Difficile d’imaginer qu’une personne tue l’un de ses parents, encore moins son père. Mais pour un drogué tout est possible lorsqu’il n’a plus d’argent pour se procurer sa dose quotidienne…
Âgé de trente-deux ans, ce jeune homme est conduit, ce mardi 9 janvier, par les policiers pour être jugé, dans une dernière audience concernant l’examen de son affaire de parricide, par les trois juges de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Tanger. Célibataire, il n’a jamais pensé à se marier. Son niveau de scolarité n’a pas dépassé le primaire. Bref, il n’a pas quitté le foyer parental qui se situe au douar Tamaslal, dans la commune rurale de Garfett relevant de la province de Larache. En fait, à son âge, ses parents s’occupaient de lui, même de sa dose quotidienne de haschich. Et s’ils ne lui donnaient pas l’argent pour en acheter, c’était le scandale garanti. C’est ce qui est arrivé ce dimanche 26 novembre 2023. Mais la scène a commencé la veille, samedi, lorsque ce jeune homme s’est réveillé le matin. Sans prendre son petit déjeuner, il ne pensait qu’à sa dose de haschich. Il ne pouvait ouvrir les yeux, comme disent les drogués, qu’en fumant, le matin, un joint. Le hic c’est qu’il était fauché et son père a refusé de lui donner le moindre dirham. Que devait-il faire ? Il a pensé au moyen le plus facile et qu’il avait déjà déployé pour avoir l’argent nécessaire, à savoir voler à son père l’une de ses poules. Rapidement, il est passé à l’acte. Le jour «J», dimanche, son père qui vient de se réveiller part chercher ses poules. Il découvre la disparition de l’une d’elles. Personne ne peut y mettre la main sauf son fils, le drogué. Il s’adresse à lui pour lui demander s’il a volé la poule. La réponse est affirmative. Le père, très en colère, l’accable de reproches et d’insultes. S’emportant à son tour, il lui assène un violent coup de pierre à la tête. Le père n’y survit pas. Après quoi, il prend la poudre d’escampette. Les éléments de la gendarmerie royale se dépêchent sur la scène du crime et entament les investigations nécessaires. Cependant le mis en cause est déjà parti à Ksar El Kebir. Informés de sa cachette au quartier Essalam, les enquêteurs de la gendarmerie royale de Bni Garfett rejoignent leurs collègues à Ksar El Kebir pour l’arrêter et l’emmener à leur siège afin de le soumettre aux interrogatoires. Sans équivoque, il passe aux aveux. De même devant la Cour, il a reconnu avoir commis son acte crime.
Verdict : la peine à perpétuité.
