L’association «Le Cercle des Diamants» vient de tenir sa 4ème édition du Congrès international du développement personnel et professionnel sous la thématique «Performer l’humain ou humaniser la performance». Retour sur les faits marquants de la conférence traitant du management 4.0 animé par l’expert Yassine Farahat.
Pendant quatre jours, du 9 au 12 juillet derniers, des experts sont venus débattre de sujets pertinents marquant l’actualité mondiale et nationale. Yasmine Faik, experte Data Managements a été conviée pour démystifier l’intelligence artificielle. Son intervention aura été riche en histoires et en concepts clés.
Le coach agile d’entreprise, consultant Design Thinking, Mustapha Boubekri a choisi une thématique des plus en vogue, à savoir apprendre à apprendre dans un monde VUCA. Karim Djinko, coach exécutif ICF (ACC), formateur en développement du leadership, a, de son côté, mis l’accent sur l’humanisation de la gestion des équipes et des organisations. Quant à Yassine Farahat, expert en stratégie et conduite du changement, il a pendant son speech rappelé la nécessité vitale du passage du management préhistorique au management 4.0. Et c’est cette dernière thématique qui sera traitée dans cette édition. Opérer le changement est la thématique phare que décryptera l’expert.
D’entrée, il rappellera que le management 4.0 rime avec la performance. «En 2024, l’humanité a pu envoyer des robots sur la planète Mars. Ce que je constate c’est que l’humanité a réussi à faire bouger des robots à des milliers de kilomètres mais cette même humanité assiste à des populations affamées dans le monde ou encore à des guerres sans merci qui ont causé des morts et continuent de plus belle». Le message est clair. Le parallèle qu’a voulu faire l’orateur avec la nécessité de faire évoluer les modes de gouvernance l’est tout aussi.
Pour retracer l’évolution du management, M. Farahat rappellera le début du 20ème siècle où le taylorisme était représenté par des structures pyramidales gérées par la standardisation et l’autorité. Aujourd’hui, le management a évolué et renvoie à l’agilité, la flexibilité, l’innovation, l’IA et l’environnement. C’est tout cela le management 4.0. Et sachant que cette évolution s’est faite en un siècle, l’intervenant entend, à travers son discours, créer un sentiment d’urgence parmi l’audience. Pour lui, ce sont les jeunes et les futurs managers et dirigeants qui devront être sensibilisés à cela. Selon l’expert, les travailleurs d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes qu’il y a un siècle lors de la période du taylorisme.
Qu’en est-il alors du management ? Pour répondre à cette question, l’expert a retenu deux indices retenant l’un l’aspect «éthique» et l’autre l’aspect «compétences». Le premier fait référence à l’écart entre la rémunération des patrons et celle des salariés. Suite à cela il a été démontré, selon la même source, que «le rapport salaire moyen des Pdg sur le salaire moyen des salariés est en hausse». Face à ces données mondiales, ce dernier estime en effet que «la création des richesses n’est pas équitablement répartie». Et ces indicateurs ne sont pas favorables pour l’instauration du management 4.0.
Concernant le taux de réussite de changement, des études effectuées, notamment, par le cabinet McKinsey, ont révélé que «30% seulement des projets de changement réussissent». Autrement dit une minorité. Au Maroc, les raisons de cet échec, selon l’expert qui a mené un sondage sur une population de 100 managers, sont nombreuses. La première qui a été citée par 73% des personnes interrogées est la résistance au changement. La seconde est le manque de compétences managériales. La moitié de l’échantillon l’aura affirmé clairement. 80% consacrent, par ailleurs, plus de 80% de leur temps aux tâches opérationnelles. 20% n’ont jamais piloté de changement stratégique. 50% déploient des changements sans méthodologie. Le phénomène de non-délégation apparaît clairement dans la série des raisons de la non-réussite d’une conduite de changement.
Tout est dit. Ou presque. Car l’expert en conduite du changement évoque aussi parmi les freins : l’improvisation en conduite du changement, l’isolement décisionnel et la défaillance dans la communication interne.
Le dépouillement des résultats du sondage l’aura mis en exergue. Après cette analyse, M. Farahat conseillera les décideurs, pour renverser rapidement la donne, de se former, déjà, à l’accompagnement au changement en faisant référence à l’ouvrage de l’ auteur connu et reconnu mondialement Kotter. L’opérationnel représentant une zone de confort, le manager devra se libérer en déléguant. L’intervenant ne cessera d’insister sur cette donne. Anticiper le changement au risque de subir est aussi recommandé par l’expert. Le manager devra communiquer et raisonner dans le long terme. Il devra éviter les décisions en solitaire. Etre juste et équitable est aussi une approche pour atteindre avec succès le changement. En clair, la revalorisation du capital matériel apporté par les collaborateurs sans lequel le capital financier ne produirait aucune valeur ajoutée est une donne réelle. Il s’agit d’en tenir compte pour opérer le changement. La boucle sera bouclée.
Repères. L’association a été créée en pleine pandémie, en 2020, par Soulimane Belhadj. Elle est à vocation humaniste et éducative. L’initiative citoyenne au profit du développement solidaire et collectif réunit aujourd’hui un collectif d’experts pluridisciplinaires en développement personnel et professionnel souhaitant inspirer et impacter pour passer à l’action profitable. L’association retient ainsi deux axes stratégiques en développement personnel et professionnel à savoir le «partage du savoir» et le pôle «éducation formation-mentorat». La cible a été déjà définie dans ses adhérents mais l’ONG compte bien recruter encore davantage de profils car la mission qui s’est assignée touche l’humanité dans son intégralité. Le crédo qui anime tous les membres est, en effet, «aider l’humain à mieux se réaliser». Ceci devant se faire par la facilitation de l’apprentissage et l’approbation d’outils de développement personnel et professionnel. Elever les consciences et promouvoir le savoir être et le leadership dans l’écosystème éducatif, entrepreneurial et sociétal font partie également des missions de l’ONG.