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Racisme, rejet, antisémitisme, exclusion… ces mots assassins…

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Je ne suis qu’un modeste acteur associatif et culturel mais j’ai cette chance par rapport à celles et ceux que l’on nomme influenceurs d’être sur le terrain et de toucher les gens non seulement du bout des yeux mais aussi du bout du cœur.

 

Sur les réseaux sociaux ces mots sont devenus d’une banalité écœurante, ils sont devenus les plus courants alors qu’ils sont porteurs d’horreur…
Dans la vraie vie ils sont là aussi dans un nombre de bouches incroyable et peuplent la majorité des discussions… Tous ceux qui les emploient semblent oublier que chacun d’entre eux est porteur de maux : la haine, la violence, la mort…
Je ne suis qu’un modeste acteur associatif et culturel mais j’ai cette chance par rapport à celles et ceux que l’on nomme influenceurs d’être sur le terrain et de toucher les gens non seulement du bout des yeux mais aussi du bout du cœur.
C’est là que l’on mesure à quel point ces mots peuvent entraîner des souffrances.
Ce rôle d’acteur associatif me donne l’immense privilège de pouvoir, chaque lundi, grâce à Aujourd’hui Le Maroc, par cette chronique, toucher plusieurs centaines, voire milliers de lecteurs.
Il faut toujours se rendre compte que cela est à la fois un honneur mais aussi une responsabilité.
Cette semaine je voudrais, par la grâce de cette tribune, ressusciter un poème dont le sens, la portée, la profondeur n’échapperont à personne dans ce contexte si particulier que vit la France, et dont l’Europe semble aujourd’hui atteinte.
Ce poème est celui du Pasteur Martin Niemoller, écrit au moment de l’accession au pouvoir des nazis et des purges qui ont alors visé leurs ennemis, un groupe après l’autre.
Même si Dieu merci les situations ne sont pas les mêmes il n’empêche qu’il nous faut toujours tenir compte de l’Histoire.
Je vous laisse lire ce poème, le ressentir, l’intégrer…puisse-t-il ne plus jamais être d’actualité :
Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit
Je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les sociaux-démocrates je n’ai rien dit
Je n’étais pas social-démocrate.
Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes je n’ai rien dit
Je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les catholiques je n’ai rien dit
Je n’étais pas catholique.
Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs je n’ai rien dit
Je n’étais pas juif.
Lorsqu’ils sont venus chercher les musulmans je n’ai rien dit
Je n’étais pas musulman. (Cette phrase ne figurait pas dans le poème initial du Pasteur, c’est hélas le triste contexte actuel qui la rend d’actualité)
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.
Ces mots sont magnifiques et effrayants, ils sont pour chaque femme et chaque homme de bonne volonté aujourd’hui à la fois une leçon, un avertissement et une mise en garde.
Bien évidemment on pourra me rétorquer que ce sont des mots, mais ce ne sont pas n’importe quels mots, ils sont une conscience, conscience que beaucoup d’entre nous ont perdue, parfois volontairement certes, mais bien souvent par désespoir!

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