’emblée. D’après lui, Sarah va choisir la vie, l’espoir, le pari sur un avenir meilleur. D’où également le sourire dans l’intitulé et le dénouement de l’intrigue comme le laisse voir la lecture. «Quand bien même la pandémie Covid est en train de commencer à la fin du roman», évoque-t-il à propos de son roman porteur d’un clin d’œil!

La part belle au foot
En pleine effervescence de son plan de se débarrasser des livres, qu’elle entreprend également dans une ville voisine, Sarah rencontre Yannis. Une histoire d’amour naît entre les deux, mais au-delà de ce sentiment, il y en a une autre. «Ce roman est l’histoire d’un adieu à la vie d’avant, à un mariage raté, à des livres qui rappellent des mauvais souvenirs», avance l’auteur. Dans les faits, Sarah rencontre un autre homme qui supporte l’Olympique de Marseille lors d’un match PSG-OM diffusé à la télévision du restaurant de l’hôtel qu’il dirige dans une autre ville où il incarne «la mixité culturelle». « Il y a un peu de moi là-dedans car en ce moment, je laisse de côté la littérature pour me consacrer de plus en plus aux entraînements des équipes féminine et masculine de Educafoot, le club de la MDL du lycée Descartes fondé par notre élève Neyl Poujol et à mon poste d’entraîneur adjoint avec le coach Marc Vavy. Toutefois, dans mon cas, ce n’est pas un adieu à la littérature. Juste un revoir. D’ailleurs le personnage du roman que je viens de terminer est un supporter du FUS de Rabat et j’ai très envie d’écrire un autre texte littéraire se déroulant dans le milieu du football marocain », annonce l’auteur.