Après cinq heures et demie de vente, les 218 lots (pièces du supersonique, maquettes, photos) ont été été vendus pour un total de 3.288.633 euros au profit de la Fondation d’entreprise Air France, créée en 1992 pour aider les enfants en difficulté dans le monde entier via des ONG. Selon Gérard Orizet, président de la Fondation, plus de cent programmes concernant plus de 100.000 enfants ont ainsi été lancés en dix ans. A 15H00, quelques minutes avant le début de la vente, des dizaines de personnes attendaient encore de pouvoir pénétrer dans l’une des trois salles, près des Champs-Elysées, reliées par systèmes vidéo, où un millier d’enchérisseurs et de spectateurs, dont l’homme d’affaires François Pinault, étaient installés. Sous le marteau du commissaire-priseur François Curiel, les prix ont vite décollé sous les applaudissements. Une porte d’accès à une zone technique du supersonique a été enlevée à 99.875 euros, soit plus de trois cents fois son estimation initiale. Un peu plus tard, la porte d’immatriculation du « Fox Bravo », l’un des supersoniques d’Air France, a été adjugée à 61.000 euros (estimation initiale 1.200 euros). Mais la grande vedette de la vente a été un radome (extrémité du nez) de Concorde adjugé 480.099 euros à une sexagénaire anonyme. Ce radome, haut de 3,50 mètres, a connu près de 20.000 heures de vol, notamment sur le Concorde BVFA, dit « Fox Alpha », le plus ancien supersonique de la flotte d’Air France. Deux exemplaires de l’Olympus 593, le moteur de Concorde de 17 tonnes de poussée, fabriqué en collaboration par Rolls-Royce et la Snecma, ont été vendus respectivement 151.250 euros et 117.000 euros, un machmètre de cabine qui affichait pour les passagers la vitesse de croisière de 2,02 machs est parti à 94.000 euros, un siège de pilote a atteint 42.300. Les 27 années d’exploitation du supersonique ont été marquées par la catastrophe du 25 juillet 2000, lorsqu’un Concorde d’Air France s’est écrasé peu après le décollage de Roissy, faisant 113 morts.