«Le gouvernement avait présenté au Parlement en 2022 plusieurs engagements sur le plan de réforme du système d’éducation, avec des fondements clairs et réalisables».
L’Exécutif sonne la mobilisation pour réussir la réforme de l’enseignement. Le chef de gouvernement Aziz Akhannouch a indiqué dans ce sens que le gouvernement a veillé à ériger le secteur de l’éducation en priorité nationale et affaire centrale qui requiert la mobilisation de tous pour réaliser ses plus hauts objectifs, conformément aux Hautes Orientations Royales visant à réformer ce secteur. En réponse à une question centrale à la Chambre des représentants dans le cadre d’une séance plénière consacrée aux questions mensuelles sur le thème «Le développement et la modernisation du système éducatif», M. Akhannouch a souligné que la réforme de l’école publique et de l’université marocaine revêt une grande importance auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui rappelle souvent dans Ses discours qu’il ne s’agit pas de réformes sectorielles simples et ordinaires, mais d’une véritable bataille et d’un parcours décisif pour relever le défi du développement du Royaume, selon une vision globale qui comprend la promotion de la recherche scientifique, la qualification des ressources humaines, la création d’espaces éducatifs et universitaires garantissant la justice, l’équité et l’égalité des chances entre tous les Marocains.
Il a également affirmé que la Haute sollicitude royale envers le secteur de l’éducation trouve son illustration dans le discours de SM le Roi prononcé à l’occasion de l’ouverture du Parlement en octobre 2017, dans lequel le Souverain avait affirmé : «Aujourd’hui, les Marocains veulent que leurs enfants bénéficient d’un enseignement de qualité, qui ne se limite pas à développer des aptitudes de lecture et d’écriture, mais qui leur offre la garantie d’embrasser le monde du savoir et de la communication; un enseignement de qualité qui leur permette d’accéder au marché du travail, et de s’y insérer aisément, et qui contribue à la promotion individuelle et collective».
Lourd passif
Après avoir passé en revue plusieurs indicateurs «inquiétants et cumulés» qui entravent le développement du système éducatif, ce qui a imposé l’entame d’une réforme profonde et globale du secteur, M. Akhannouch a affirmé que les choix gouvernementaux étaient clairs et objectifs pour dépasser les cumuls du passé, notant que le programme gouvernemental a placé l’éducation au cœur de ses préoccupations, en tant que mécanisme pour le développement du capital humain et levier pour le soutien des fondements de l’État social. Dans ce sens, il a réitéré la conviction du gouvernement que la réalisation des objectifs de la réforme éducative requiert de partir sur des bases solides et justes ainsi que des convictions communes entre les différents acteurs et intervenants sur la question éducative, ce qui a permis de mettre en place la feuille de route 2022-2026 qui tire sa référence principale des Hautes Orientations Royales et se base sur la vision stratégique 2015-2030, pour une école d’équité, de qualité et de promotion, et sur la loi-cadre 51.17 de l’éducation et de formation, tout en prenant en considération les recommandations du Nouveau modèle de développement. M. Akhannouch a, en outre, rappelé que le gouvernement avait présenté au Parlement en 2022 plusieurs engagements sur le plan de réforme du système d’éducation, avec des fondements clairs et réalisables, notant que les différentes composantes de la réforme de la feuille de route sont en cours de mise en œuvre, malgré les contraintes survenues lors des premiers mois de l’année scolaire en cours, à cause de l’accumulation de plusieurs problématiques en suspens dans le secteur de l’éducation. Et de conclure que le gouvernement a veillé à gérer les défis du secteur de l’éducation, «selon une approche participative ayant exigé la prise en compte de l’intérêt national suprême et la priorisation du dialogue pour regagner la confiance de tous les acteurs, à travers le mécanisme du dialogue social institutionnel efficace».
