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Cash : 40 milliards de dirhams de retraits nets en 2023

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La Banque centrale évoque que l’accélération du cash en 2023 résulte d’un rebond des sorties de 200 à 215 milliards de dirhams alors que les versements n’ont progressé que de 165 à 175 milliards de dirhams.

Après 2020, un nouveau record de la demande du cash a été observé en 2023. On note des retraits net de l’ordre de 40 milliards de dirhams contre 35 milliards de dirhams en 2022 ainsi que des niveaux oscillants autour de 18 milliards de dirhams avant la pandémie. Cette évolution est mise en exergue dans le récent rapport sur la stabilité financière élaboré conjointement par Bank Al Maghrib, l’ACAPS et l’AMMC. En analysant cette accélération, la Banque centrale évoque qu’elle résulte d’un rebond des sorties de 200 à 215 milliards de dirhams alors que les versements n’ont progressé que de 165 à 175 milliards de dirhams. «Ces mouvements se sont traduits par une hausse du ratio de la circulation fiduciaire au PIB à 30%, après 28% en 2022 et des niveaux avoisinant 20% avant la crise», apprend-on dans ce sens. Se référant à Bank Al Maghrib, la demande du cash s’est inscrite dans un mouvement haussier depuis le début d’année. Les retraits nets au titre des deux premiers mois de l’année se sont établis à 3,1 milliards de dirhams et ce après un flux quasi-nul une année plus tôt. Cette tendance pourrait être expliquée par l’effet de la dynamique des versements de billets de banques étrangers. Ces derniers ont réalisé une contrevaleur de 12,2 milliards de dirhams alors qu’ils n’avaient pas dépassé les 4,2 milliards dirhams durant la même période en 2022. De mars à mai 2023, période intégrant le moi de ramadan, les retraits nets se sont hissés à 12,2 milliards de dirhams contre 8,5 milliards de dirhams un an auparavant. «En revanche, durant la période allant de juin à août, marquée principalement par Aid Al Adha et la saison estivale, les flux nets se sont quasi-stabilisés à leur niveau de 2022 de 16,1 milliards de dirhams», souligne Bank Al Maghrib dans son rapport. Et de préciser que «durant les quatre derniers mois, les sorties nettes ont reculé de 10,1 milliards de dirhams à 8,6 milliards de dirhams, et ce malgré une augmentation importante dans la région de Marrakech, où les retraits ont dépassé les versements de 1,5 milliard de dirhams, contre un écart quasi-nul en 2022». La Banque centrale assure que l’évolution du cash dans cette région serait vraisemblablement induite par les aides liées au tremblement de terre ayant frappé la région d’Al Haouz.

Plus de 412 milliards de dirhams en circulation
S’agissant de la structure de la circulation fiduciaire, on relève un montant de 412,8 milliards de dirhams à fin décembre 2023, et ce hors encaisses des banques. La banque centrale relève dans ce sens une hausse de 11% en glissement annuel. L’analyse de ce stock par type de monnaie a montré que l’encours des billets de banques marocains a augmenté de 11% à 408 milliards de dirhams. Les coupures se sont établies à 2,7 milliards marquant ainsi une progression de 10% en volume. On relève également 3,2 milliards de pièces en circulation en hausse de 2,9% comparé à une année auparavant. Il ressort par ailleurs que le volume de billets capte 46% de la circulation fiduciaire. Leur structure est restée dominée par la coupure de 200 dirhams, dont la part a poursuivi sa tendance haussière pour atteindre 56,8%, ou l’équivalent d’un volume de 1,5 milliard de billets. «Ce renforcement s’est effectué au détriment des autres coupures qui ont connu des reculs de 34,5% à 34,3% pour 100 dirhams, de 3,3% à 3,1% pour 50 dirhams et de 6% à 5,8% pour 20 dirhams», relève-t-on de Bank Al Maghrib. Pour ce qui est des pièces de monnaie en circulation, la structure de ce stock a connu une amélioration pour les parts de 1 DH, 5 DH et ½ DH, qui se sont établies à 29,1% pour la première, 7,7% pour la seconde et 12,8% pour la troisième. On note par ailleurs un recul des contributions des pièces de 20 Centimes et 10 Centimes respectivement, de 15,4% à 15,2% et de 18,3% à 18,1%. Quant à la dénomination de 10 dirhams, sa part s’est quasi-stabilisée à 4,5 %.

3,7 milliards de billet mis à la disposition de l’économie nationale
Il est à noter que la Banque centrale et les Centres privés de Tri (CPT) ont mis à la disposition de l’économie nationale 3,7 milliards de billets en 2023, en hausse de 8%. La finalité étant de répondre à la demande croissante des agents économiques. «Cette évolution reflète, d’une part, l’augmentation du volume de billets neufs servis aux guichets de Bank Al Maghrib de 581 millions en 2022 à 651 millions de coupures et, d’autre part, l’amélioration du nombre de billets recyclés de 2,9 milliards à 3,1 milliards d’unités, et dont 81% ont été produites par les Centres Privés de Tri (CPT)», apprend-on dans ce sens. L’analyse de la structure de la demande du cash par coupure fait apparaître une hausse de la part du billet de 100 de dirhams de 43% en 2022 à 45 %. Un besoin qui correspond à 1,7 milliard d’unités, dont 0,3 milliard de billets neufs et 1,4 milliard de billets émanant des opérations du recyclage. Pour le billet bleu, Bank Al Maghrib assure que la demande a porté sur 1,8 milliard de coupures, au lieu de 1,7 milliard un an auparavant, et sa contribution s’est située à 49% après 50 %. Concernant les petites coupures, la part de 50 dirhams a baissé de 3% à 2% et celle de 20 DH s’est quasistabilisée à 4%, pour des volumes respectifs de 83 millions et 138 millions de billets.