50.000 enfants en âge de scolarité mais qui étaient en dehors de l’école ont été «récupérés» cette année et ont pu retrouver leur place naturelle, en l’occurrence la classe. Le chiffre a été dévoilé cette semaine par le ministre de l’éducation nationale, Chakib Benmoussa, qui répondait à la question d’un élu parlementaire au sujet de l’abandon scolaire. Par rapport au nombre total des enfants qui se mettent chaque année en dehors du système scolaire, ce chiffre de 50.000 enfants peut paraître insuffisant, certes, mais il ne peut être correctement apprécié que s’il est analysé et remis dans son contexte. Il y a deux ans, lors de l’année scolaire 2021-2022, le nombre de cas d’abandon scolaire avait atteint le chiffre intolérable de 334.000. L’année suivante, le phénomène a baissé de 12% avec près de 50.000 enfants qui ont pu réintégrer le parcours scolaire. De l’autre côté, le chiffre de 290.000 enfants qui ont décroché n’est toujours pas réjouissant. Les facteurs déterminants dans l’abandon scolaire ont été depuis longtemps identifiés. Beaucoup relèvent plus de l’environnement en dehors de l’école, notamment pour ce qui est des conditions sociales et matérielles des familles ou encore de l’accessibilité facile des établissements surtout en milieu rural. Des causes que le gouvernement adresse désormais à travers les aides directes conditionnées par la scolarisation des enfants. Cependant, c’est en redonnant aussi au système éducatif de manière générale son statut de facteur d’ascension sociale que l’école publique peut redevenir réellement attractive et retenir durablement les élèves qui verraient, ainsi, dans l’apprentissage, sous toutes ses formes, la seule véritable voie vers leur avenir.