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Economie bleue : Une contribution de 3,8% au PIB et de 4,6% au marché du travail observée en 2022

© D.R

Une récente étude vient révéler pour la première fois l’apport du secteur à l’activité économique et à l’employabilité au Maroc

Croissance. L’économie bleue au Maroc dispose d’un grand potentiel faisant d’elle un futur moteur de croissance et de transformation de l’économie marocaine. Selon une étude inédite dévoilée le 19 juillet 2024 lors d’un atelier organisé par le ministère de l’économie et des finances à Rabat, l’économie bleue au Maroc a contribué à 3,8 % du PIB en 2022. Elle représente 4,6 % des emplois totaux dans le marché du travail. Durant les huit dernières années, la participation de l’économie bleue au PIB et à l’emploi est relativement stable sauf durant la période Covid (2020-2021) où celle-ci baisse, comme dans le reste du monde, pour se redresser dès 2022. A titre comparatif, le poids de l’économie bleue au Maroc en termes de PIB et d’emploi est en ligne avec ses voisins européens. Plus encore, l’économie bleue au Maroc représente une forte spécialisation dans le secteur du tourisme et des produits de la mer.

L’économie bleue a contribué à 3,8 % du PIB en 2022. C’est ce que révèlent les résultats de l’assistance technique portant sur la conceptualisation des clusters côtiers et le développement d’un indice intégré de croissance pour les secteurs bleus. Dévoilées lors d’un atelier organisé le 19 juillet à Rabat dans le cadre du programme de développement de l’économie bleue piloté par le ministère de l’économie et des finances et financé par la Banque mondiale, ces conclusions indiquent que les entreprises marocaines opérant dans le secteur de l’économie bleue ont généré en 2022 une valeur ajoutée de 46,2 MMDH. « Le poids de l’économie bleue au Maroc est demeuré stable tout au long de la dernière décennie, oscillant entre 3,6 %du PIB et 4 % à l’exception de l’impact du Covid-19, qui a fait descendre d’un point le poids de ce domaine d’activité entre 2019 et 2021 », argumente la même étude. Il convient de préciser que cette assistance technique est articulée autour de deux composantes : la première concerne l’évaluation de la croissance bleue à travers l’élaboration d’un indice intégré de développement de l’EB et la deuxième est liée à la conception de deux clusters côtiers pilotes à Souss-Massa et à Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Le tourisme et la pêche comme principales composantes
Il s’avère que le tourisme et la pêche sont les deux grandes composantes de l’économie bleue au Maroc. Ainsi, plus de la moitié du PIB bleu du Royaume provient de la valeur ajoutée générée par les entreprises touristiques (57,6 %), en particulier celles dédiées à l’hébergement, la restauration, le commerce et la culture. Comme le précise la même étude, la chaîne de valeur des produits de la mer est responsable d’environ un tiers (32,1 %) du PIB bleu marocain, en particulier la pêche et l’aquaculture. Dans ce schéma, les autres composantes, à savoir le transport maritime, les ressources naturelles, ou encore l’industrie navale, représentent respectivement 8,1 %, 1,6 % et 0,8 %.

Tanger et Agadir prennent le lead
Afin d’illustrer l’évolution de l’économie bleue, deux villes ont été prises pour exemple. Il s’agit de Tanger et Agadir qui se révèlent par la même occasion deux pôles leaders dans le domaine. Comme le relèvent les résultats de ladite analyse, à Tanger, la valeur de l’économie bleue a connu une croissance de 97 % entre 2014 et 2019 et le poids de l’économie bleue dans l’ensemble du PIB est en hausse de deux points dans cette même période. Pour ce qui est d’Agadir, on notera que la valeur ajoutée de l’économie bleue a progressé de 6 % entre 2014 et 2019. De même, son poids dans l’ensemble du PIB est passé de 20 % à 17,9 %.

Benchmark : Le Maroc dans une position intermédiaire
Si l’on compare l’importance de l’économie bleue du Maroc par rapport à d’autres pays partenaires, il en ressort que l’économie bleue du Royaume est en ligne avec ces pays. En plus clair, le Maroc se situe dans une position intermédiaire en termes de poids de l’économie bleue dans le PIB, c’est-à-dire plus que l’Italie (1,3 %), l’Espagne (2,6 %), et le Portugal (2,7 %) mais moins que la Grèce (4,4 %), Chypre (4,8 %), Malte (5,7 %) ou la Croatie (6,3 %). Et tout comme ses voisins européens, l’économie bleue marocaine est dominée par le tourisme côtier.
Un vivier important d’emploi
L’économie bleue au Maroc représente 4,6 % des emplois totaux dans le marché du travail marocain. A en croire, les conclusions de la même étude, plus de 133.000 personnes ont trouvé un emploi dans cette branche entre 2014 et 2022.

Plus encore, plus des deux tiers des travailleurs employés dans l’économie bleue exercent leur activité dans une entreprise liée au tourisme. Dans le même sens, la chaîne de valeur des produits de la mer emploie un tiers des travailleurs de l’économie bleue. Si l’on se concentre sur les deux villes pilotes, à savoir Tanger et Agadir, on s’aperçoit qu’à Tanger, il y a 56 % plus d’emplois bleus en 2019 qu’en 2016. De plus, le poids de l’économie bleue dans l’ensemble du marché du travail a augmenté de plus de 1,6 point dans cette même période. Du côté d’Agadir, les emplois bleus ont progressé de 1 % entre 2014 et 2019, et son poids dans le marché du travail est de 55,7 % en 2019 au lieu de 57,2 % en 2014. Comme le mentionne la même étude, l’économie bleue à Tanger et à Agadir est non seulement plus importante en termes de PIB mais aussi que leur composition diffère par rapport à l’ensemble du Maroc. « Le cluster bleu de Tanger est clairement spécialisé dans les activités de transport maritime et services portuaires, qui regroupent 50 % de l’ensemble de la valeur ajoutée bleue de la préfecture. A Agadir, ce sont les entreprises qui opèrent dans la chaîne de tourisme qui sont responsables de 65 % de la valeur ajoutée de la préfecture », précise la même source.

Vers la croissance durable des secteurs côtiers
Indice. « Au Maroc, l’initiative visant à renforcer l’économie bleue prend désormais une forme concrète avec le déploiement d’une assistance technique stratégique dans les régions pilotes de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Souss-Massa. Ce projet ambitieux, développé en partenariat avec la Banque mondiale, vise à créer un indice intégré de croissance spécifiquement adapté aux secteurs maritimes et à concevoir des clusters côtiers pour stimuler le développement régional », selon le ministère de l’économie et des finances. Il faut dire que l’économie bleue fait partie intégrante de la stratégie de développement durable du Maroc. Ledit programme vise à optimiser l’utilisation des ressources côtières. Dans ce sens, l’indice de croissance intégré visé par cette démarche ambitionne de fournir une mesure de la performance économique des secteurs bleus (pêche, aquaculture, tourisme côtier, etc.). « Cette approche innovante permettra de mieux évaluer l’impact économique global tout en identifiant les domaines clés nécessitant un soutien supplémentaire », rapporte la même source.

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