Accord
M. Akhannouch a expliqué, en outre, que le gouvernement a tenu une série de réunions avec les centrales syndicales les plus représentatives pour promouvoir l’école marocaine et renforcer son attractivité, notant que ces rencontres ont abouti à la signature de l’accord du 18 janvier 2022, qui a permis le règlement de nombreux dossiers en suspens depuis des années, ce qui constitue un prélude pour jeter les bases du modèle d’une école publique de qualité qui assure la promotion sociale et économique. Ce processus a été couronné par la conclusion de l’accord du 14 janvier 2023 avec les syndicats de l’éducation, qui a jeté les fondements encadrant le statut du personnel de l’éducation pour accompagner la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme du secteur et faire face à la situation préoccupante dont pâtit le système éducatif, a-t-il relevé, notant que cet accord «a fermé une page qui a soulevé beaucoup de controverse dans l’histoire du secteur de l’éducation dans le Royaume, en approuvant un statut unifié pour tous les hommes et les femmes de l’enseignement, qui répond aux revendications du personnel de l’éducation et rompt définitivement avec le dossier dit de la contractualisation». Ce processus a également été renforcé, a poursuivi M. Akhannouch, à travers le mécanisme du dialogue social avec les partenaires du secteur, qui a abouti à la signature du procès-verbal de l’accord du 26 décembre 2023 avec les cinq centrales syndicales les plus représentatives, lequel «permettra de réhabiliter l’enseignant, d’améliorer ses conditions financière et morale, et de traiter les dossiers des catégories en suspens depuis plus de deux décennies». Le chef de gouvernement a, par ailleurs, souligné que l’interaction positive du gouvernement avec les demandes des instances au sein du système éducatif et les acquis «sans précédent qui en ont résulté reflètent le respect de ses engagements contenus dans le programme gouvernemental en ce qui concerne l’amélioration du statut financier et moral du personnel de l’éducation, et réaffirme la détermination d’aller de l’avant dans la réhabilitation de l’école publique», faisant état, à ce propos, de l’intention de l’Exécutif de lancer un nouveau round de dialogue social. M. Akhannouch a, en outre, affirmé que le gouvernement veille à ce que les cadres du personnel enseignant bénéficient d’une qualification éducative et professionnelle en vue de les doter des compétences nécessaires pour bien exercer le métier de l’enseignement, soulignant à cet égard l’adoption de la «présélection» et de la «formation de base» comme leviers de qualification et de développement des ressources humaines, à travers la mise en œuvre d’une nouvelle ingénierie pour une formation sur 5 ans, en application des dispositions de l’accord-cadre, auxquelles le gouvernement a prévu une enveloppe financière de plus de 4 milliards de dirhams, pour faire en sorte que ces filières de formation puissent accueillir 28.000 étudiants la première année et 50.000 à la fin du mandat gouvernemental actuel.
Préscolaire
Le gouvernement a œuvré à la généralisation de l’enseignement préscolaire et la création de toutes les conditions nécessaires pour la réalisation de ses objectifs, compte tenu de ses rôles indispensables dans le développement de la personnalité de l’enfant apprenti, a affirmé, lundi, le chef de gouvernement Aziz Akhannouch. L’offre éducative a été élargie à travers un plan d’action de plusieurs années afin d’atteindre l’objectif de plus de 90% enfants inscrits au préscolaire au titre de l’année 2026, a indiqué M. Akhannouch en réponse à une question centrale à la Chambre des représentants lors de la séance plénière mensuelle sur le thème «Le développement et la modernisation du système éducatif», rappelant la création de 4.400 salles de classe dédiées à l’enseignement préscolaire durant l’année scolaire en cours, et le recrutement de 6.000 éducateurs, contre 5.000 l’année écoulée, ce qui a permis de porter à 80% le taux de scolarisation au préscolaire. Le chef de gouvernement a en outre abordé une batterie de mesures visant l’amélioration des compétences professionnelles des éducateurs de l’enseignement préscolaire, à travers l’instauration d’un système de formation de base, et l’adoption de critères précis pour les associations partenaires, en plus de l’intensification de la coordination avec l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), en tant que partenaire principal dans le soutien des efforts de la généralisation de l’enseignement préscolaire. M. Akhannouch a également évoqué le lancement du programme «Teaching at The Right Level (TaRL)/enseigner au bon niveau», relatif à la lecture, l’écriture et les mathématiques, au profit de plus de 400.000 élèves durant l’année scolaire en cours, dont les résultats de la phase expérimentale, qui concerne plus de 245.000 élèves, ont démontré un progrès tangible au niveau de la performance des élèves dans les trois compétences de base, notamment les langues et les mathématiques. La maîtrise des compétences ciblées par les élèves a quadruplé en mathématiques, triplé en français et a doublé en langue arabe, a-t-il relevé.