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Décarbonation toute !

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La décarbonation se présente comme l’outil le plus efficace pour améliorer la compétitivité du pays. Une batterie de mesures a été prise par le Maroc afin d’atteindre cet objectif. Les détails.

Les fondements du processus de décarbonation de l’industrie marocaine ont été établis grâce à la stratégie des énergies renouvelables lancée en 2009, qui a positionné le Maroc parmi les pays les plus compétitifs au monde en matière de production d’énergie à partir de sources renouvelables. Ce positionnement offre à l’industrie marocaine un avantage concurrentiel considérable, en lui permettant de proposer une énergie propre à des coûts extrêmement compétitifs aux opérateurs nationaux et internationaux. Le développement durable et inclusif de l’industrie marocaine est considéré comme un enjeu majeur pour accéder aux marchés étrangers, réduire les coûts de production et améliorer la compétitivité du pays. Le ministère s’est engagé dans cette démarche en fournissant aux industries des moyens techniques et financiers pour accompagner leur décarbonation. «La transition énergétique offre à nos opérateurs industriels des gisements de croissance écoresponsables à saisir pour monter en compétitivité et amorcer la décarbonation de leurs productions. C’est une opportunité idoine pour disposer d’une énergie propre à des coûts très compétitifs et favoriser le développement d’un tissu industriel national sans carbone. Nous soutenons pleinement l’émergence de nouvelles filières industrielles vertes compétitives et l’intégration industrielle dans le secteur des énergies renouvelables afin d’accompagner la politique énergétique nationale, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», explique Ryad Mezzour, ministre de l’industrie et du commerce. Concrètement, l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) compte mettre en place des plans régionaux d’efficacité énergétique et de décarbonation. Ces plans concernent plusieurs régions notamment Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Laâyoune-Sakia El Hamra, Dakhla-Oued Eddahab et Draâ-Tafilalet. Ils devraient inclure les secteurs considérés comme les plus énergivores, à savoir le transport, le bâtiment, l’industrie, l’agriculture et l’éclairage public. Cette démarche inclut l’ensemble des consommations énergétiques annuelles des produits énergétiques par secteur et le type d’énergie (électricité, fuel, GPL, biomasse), notamment pour les années 2019 et 2022. Elle intègre aussi l’identification des grands consommateurs énergétiques de la région, du secteur public et privé. Ces données engloberaient également les consommations globales par type d’énergie et par secteur. Dans la même lignée, les organismes clés producteurs et détenteurs des données énergétiques aux niveaux central, régional et local liés aux secteurs clés (transport, bâtiment, industrie, agriculture et éclairage public) et qui ont un impact sur l’amélioration de la performance des services énergétiques de la région devront être définis. De même, un travail de collecte de données devra être effectué au niveau des grands consommateurs d’énergie par secteur dans la région, des fournisseurs d’énergie, des autorités régionales, provinciales et communales, chargées de la gestion de l’énergie, du développement territorial et de la promotion sectorielle. Le secteur du transport n’est pas en reste. Les efforts du Maroc en matière de décarbonation du secteur des transports ont été mis en exergue récemment à Rabat et ce lors d’une rencontre organisée dans le cadre d’une coopération avec le Forum international des transports (ITF). Intervenant à cet égard, Mohammed Abdeljalil, ministre du transport et de la logistique, avait souligné l’engagement du Royaume dans ce sens. «Les ambitions du Maroc en matière de développement durable sont très élevées», indique le ministre. Et de souligner que «la performance de l’économie nationale, la qualité de vie des citoyens, l’inclusion sociale et l’attractivité touristique dépendent fortement d’une mobilité performante et propre». M. Abdeljalil a également mis l’accent sur la nécessité d’adapter les infrastructures et les systèmes de mobilité aux nouvelles conditions climatiques pour assurer le fonctionnement du transport et prévenir des pertes économiques, voire des catastrophes humanitaires. Et d’ajouter : «L’approche proactive du Maroc a été établie pour soutenir le secteur du transport», a-t-il dit, faisant savoir qu’à travers cette collaboration, son organisme œuvre à améliorer ce chantier. Le secrétaire général de l’ITF indique qu’«en cette période charnière de décarbonation et de reprise économique, notre projet de développer des voies de décarbonation pour le transport des voyageurs est d’une importance plus cruciale que jamais». Le domaine de la logistique ne déroge pas à la règle. Les participants à une table ronde tenue il y a quelques jours en marge du 11ème Salon international du transport et de la logistique pour l’Afrique et la Méditerranée (Logismed) ont indiqué que la décarbonation présente plusieurs avantages aux entreprises marocaines exportatrices. Initiée sous le thème «La décarbonation, une condition sine qua non à l’export», cette rencontre a été l’occasion de souligner que ces entreprises devraient investir dans des technologies plus propres et des processus de production plus durables pour réduire leurs émissions de carbone en vue d’être compétitives sur le marché international. Dans ce sens, le directeur général de l’industrie au ministère de l’industrie et du commerce, Youssef Fadil, a relevé que la décarbonation se veut un choix stratégique et constitue une opportunité pour les entreprises marocaines et pour le secteur industriel d’une manière générale, dans la perspective d’améliorer la compétitivité et de réduire la facture énergétique. Il a également rappelé que le Maroc a fait de la décarbonation de son économie et de son industrie l’une de ses priorités. En outre, M. Fadil a fait remarquer que la taxe carbone, instaurée par l’Union européenne (UE), est considérée comme une opportunité et que les entreprises exportatrices marocaines sont appelées à se conformer à cette nouvelle donne.

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