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Des entrepreneurs congolais prospectent au Maroc

© D.R

L’avenir du développement économique de l’Afrique est assurément dans la coopération Sud-Sud. C’est dans ce sens qu’une importante délégation d’entrepreneurs en provenance de la République démocratique du Congo a fait le déplacement au Maroc cette semaine pour rencontrer ses homologues marocains et initier des partenariats.

C’est à Agadir, dont ces entrepreneurs connaissent bien les produits de conserves de sardine depuis plus de 50 ans, qu’a démarré leur tournée pour échanger avec la communauté d’affaires, les institutionnels et les élus de la région et découvrir les potentialités du Souss-Massa.
Le séjour des visiteurs congolais au Maroc qui a commencé le 25 mai se clôturera le 1er juin. «Je suis venu à Agadir pour rencontrer les hommes d’affaires de la région et voir comment développer le business entre la RDC et le Souss-Massa», indique Robert Malumba Kalombo, président national de la Fédération des entreprises du Congo. Pour lui, il y a beaucoup de choses à faire ensemble.
Il souligne qu’il y a un déficit en logements en RDC, encore un manque en infrastructures et beaucoup de secteurs à explorer et des marchés à prendre. Ceci sans oublier que les entrepreneurs de RDC sont à la recherche de l’expertise et le savoir-faire marocains dans de nombreux domaines. «Il s’agit dans ce cadre d’établir des possibilités de franche collaboration avec le Maroc», expose pour sa part Malicka Moukoubou, présidente du conseil d’administration de l’Office national du tourisme de la RDC. Pour le secteur dont elle est en charge, elle souligne le besoin en formation dans l’activité et ses attentes de coopération avec le Maroc à ce sujet. Mais pas seulement. «Nous souhaitons un transfert de technologie marocain vers notre pays et un échange d’expériences», ajoute-t-elle. De son côté, Espérance Belau Lila, présidente de la Commission nationale des femmes entrepreneures de la RDC, est intéressée par l’expérience marocaine dans le développement agricole et l’organisation professionnelle des petits agriculteurs. «En RDC tout est vendu en brut et aujourd’hui nous voulons investir dans la transformation», avance la femme d’affaires congolaise.
Au-delà du partage d’expertise, ce que veulent les visiteurs c’est aussi attirer des investisseurs marocains dans leur pays. «La RDC représente un grand potentiel. C’est un pays qui dispose de très nombreuses terres arables non exploitées», indique Robert Malumba Kalombo. Il y a en effet des opportunités à saisir. Mais pour renforcer les relations entre les deux pays, qui ne datent pas d’aujourd’hui, il faut un accompagnement politique pour développer les échanges économiques. Pour l’heure, Driss Boutti, président de la CGEM Souss-Massa, souhaite voir créer un conseil d’affaires Maroc/ RDC. «Nous voulons accompagner nos homologues de RDC sur le plan du partage d’expertise mais aussi faire du business avec eux», expose-t-il.
Doté d’un potentiel de plus de 100 millions d’habitants dont 60% ont moins de 20 ans, la RDC est en effet un marché à prendre où il faut véritablement se positionner et saisir ses opportunités. Troisième pays le plus peuplé d’Afrique, la RDC est aussi un des pays les plus vastes d’Afrique et possède un important potentiel de ressources naturelles et minérales. Le pays détiendrait 10 % des réserves mondiales connues d’or. Son économie repose toutefois principalement sur le secteur primaire, à travers l’exploitation minière et l’agriculture. Aucune industrie de pointe n’a été développée. A titre d’exemple, le cuivre est extrait en grandes quantités, mais il est exporté pour être traité, avant de revenir importé sous des formes finies (câbles, fils électriques…). Le plus gros partenaire commercial est depuis 2010 la Chine. Mais aujourd’hui, la RDC veut diversifier son économie et ses partenaires. «L’Etat de la RDC veut se rattraper pour limiter les importations car le pays a beaucoup misé sur l’exploitation minière alors que nous sommes un pays à vocation agricole», souligne Gaby Kuba Bekanga, représentant du Fonds de promotion de l’industrie en RDC. «C’est la revanche du sol sur le sous-sol», ajoute-t-il. Lors de la rencontre avec les représentants de la CGEM Souss-Massa, il a détaillé le dispositif et produits de financement que propose son établissement à des taux préférentiels même aux investisseurs étrangers. «Les projets agroalimentaires bénéficient facilement de financement», assure-t-il.
Il y a donc des relations à renforcer, des partenariats à nouer et des opportunités à saisir dans un pays caractérisé par une hydrographie abondante. A noter que, par sa longueur de 4 700 km, le fleuve Congo est le huitième plus long fleuve du monde et deuxième après l’Amazone par son débit moyen de 50 000 m3 par seconde et l’étendue de son bassin de 3 700 000 km2. Le pays ainsi ne manque pas d’eau et de foncier à exploiter. La demande de coopération Sud-Sud est en tout cas réelle et à saisir dans un cadre win-win. Et si l’Afrique est l’avenir du monde, la RDC pourrait bien être l’avenir du Maroc, lance le président de la CGEM Souss-Massa, Driss Boutti.

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