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Il abusait sexuellement d’une «bonne» mineure

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Encore adolescente, elle se voit embauchée comme «bonne» chez un couple à Casablanca. Comme si les corvées quotidiennes du ménage ne suffisaient pas, elle s’est retrouvée esclave des désirs de l’époux de son employeuse.

Dès son onzième printemps, elle a quitté son douar situé dans la région d’Ouled Frej qui s’éloigne d’une cinquantaine de kilomètres d’El Jadida. En compagnie de son père et d’un samsar (intermédiaire) qui cherche des filles pour travailler dans des domiciles, elle a rejoint une famille demeurant à Casablanca. Bien que la distance entre la capitale économique et le foyer parental de cette fille mineure, à Ouled Frej, ne dépasse pas 112 km, cette fille ne rendait visite à sa famille que deux fois par an, à savoir le lendemain des deux fêtes, d’Al Fitr et du Sacrifice. Toutefois, son père la voyait chaque fin de mois quand il venait toucher la somme dérisoire qui ne dépasse pas les mille dirhams que lui donnait l’employeuse en contrepartie des «services» rendus par la petite laquelle ne prenait le moindre sou. Un état auquel elle s’est habituée durant plusieurs mois jusqu’à ce qu’elle ait atteint les quatorze ans. En pleine nuit, alors qu’elle se plongeait dans un profond sommeil, la porte de sa petite chambre s’est ouverte et quelqu’un y est entré. Il s’est approché de son lit avant de la toucher.
«Il a rapidement mis sa main sur ma bouche sans me laisser l’occasion de lui demander de qui il s’agit», a-t-elle déclaré devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Qui pouvait-il être ? L’intrus n’a pas allumé la lumière et la petite chambre se plongeait dans l’obscurité. Elle a reconnu la voix de l’époux de son employeuse. Il lui a assuré qu’il ne lui ferait pas de mal tout en lui demandant de se calmer. Et il a commencé à l’embrasser. «Mon employeuse était en voyage. Ce n’est pas la première fois que je reste avec lui dans l’appartement. De temps en temps elle se rendait chez ses parents qui demeurent à Tanger», a-t-elle expliqué à la Cour. Mais, c’était la première fois qu’il a réagi ainsi, a-t-elle précisé tout en affirmant qu’elle n’avait pas la force de le repousser. Il s’est contenté de lui faire des attouchements, a-t-elle ajouté à la Cour. Mais, la deuxième fois, il l’a déshabillée et lors de la troisième il lui a fait perdre sa virginité et lui a demandé de garder le secret. Mais au bout d’une année elle a tout raconté à sa mère lors d’un appel téléphonique. L’affaire a éclaté au grand jour. Le mari, âgé de trente-deux ans, a tout nié aussi bien devant les enquêteurs de la police judiciaire, le parquet général, le juge d’instruction que la Cour. Peine perdue puisque l’adolescente avait une preuve accablante : elle a précisé aux enquêteurs de la police, ainsi que devant le procureur général et le juge d’instruction, que son employeur avait un tatouage qu’il avait fait quand il était encore jeune. Une chose que l’épouse du mis en cause a confirmée. Verdict : dix ans de réclusion criminelle.

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