L’offre du Maroc en matière d’hydrogène vert illustre parfaitement la vitesse en augmentation exponentielle à laquelle évolueront désormais les modèles économiques mondiaux.
Le secteur des énergies renouvelables a commencé à peine à arriver à sa maturité que le monde a déjà basculé dans les prochaines nouvelles formes d’énergie comme le GNL et l’hydrogène. Dans les années à venir, il faudra s’attendre à ce que les délais d’obsolescence soient encore et de plus en plus courts contrairement à ce qui était observable jusqu’à récemment encore. En 2009, par exemple, et avec l’ouverture croissante du secteur des télécoms, le Maroc comptait, entre autres, un parc de quelque 180.000 publiphones qui illustraient le boom et la démocratisation de la téléphonie.
Des filières de business entières avaient été bâties autour des publiphones avec la naissance et l’explosion des fameuses téléboutiques. 15 ans plus tard, en 2024, ce parc de publiphones, qui a créé tant d’emplois et permis à des milliers de TPE et de familles de vivre, a presque entièrement disparu. Il n’en reste que 3.000 en tout et pour tout qui finiront probablement par disparaître. Le business model a vécu 15 ans. Mais le progrès et les évolutions technologiques en ont eu raison.
Si le Maroc, à travers une stratégie comme celle de l’hydrogène vert, se projette dans 10, 15 et 20 ans, il devra en même temps s’armer davantage en termes de recherche et de développement et être constamment en mode «veille proactive» pour anticiper les grands chamboulements que connaîtront les chaînes de valeur mondiales à court et moyen termes. Dans un horizon de dix à quinze ans, il est fort à parier que le moteur thermique aura nettement entamé son déclin à l’échelle mondiale. Le business model de l’industrie automobile nationale, aujourd’hui le moteur principal de l’économie, devra avoir déjà fait sa transition d’ici là. Le même raisonnement, basé sur l’obsolescence accélérée, est transposable à tous les secteurs sans exception.
Saâd Benmansour












