Le musée «The Cinema Museum» situé à Londres au Royaume-Uni consacre une série de projections de films et vidéos de l’artiste multidisciplinaire Mohamed Thara à partir du 4 mai 2024, dans le cadre d’un programme qui s’intitule Exploding Cinema Show.
L’artiste multidisciplinaire dévoile ses œuvres au célèbre Musée de Cinéma de Londres au Royaume-Uni «The Cinema Museum», situé dans un cadre historique à Kennington. Il présente à partir du 4 mai 2024, une série de projections de ses films et vidéos. Organisé dans le cadre du programme «Exploding Cinema Show », dédié au cinéma expérimental mondial, l’artiste expose une sélection de ses vidéos dont son dernier film intitulé «Un œuf, le Blanc est parti mais le Jaune est resté», réalisé en 2024. Il s’agit d’une œuvre montrant un homme africain qui casse avec un couteau des œufs, les uns après les autres, dans un acte répétitif, obsessionnel et monomaniaque.
En répétant à haute voix : «Un œuf, le Blanc est parti mais le Jaune est resté», le film montre bien l’impossible réconciliation entre colonisateur et colonisé. «À l’intérieur d’un œuf le blanc et le jaune cohabitent tous les deux de façon harmonieuse et naturelle, malgré qu’ils n’aient pas la même texture, la même couleur, la même forme, ni la même odeur. Mais, quand il y a fracture, cassure ou rupture entre les deux, chacun suit sa propre nature», explique l’artiste. Et d’ajouter : «L’œuf est une prison, c’est le symbole à la fois de la créativité et de la fertilité, de l’espoir et d’une promesse de vie, d’une nouvelle naissance et d’une régénérescence.
Avec l’œuf cassé en bascule vers l’horreur. C’est le paradoxe de l’œuf, d’un côté des coquilles cassées, d’une vie brisée et de l’autre l’espoir d’un retour à la vie et d’une renaissance. La vidéo montre aussi que d’une manière ou d’une autre l’impérialisme, la colonisation et la domination des peuples ne durent jamais. Un jour ou un autre le Blanc est obligé de partir pour laisser le territoire au Jaune ». Il faut dire que Mohamed Thara expose ses films aux côtés d’artistes venus de plusieurs pays. Parmi lesquels on retrouve le cinéaste anglais Jack Wormell, la réalisatrice russe Diana Galimzyanova, le plasticien anglais Jonathan Bower, la compositrice et cinéaste française Anne Pigalle, la réalisatrice américaine Claire Maske, l’écrivain et cinéaste anglais Rohan Sudan et le vidéaste japonais J.K. Wang.
A propos de Mohamed Thara
Biographie Mohamed Thara est lauréat de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Bordeaux (DNSEP) et d’un master en esthétique et arts plastiques à l’Université de Bordeaux Montaigne. Formé aux techniques photographiques à l’école de l’Institut national de l’audiovisuel de Paris (Ina Sup) et à l’école de cinéma professionnelle Arscipro de Paris, il intègrera par la suite l’école doctorale Montaigne Humanités, pour préparer une thèse de doctorat en études cinématographiques et audiovisuelles. Peintre, photographe, vidéaste et performeur aux talents multiples, Mohamed Thara a participé à de nombreuses expositions à travers le monde comme au Musée ZKM à Karlsruhe en Allemagne (2017), au Musée d’art moderne de Rio Janeiro, Brésil (2017), à la Biennale de Kochi Musiris à Kerala, Inde (2017), à la Biennale d’architecture de Venise, Italie (2018), aux Rencontres de Bamako, la Biennale Africaine de la photographie, Mali (2019), à la 13ème Biennale de La Havane à Cuba (2019), à la 14e Biennale de l’art africain contemporain à Dakar, Sénégal (2022). En 2020, il présente une rétrospective de ses films au Festival international du film au City College à New York et en 2023 au Raleigh Studio de Hollywood à Los Angeles, États- Unis. La même année, il participe à l’exposition Cigarreras au MACA, Musée d’art contemporain d’Alicante en Espagne et à l’exposition Glocalities au centre d’art contemporain de Villa Kolla organisé par l’Université de Péloponnèse à Patras en Grèce. Ses œuvres ont été acquises par plusieurs collectionneurs privés au Maroc, en France et à l’étranger et ses films ont remporté de nombreux prix. Mohamed Thara est représenté par la Galerie 38 à Casablanca (Maroc) et Jane Lombard Gallery à New York (États-Unis).